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Le difficile combat de l’insuffisance respiratoire

Les origines et les formes de l’insuffisance respiratoire sont multiples. Une bonne hygiène de vie, la kiné respiratoire et la revalidation constituent des éléments essentiels du traitement. Tour d’horizon d’une maladie qui concerne près de 400.000 personnes en Belgique.

Petite, j’arrivais difficilement à remonter la rue après l’école. Je n’en pouvais plus ! Aujourd’hui, je ne sais plus nettoyer. Tout est difficile : pousser mon caddy, faire mon lit, marcher… Je me sens oppressée, j’étouffe…”

De l’air, de l’air, essence même de notre existence !... Nous en profitons pleinement grâce à nos poumons. Situés dans notre cage thoracique, ils sont formés de plusieurs lobes qui comprennent une multitude de minuscules sacs emplis d’air, appelés alvéoles pulmonaires. C’est à travers la paroi de celles-ci, parcourues d’un fin réseau de capillaires sanguins, que se produit le passage de l’oxygène vers le sang et l’élimination du gaz carbonique, c’est à travers ces alvéoles que s’établit l’échange gazeux. Ainsi, nous respirons, ainsi, nous oxygénons notre organisme, ainsi, nous vivons !

Malheureusement, les rouages de cette mécanique – simple… comme l’air ! – sont parfois enraillés. Il peut arriver que, pour des raisons diverses, les poumons soient incapables de remplir totalement leur fonction. Les difficultés respiratoires apparaissent : troubles du rythme respiratoire et essoufflement (dyspnée), très souvent accompagnés de tachycardie et de cyanose (coloration bleutée de la peau). On parle alors d’insuffisance respiratoire.

Des origines diverses… et autant de formes

L’insuffisance respiratoire peut être chronique ou aiguë.

• Il existe trois types d’insuffisance chronique qui se distinguent par leurs causes et la manière dont elles prennent forme.

 

1. On dit que l’insuffisance chronique est obstructive, lorsque les bronches ont rétréci et freinent le passage de l’air. Comment ce phénomène survient-il ? Certaines maladies sont à l’origine de ce type d’insuffisance : les bronchites chroniques évoluées, l’emphysème, l’asthme ancien.

- La bronchite chronique se caractérise par une toux qui persiste pendant un long moment, au moins 3 mois consécutifs pendant 2 ans. Elle s’accompagne de sécrétions importantes et persistantes, d’expectorations quotidiennes.

 La consommation de tabac joue un rôle important dans l’apparition de cette maladie : la moitié des personnes qui   fument plus de 20 cigarettes par jour est atteinte de bronchite chronique ! Mais il n’y a pas que le tabac, d’autres facteurs jouent un rôle dans l’apparition de la maladie : la pollution atmosphérique ou domestique, les infections virales ou bactériennes à répétition…

La bronchite chronique évoluée est une affection très répandue. Elle touche près de 20 % de la population masculine de plus de 60 ans.

- L’emphysème est une affection des poumons qui s’attaque aux alvéoles mêmes. Celles-ci se distendent et leur paroi se détruit. Dans les lobes, apparaissent, à la place, des “bulles” ressemblant à des “trous de gruyère”. Les causes de cette pathologie ? Une bronchite chronique qui dégénère, les suites de maladies pulmonaires telles que la tuberculose.

- L’asthme ancien ou la dyspnée continue, est un asthme qui, au cours des années, ne se manifeste plus par des phases aiguës, des crises, mais devient permanent... Pourquoi cette évolution ? Les allergies sont parfois considérées comme responsables, mais dans bien des cas, les causes de cette transformation sont impossibles à déterminer.

2. On qualifie l’insuffisance chronique de restrictive lorsqu’elle est liée à une diminution de la capacité pulmonaire. Les causes de cette situation sont diverses : une atteinte du poumon lui-même (en cas de sclérose pulmonaire, par exemple), une déformation de la cage thoracique (les scolioses graves peuvent générer des difficultés respiratoires importantes), une déficience des muscles respiratoires (provoquée par des maladies neurologiques) ou, plus simplement, une surcharge pondérale.

On dit de l’insuffisance chronique qu’elle est mixte, lorsqu’elle associe obstruction et restriction.

- L’insuffisance respiratoire est qualifiée d’aiguë, lorsque la difficulté à respirer survient brutalement et sévèrement. Elle peut être provoquée par une obstruction des voies aériennes, un traumatisme thoracique, une perturbation de la circulation pulmonaire. Elle peut également survenir lorsque l’insuffisance chronique s’aggrave suite à une infection.

