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Maladies (3 juin 2010)

 

 

Quand un proche est gravement malade

ou en fin de vie…

Les travailleurs qui le souhaitent peuvent prendre un congé rémunéré lorsqu’un parent est gravement malade ou qu’un proche se trouve en phase terminale de vie. Voici les conditions pour bénéficier de ces congés et les démarches à accomplir.

 

Le congé pour assistance médicale

La plupart des travailleurs salariés, comme des agents des administrations locales et provinciales et du secteur public (1) peuvent bénéficier d’une interruption de carrière pour assister ou soutenir un membre de leur ménage ou de leur famille (jusqu’au 2ème degré) qui souffre d’une maladie grave (2). Est considérée comme maladie grave chaque maladie ou intervention médicale jugée comme telle par le médecin traitant, et pour laquelle celui-ci est d’avis que toute forme d’assistance sociale, familiale ou mentale est utile à la convalescence.

Ce congé spécifique est un droit pour le travailleur sauf s’il fait partie d’une catégorie exclue de ce droit par une convention collective de travail ou s’il est occupé dans une entreprise occupant moins de 10 travailleurs. Dans ces cas, il est nécessaire d’obtenir l’accord de son employeur pour en bénéficier. Dans les entreprises de moins de 50 travailleurs, l’employeur peut refuser si la personne a déjà bénéficié d’une interruption complète de 6 mois ou d’une interruption partielle de 12 mois dans le cadre du congé pour assistance médicale.

 

Quelle durée?

Le travailleur peut:

soit interrompre complètement ses prestations (à temps plein ou partiel) pendant 12 mois,

soit les réduire à 1/2 temps ou d’1/5 temps pendant 24 mois. Pour passer à mi-temps, il faut être occupé au moins à 3/4 temps et pour réduire ses prestations d'un cinquième, il faut être occupé à temps plein.

Ces crédits ne sont pas cumulables. Les périodes d’interruption peuvent être prises par périodes d'un à trois mois, consécutives ou non, jusqu’au moment où le maximum est atteint (3).

La durée du congé est portée à 24 mois pour une interruption complète et à 48 mois pour une interruption partielle si les deux conditions suivantes sont remplies simultanément :

Le congé est demandé pour un enfant de moins de 16 ans dont le parent supporte exclusivement ou principalement la charge.

Le parent est considéré comme isolé (c'est-à-dire habite exclusivement avec un ou plusieurs enfants à charge).

Pendant son congé, le travailleur est protégé contre le licenciement mais il n'est pas obligatoirement remplacé.

 

Quelles démarches?

Le travailleur doit avertir son employeur par lettre recommandée au moins sept jours avant la date à laquelle il souhaite débuter son congé pour assistance médicale, en indiquant la période de congé et en y joignant un certificat médical du médecin traitant de la personne malade.

L’employeur peut, pour des raisons liées au fonctionnement de l’entreprise, reporter la prise de cours du congé. Pour se faire, il doit réagir dans les deux jours ouvrables suivant la réception du courrier du travailleur; la durée de ce report est de sept jours.

Ensuite, au moyen du formulaire ad hoc, le travailleur doit introduire sa demande d'allocations d’interruption de carrière auprès du bureau de l’Onem dans le ressort duquel il est domicilié. 

Ce formulaire, en partie complété par l’employeur, doit être accompagné de l’attestation du médecin traitant de la personne qui nécessite des soins.

(1) Les personnes qui travaillent dans le secteur public, l’enseignement ou une entreprise publique autonome doivent prendre contact avec leur service du personnel afin de vérifier si l’autorité dont ils dépendent ont réglementairement prévu ce congé spécifique.

(2) Le congé pour assistance médicale a été introduit par l’AR du 10-8-98.

(3) Ce congé n’entre pas en ligne de compte pour le calcul de la durée totale du crédit-temps.

 

 

Le congé pour soins palliatifs

Le congé pour soins palliatifs permet de dispenser toute forme d’assistance (médicale, sociale, administrative et psychologique) et de soins à une personne souffrant d’une maladie incurable et qui se trouve en fin de vie (1). Pour ce congé-ci, il n’y a pas d’obligation de lien de parenté ou de cohabitation avec la personne mourante.

La plupart des travailleurs ont le droit de bénéficier du congé pour soins palliatifs (2). Il ne doit pas être autorisé par l’employeur.

 

Quelle durée?

Le congé est d'une durée d’un mois, renouvelable une seul fois. Il peut se prendre:

soit par une interruption à temps plein,

soit par une interruption à 1/2 temps ou à 1/5 temps.

Le congé peut être prolongé d’un mois supplémentaire (3). Pendant son congé, le travailleur est protégé contre le licenciement mais il n'y a pas d'obligation de remplacement.

 

Quelles démarches?

Le travailleur doit produire à son employeur un certificat médical du médecin traitant de la personne en fin de vie, attestant qu’il est disposé à donner des soins à cette personne. Le droit prend cours le 1er jour de la semaine qui suit celle où a été effectuée la demande. L’employeur peut accepter un délai plus court. Un nouveau certificat médical doit être produit pour la demande de prolongation. En cas de décès de la personne, le travailleur peut poursuivre son congé jusqu’au bout, sans l’allocation, ou reprendre le travail. Pour obtenir cette allocation, la même procédure que celle prévue pour le congé pour assistance médicale doit être effectuée auprès de l’Onem.

