Maladies
Le tétanos
Le tétanos
est une maladie infectieuse grave, potentiellement mortelle. Cette
affection peut être parfaitement évitée grâce à un vaccin antitétanique.
La recherche récente montre toutefois que dans notre pays, près de la
moitié de la population - essentiellement des femmes de 50 ans et plus -
n’est pas couverte par cette vaccination.
Le tétanos se développe le plus souvent lorsqu’une blessure est
contaminée par la bactérie Clostridium tetani. Celle-ci est présente dans
les objets rouillés, mais également dans les détritus de rue, la terre,
les excréments et la poussière.
Les plaies à risque
Les
bactéries se développent seulement dans un environnement pauvre en
oxygène, comme les plaies profondes, sales et avec beaucoup de chairs
mortes. Elles peuvent envahir le corps très discrètement mais néanmoins de
manière puissante.
Les blessures qui courent le plus de risques sont celles provoquées par
des morsures ou des coups (par exemple un coup asséné par autrui avec une
chaussure de football boueuse ou une chute sur un outil de jardin sale…).
Par ailleurs, le tétanos apparaît souvent suite à des complications de
brûlures ou d’engelures, à des ulcères, une gangrène ou des infections
purulentes de l’oreille. Il peut en être de même après une fausse couche
ou un accouchement lorsque le sang a été contaminé, après une injection
intramusculaire de substances qui détruisent les tissus ou lorsque les
tissus ont été détruits par une morsure de serpent.
Une maladie mortelle
La bactérie
à l’origine du tétanos produit des substances toxiques qui attaquent le
système nerveux. Après la contamination, il peut s’écouler de deux jours à
quelques semaines avant que la maladie ne se déclare. Les premiers
symptômes consistent souvent en des contractures involontaires de la
bouche, une rigidité des muscles de la mâchoire et des maux de tête. C’est
pourquoi les personnes atteintes comparent souvent ces symptômes avec
l’action d’un étau par les mâchoires. Dans une phase ultérieure, les
contractures peuvent aussi toucher d'autres muscles pour finalement
bloquer ceux qui permettent la respiration. Le tétanos exige une
intervention médicale rapide. Mais malgré les meilleurs traitements, la
maladie connaît souvent une issue mortelle.
La vaccination
Les plaies
doivent toujours être nettoyées avec de l'eau et du savon. Après rinçage
avec de l’eau courante, vous pouvez mettre comme désinfectant une solution
aqueuse à base de tosylchloramide, chloorhexidine ou povidon-iode.
Demandez conseil à votre pharmacien sur les produits à utiliser.
Pour ce qui est des plaies à risque, ces mesures de prévention sont
toutefois souvent insuffisantes pour prévenir le tétanos. La seule mesure
de précaution réellement efficace est la vaccination. Celle-ci consiste
toujours en trois injections : les deux premières à un mois d’intervalle,
la troisième au moins six mois après la première.
Généralement, la vaccination de base est déjà administrée chez les enfants
dès leur plus jeune âge, selon le calendrier recommandé par le Conseil
supérieur de l’hygiène (1). La protection vaccinale s’atténuant dans le
temps, des rappels réguliers, tous les dix ans, sont nécessaires, et ce,
durant toute la vie. Dans la pratique, ce rappel antitétanique est combiné
avec un rappel contre la diphtérie.
Cette vaccination est très certainement recommandée aux voyageurs, aux
femmes enceintes et à tous ceux dont la profession ou les loisirs les
exposent régulièrement aux coupures ou écorchures, ou encore ceux qui sont
en contact avec les détritus de rue, les excréments ou la terre.
Pour suivre facilement votre état de vaccination, veillez à bien prendre
note de la date du rappel et à la communiquer à votre médecin de famille.
Il est bon aussi de savoir que l’ensemble des vaccins administrés - et
donc celui contre le tétanos - à un enfant jusqu’à ses 18 ans, aux âges
précis proposés par le calendrier vaccinal officiel, est intégralement
supporté par les Communautés et le Fédéral, assurant la gratuité totale
aux parents. Pour les adultes, un rappel diphtérie/tétanos ne coûte que
quelques euros !
Quand consulter ?
Si vous avez
une blessure infectée, profonde (plus d’un cm) ou sale, consultez un
médecin généraliste. Celui-ci évaluera la nécessité de vous administrer un
rappel si votre dernière vaccination contre le tétanos date de cinq à dix
ans. Si elle a été effectuée il y a plus de dix ans ou si vous n’avez
jamais été vacciné, alors le médecin vous administrera la première des
trois injections.
Dans le cas d'une blessure propre et superficielle, une consultation
médicale peut être envisagée si vous n'avez jamais été vacciné contre le
tétanos ou si le dernier rappel date de plus de dix ans. Dans ce cas, le
médecin mettra en route le schéma complet de vaccination.
Après la première injection du vaccin, le danger de tétanos n'est pas du
tout écarté. En effet, la vaccination n’est effective qu’après avoir reçu
trois injections. Dans la pratique, beaucoup de personnes se croient
protégées après la première injection reçue, par exemple, dans un service
d’urgences, ne poursuivant pas le schéma de vaccination. Il n’en est rien.
D’où l’importance de bien suivre le calendrier des injections.
Rappelons-le : le tétanos est mortel et une injection unique sans rappel
ne protège pas contre cette bactérie.
Michael Callens
(1) Le calendrier de vaccination pour les enfants recommande
l’administration de quatre doses de vaccin conjugué contre la diphtérie,
le tétanos et la coqueluche (DTPa) aux âges suivants : à 2 mois, à 3 mois,
à 4 mois et une dose de rappel entre 13 et 18 mois. La Communauté
française recommande un rappel (DTPa) aux enfants âgés de 5-6 ans puis un
rappel de vaccination contre la diphtérie et le tétanos à l’âge de 14-16
ans (dT). Ensuite, un rappel doit être pratiqué tous les 10 ans.
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