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La pneumonie atypique,

une mystérieuse maladie venue d'Asie (17 avril 2003)

 

Le 15 mars dernier, l’Organisation mondiale de la Santé déclenchait une alerte mondiale après l’apparition d’une maladie mystérieuse ayant causé la mort de plusieurs personnes, principalement en Asie. Deux mois plus tard, l’affection, dénommée pneumonie atypique ou Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), a tué plus d’une centaine de personnes et on recense près de 3.000 patients présentant les symptômes.

 

La pneumonie atypique est apparue en novembre dernier, dans la province de Guangdong, située au sud de la Chine. Elle s’est ensuite propagée à Hong Kong, à Hanoï (Vietnam) et à Singapour avant de s’étendre dans plusieurs pays du monde par le biais de personnes contaminées. Les symptômes ressemblent à ceux d’une pneumonie ou d'une grippe – forte fièvre (plus de 38°), toux, frissons, difficultés respiratoires et douleurs musculaires – et le mal semble se répandre comme un simple rhume. Même si des pistes sont avancées quant à la nature du virus, la panique semble gagner du terrain, en raison notamment d’une crainte de pandémie comme celle de la grippe espagnole, responsable, en 1918-1919, de la mort d’une vingtaine de millions de personnes. Les spécialistes se veulent pourtant rassurants.

"Il est trop tôt pour dire si l'épidémie actuelle aura les conséquences de la grippe espagnole", estime le professeur Yves Van Laethem, qui dirige le service des maladies infectieuses à l'hôpital St-Pierre. Il se refuse d'ailleurs à parler de pandémie "puisque la maladie est très circonscrite et ne se propage même pas sur tout le territoire d'un pays. Le taux de mortalité se situe par ailleurs entre 3 et 4 %, ce qui est assez réduit". "Quand on sait que la malaria tue chaque année un million de personnes, les chiffres relatifs au SRAS sont assez faibles", tempère de son côté Anne-Françoise Gailly, porte-parole au ministère de la Santé publique, ajoutant que 97 % des patients guérissent. Le professeur reconnaît toutefois qu'il est très difficile de prévoir l'évolution de la pneumopathie et la prudence reste de mise. Mais "la peur de la population n'est pas proportionnelle au taux de mortalité du virus, elle est liée à des facteurs inconnus, comme l'origine et le mode de transmission exacts du SRAS", estime Mme Gailly.

 

Le virus presque identifié

Après avoir émis plusieurs hypothèses quant à l'origine de la maladie, les spécialistes ont quasiment identifié une variante du virus du coronavirus comme étant l'agent pathogène du SRAS. Le coronavirus est une famille de virus responsable du rhume ordinaire. Mais les scientifiques doivent encore investiguer pour savoir comment est né ce virus et s'il a muté en passant de l'animal à l'homme pour devenir plus agressif. On sait que l'Asie est un réservoir à virus en raison de la forte densité de population et de la promiscuité existant entre l'animal et l'homme. Ce qu'on ignore pour l'instant, c'est si l'animal (volaille, cheval, cochon) est un vecteur de transmission. Certains ont évoqué une possible propagation par les cafards, mais on ne dispose pour l'instant d'aucune preuve. Le mode de transmission le plus probable reste la propagation par micro gouttelettes comme la salive ou lors d'éternuements. Il convient donc d'éviter tout contact étroit avec des personnes contaminées. Et le professeur de rappeler que, outre les symptômes précités, il est nécessaire d'avoir été en contact au cours des dix derniers jours – la période d'incubation du virus étant de maximum sept jours – avec un patient souffrant de pneumonie atypique ou d'avoir séjourné dans une des régions à risque (provinces de Guangdong et de Shanxi au sud de la Chine, Hong Kong, Hanoï au Vietnam et Singapour).

 

La Belgique n'est pas un pays à risque

La Belgique n'est donc pas un pays à risque et les deux cas probables de SRAS se sont avérés être de simples grippes. Actuellement, aucun cas de pneumopathie n'a donc été recensé dans notre pays. Le ministère de la Santé déconseille néanmoins de se déplacer dans les cinq régions à risque, mais si le voyageur doit impérativement s'y rendre, il est recommandé de ne pas s'approcher à moins d'un mètre d'une personne présentant les symptômes et de suivre les instructions locales en matière sanitaire.

En Belgique, aucun vol direct en provenance de ces zones n'atterrit à Bruxelles-National, mais transitent par des pays où des contrôles sanitaires ont été instaurés. De plus, les services de santé de l'aéroport national savent comment s'y prendre en cas de doute. De telles mesures de vigilance ont également été prises dans les ports, mais il faut savoir que même en temps normal, le capitaine d'un navire est tenu de communiquer toute personne malade à bord. "Il y a donc peu de chances pour que la Belgique soit touchée par le SRAS vu le nombre de mesures prises", conclut Anne-Françoise Gailly.

 

Marie-Pierre Dubois

 

Deux numéros de téléphone sont accessibles du lundi au vendredi de 8h30 à 18h30 au ministère de la Santé www.health.fgov.be : 02/501.40.00 ou 02/501.40.01

 

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