// JD

 

(1) Le congé pour soins palliatifs a été introduit par la loi du 21-12-94 (AR du 22-3-95).

(2) Les personnes qui travaillent dans le secteur public doivent prendre contact avec leur service du personnel afin de vérifier si l’autorité dont elles dépendent ont réglementairement prévu ce congé spécifique.

(3) Ce congé n’entre pas en ligne de compte pour le calcul de la durée totale du crédit-temps.

 

Quel montant d'allocations?

Pour compenser la diminution des revenus, le travailleur reçoit une indemnité de l’Etat. ll s’agit d’une allocation mensuelle forfaitaire octroyée par l’Onem. Pour le travailleur à temps partiel, ces montants sont calculés au prorata. Les montants en vigueur depuis le 1er mars 2009 sont présentés dans le tableau ci-dessous.

Par ailleurs, la Région flamande octroie une prime d'encouragement pour les travailleurs occupés en Flandre (même s'ils résident en Wallonie ou à Bruxelles) lorsqu'ils interrompent ou réduisent leur carrière, notamment dans le cadre des congés pour assistance médicale ou soins palliatifs (crédit de soins). Le mieux est de se renseigner auprès de son employeur.

Congés pour soins palliatifs et pour assistance médicale

Allocations d'interruption - montants mensuels bruts en euros (1)

  - 50 ans  50 ans et plus
Interruption complète 726,85   726,85
Passage à 1/2 temps 363,42 616,45
Réduction de 1/5 ■ isolés 165,80 246,58
  ■ autres 123,29 246,58
(1) Les allocations d'interruption font l'objet d'un précompte professionnel de 10,13% en cas d'interruption complète et de 17,15% en cas de réduction du travail.

 

 

L'allocation palliative pour indépendants

Depuis le 1er janvier 2010, les travailleurs indépendants qui souhaitent cesser temporairement leur activité pour donner des soins palliatifs à un enfant ou à leur partenaire peuvent bénéficier d'une allocation (1).

Cette mesure concerne  les travailleurs indépendants à titre principal et les conjoints aidants (redevables de cotisations sociales). Le travailleur doit être en ordre de cotisations sociales au moins pendant les deux trimestres qui précèdent celui de la cessation temporaire.

Les soins palliatifs doivent être prodigués par le travailleur indépendant soit à son partenaire, soit à son enfant ou à celui de son partenaire, bénéficiaire d'allocations familiales et faisant partie de son ménage. Les soins palliatifs prodigués aux parents âgés ne sont pas concernés par la mesure.

L'indépendant doit interrompre ses activités professionnelles au minimum pendant quatre semaines consécutives.

Quelles démarches?

L'indépendant doit introduire une demande par lettre recommandée auprès de sa caisse d'assurances sociales dans un délai de quatre semaines prenant cours au début de l'interruption.

La demande doit être accompagnée d'une attestation délivrée par le médecin traitant de la personne qui nécessite les soins palliatifs.

Quel montant?

Une allocation forfaitaire est octroyée: 2.424 euros pour un indépendant avec charge de famille et 1.839 euros pour un isolé. Cette allocation est payée par la caisse d'assurance sociales en trois tranches de 808 euros ou 613 euros selon la situation familiale. Le paiement prend fin le mois qui suit celui au cours duquel le décès a eu lieu, et au plus tard après trois mois consécutifs d'octroi. Il prend fin aussi dans le cas où le travailleur reprend son activité pendant le trimestre considéré.

 

Des congés bien utiles

En 2008, secteurs privé et public confondus, environ 6.600 travailleurs ont pris un congé pour assistance médicale et 220, un congé pour soins palliatifs (1). Ces congés spécifiques sont pris en grande majorité en Flandre (85%) et par les femmes (76%).

L'existence de tels congés est intéressante. Mais il faut pouvoir supporter la baisse de revenus pour y recourir, l'allocation procurée par l'Onem n'offrant qu'une compensation partielle. C'est sans doute ce qui explique que les formules de réduction du temps de travail ont la préférence des travailleurs par rapport à l'interruption complète du travail. C'est ce qui explique sans doute aussi que le recours est plus important en Flandre où un “crédit de soin” complète de manière non négligeable l'allocation fédérale.

Si l'on veut promouvoir ce type de congés qui est, rappelons-le, un droit individuel, il faudra incontestablement améliorer son indemnisation, le meilleur moyen étant de le réaliser au niveau fédéral pour garantir une égalité entre tous les travailleurs.

Par ailleurs, le non-remplacement du travailleur durant son absence peut constituer un frein à la prise du congé. A l'origine, les mesures d'interruption de carrière avaient été prises dans la double optique de permettre aux travailleurs de mieux concilier travail et vie privée et de créer des emplois. L'obligation de remplacement du travailleur en congé a disparu. Ce qui peut augmenter la charge de travail de ses collègues ou mettre sous pression la personne qui a pris un congé spécifique, lorsqu'elle est au travail. Cette question mérite d'être réfléchie si l'on veut permettre aux femmes et aux hommes de s'absenter sereinement du travail pour s'occuper d'un proche gravement malade ou en fin de vie.

(1) AR du 22.01.2010 - Moniteur Belge du 05.02.2010

// JD


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