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Tout sur la toux

Bien qu’une toux puisse à certains moments s’avérer gênante, elle est utile dans la plupart des cas. Ce réflexe naturel permet en effet à l’organisme d’éliminer les glaires sécrétées par nos muqueuses ainsi que les germes pathogènes et les substances irritantes. Contrairement à une idée reçue, il ne faut pas se retenir de tousser.

Une toux est une forme convulsive d’expiration qui remplit de nombreuses fonctions. Elle contribue en premier lieu à expulser les glaires qui ont été produites comme moyen de défense contre une infection ou des substances inhalées. Elle permet en outre de recracher les aliments ou des corps étrangers qui sont «passés par le mauvais trou». Elle remplit également une fonction de signal, indiquant que des substances irritantes ont été respirées.

Toutes sortes de toux

La toux peut avoir différentes causes. Elle résulte souvent d’une affection: le rhume est l’exemple le plus fréquent et aussi le plus banal. Une toux peut également apparaître en raison d’une grippe, d’inflammations (par exemple de la gorge, des oreilles, du larynx ou des poumons), de la coqueluche ou d’affections pulmonaires chroniques comme l’asthme ou la bronchite. De même, un dysfonctionnement de la pompe cardiaque ou des brûlures d’estomac peuvent provoquer une toux, surtout la nuit.

Cependant, ce n’est pas parce que l’on tousse que l’on a nécessairement contracté une affection… On peut également tousser lorsqu’on avale de travers ou que la muqueuse de la trachée est irritée, par exemple si l’on respire un air froid ou sec, des substances nocives comme l’ammoniac ou de la fumée. Une toux peut enfin être provoquée par le tabagisme, une nervosité excessive ou la prise de certains médicaments.

De même, la durée d’une toux est variable, d’une quinte unique à une affection chronique qui persiste plus de deux semaines ou revient régulièrement.

 

Quand consulter le médecin?

Il n’est pas toujours nécessaire de consulter votre médecin pour une toux, excepté si:

la toux s’accompagne de l’un des symptômes suivants : forte fièvre, fièvre persistant plus de trois à quatre jours, crachats de sang, forte douleur lancinante, étouffement ou respiration sifflante;

la toux dure plus de trois semaines sans que vous soyez enrhumé;

vous soupçonnez que la toux est occasionnée par un médicament;

des plaintes cardiaques ou gastriques provoquent une toux nocturne;

un nourrisson de moins de six mois tousse fréquemment et, de ce fait, ne boit pas bien et présente de surcroît l’un des symptômes précités;

vous êtes âgé de plus de 65 ans et toussez fort depuis plusieurs jours.

Lorsqu’un enfant se met à tousser subitement sans être enrhumé, ceci peut être le signe d’une obstruction des voies respiratoires. Si l’accès de toux ne passe pas, appelez immédiatement les secours.

Avant d’entamer un traitement, il est nécessaire de connaître la cause exacte de la toux. Pour la déterminer, il est utile de définir les éléments suivants: à quelle fréquence la toux survient-elle, dans quelles circonstances, à quel moment, combien de temps dure-t-elle et d’autres symptômes se manifestent-ils?

 

Il faut tousser!

La manière d’aborder une toux fait l’objet de pas mal de malentendus. Bon nombre de personnes pensent à tort qu’elles doivent immédiatement prendre un sirop antitussif pour remédier au mal dans les plus brefs délais. Une toux qui survient alors que l’on a un rhume ne doit que rarement être combattue. En effet, et surtout dans le cas d’une toux grasse, son rôle est de défendre l’organisme contre les germes pathogènes. Si vous réprimez la toux, vous empêchez les glaires et ces germes pathogènes d’être expulsés du corps. Pire encore: les glaires peuvent s’accumuler dans les voies respiratoires, ce qui peut entraîner une inflammation et une mauvaise respiration.

 

Remède facile: boire!

Ce qui précède ne signifie pas que vous deviez subir la toux en souffrant. C’est pourquoi il est recommandé – surtout pour les enfants – de boire souvent de petites quantités de liquide, comme de l’eau, du jus de fruit ou encore du thé tiède. Dans le cas d’une toux grasse, la boisson va rendre les glaires plus liquides, ce qui en facilitera l’élimination. Si la toux est sèche, le fait de boire préviendra le dessèchement des muqueuses et est donc aussi efficace qu’un sirop antitussif.

Qu’en est-il des "remèdes miracles" populaires comme le sirop de sureau ou un grog avec du vin chaud et du sucre candi avant le coucher? Aucune étude n’a encore démontré qu’ils étaient plus efficaces que l’absorption de petites quantités d’eau.

 

Inhalez… Expirez!

L’inhalation de vapeur d’eau peut aussi, dans certains cas, apporter un certain soulagement. Elle n’entraîne aucun effet secondaire et est simple à exécuter: il vous suffit de vous pencher au-dessus d’un récipient contenant environ un litre d’eau chaude, la tête recouverte d’une serviette. Inspirez profondément la vapeur pendant une dizaine de minutes. Répétez cette inhalation cinq à six fois par jour. La prudence est toutefois de mise pour les patients asthmatiques car l’inhalation de vapeur d’eau peut provoquer une crise d’essoufflement. Cette technique est par ailleurs déconseillée aux enfants de moins de six ans. Pour eux, un bain chaud constituera une alternative aussi valable et relaxante.

Evitez les préparations à inhaler disponibles dans le commerce. En effet, quasiment tous ces produits contiennent des huiles volatiles comme le menthol, l’eucalyptus, le romarin ou le camphre qui stimulent les muqueuses, de sorte que celles-ci sécrètent davantage de liquide. De plus, leur utilisation ne semble pas dénuée de risque, et aucune étude n’a pu être en mesure de prouver leur plus grande efficacité par rapport à la vapeur d’eau pure.

 

Réprimer?…

Certains sirops antitussifs sont disponibles en vente libre, ce qui donne l’impression qu’ils sont sans danger. Pourtant, ils peuvent avoir des effets secondaires: étourdissements, constipation, somnolence, troubles gastro-intestinaux. Certains produits peuvent être toxiques pour le fœtus chez la femme enceinte, pour le foie (thym) ou dangereux pour les personnes souffrant d’insuffisance respiratoire (produits à la codéine). En outre, leur efficacité n’est pas suffisamment prouvée. N’administrez dès lors jamais de sirop antitussif à des enfants de moins de cinq ans sans avis médical. Pour les adultes aussi, il est déconseillé de prendre un sirop antitussif sans avis médical. Si vous devez en prendre, veillez de toute façon à lire attentivement la notice.

 

… ou favoriser la toux?

Certains produits ne combattent pas la toux en soi mais facilitent l’expectoration des glaires. Ils consistent à rendre les glaires plus fluides ou à en faciliter le détachement des bronches. Ces médicaments ne sont réellement nécessaires que dans des cas très spécifiques, par exemple chez les enfants atteints de mucoviscidose. Par contre, pour une toux banale, ils sont à déconseiller. Chez les jeunes enfants qui ne parviennent pas encore à bien expectorer les glaires, le médecin peut prescrire une kinésithérapie respiratoire, consistant en un massage par tapotements. Généralement, quelques séances suffiront à éliminer les glaires.

 

N’ayez pas le réflexe «antibiotiques»

Dans le cas d’une toux, d’une présomption d’infection des voies respiratoires ou même d’une infection potentielle des voies respiratoires d’origine bactérienne, les antibiotiques sont superflus. Ils n’écourteront pas – ou seulement très peu – la durée des troubles, tout en étant susceptibles de provoquer des effets indésirables. La prise inutile d’antibiotiques favorise par ailleurs le développement de résistances par les bactéries de sorte que ces médicaments n’auront plus d’effet à l’avenir. Les antibiotiques présentent en outre un surcoût tant pour le patient que pour la société. Ils ne sont vraiment indiqués que si le mal résulte d’une pneumonie.

Dr Michaël Callens

 


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