Soigner l’insuffisance respiratoire

L’insuffisance respiratoire évolue généralement lentement… surtout si les patients observent une bonne hygiène de vie qui les aidera à mieux gérer les difficultés quotidiennes.. La cigarette est une cause de bronchite chronique et d’insuffisance respiratoire. Il est évident que, plus que jamais lorsque la maladie est là, le tabac doit être proscrit. Bien sûr, il y a la fumée des autres ! On peut imaginer combien il peut être nocif et incommodant pour les insuffisants respiratoires de fréquenter les endroits où les fumeurs sont nombreux ! Alors, si les espaces publics sont parfois difficilement praticables, il est indispensable que la maison du malade devienne un “lieu-refuge” où il fait bon vivre… et respirer. Pour cela, quelques règles à respecter : privilégier la qualité de l’air en bannissant, dans la mesure du possible, les aérosols et autres sprays domestiques, en aérant la maison, en préservant les chambres des visites des chiens et des chats…

Malheureusement, une bonne hygiène de vie ne suffit pas. Nombre de patients sont soignés avec des bronchodilatateurs sous forme d’aérosols doseur (Puff). Aujourd’hui, les traitements et recommandations en fonction des différents stades de la maladie sont bien connus. En cas de poussées infectieuses sévères, le médecin adaptera le traitement et aura éventuellement recours à des antibiotiques. Enfin, le malade peut avoir à subir quotidiennement une oxygénothérapie à domicile.

L’insuffisance sévère implique, quant à elle, une hospitalisation d’urgence : il faut suppléer la fonction respiratoire, réduire la déficience brutale. Comment ? En utilisant l’oxygénothérapie, ou encore une assistance respiratoire (et donc des respirateurs artificiels). Il est important que la personne atteinte d’insuffisance respiratoire et son entourage détectent correctement les signes avant-coureur d’une crise. Si l’adaptation du traitement ne répond pas, s’il y a mise en jeu des muscles respiratoires accessoires (tirage), tachycardie (accélération de la fréquence des battements du cœur) ou troubles de la consciences, il faut intervenir d’urgence.

Enfin, que l’insuffisance soit aiguë ou chronique, la kiné respiratoire et surtout la revalidation constituent des éléments essentiels du traitement. Elles aideront à améliorer les capacités fonctionnelles… elles aideront aussi à lutter contre l’inactivité. Un combat important, de tous les instants ! En effet, pour les insuffisants respiratoires, toute activité, même la plus anodine, pose problème. Cuisiner, monter des escaliers, faire des courses ou se promener… autant d’obstacles à surmonter. Alors, pour continuer à vivre au mieux le quotidien, recourir à une gymnastique adaptée ne peut être que salutaire.

Florence Coutellier

(21 juin 2001)

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Vivre avec une insuffisance respiratoire

Mme H. a 65 ans et vit avec son problème de santé depuis 6 décennies ! “Je suis atteinte d’insuffisance respiratoire depuis l’âge d’un an, suite à une coqueluche. Avec le temps, malheureusement, la situation s’est aggravée, aujourd’hui, je souffre d’emphysème !”. Peu à peu, Mme H. a appris à vivre avec son handicap et les accidents qui l’accompagnent parfois. “Il y a quatre ans, dit Mme H., j’ai eu une crise d’insuffisance respiratoire aiguë importante. J’ai même perdu connaissance ! Heureusement, je suis rapidement revenue à moi mais j’ai dû être hospitalisée 8 jours et subir un traitement. Je n’ai jamais eu à utiliser de techniques lourdes. Je prends des médicaments, et bien moins que lorsque j’étais jeune ! Il faut dire que je fréquente tous les mardis un cours de gymnastique respiratoire à l’hôpital, ce qui m’aide considérablement. J’ai eu une pneumonie il y a un an, la kiné m’a beaucoup apporté, ainsi que la revalidation qui a suivi : vélo, tapis roulant ont collaboré à l’amélioration des choses.”

La vie sociale de Mme H. n’est pas toujours facile. Fréquenter certains endroits relève parfois du calvaire. “On finit par ne plus supporter du tout la fumée”, raconte Mme H. “Récemment, je suis allée voir mon petit-fils qui participait à une démonstration de judo. La salle était terriblement enfumée. J’ai cru ne pouvoir rester…” Pourtant, elle a su vaincre l’isolement.

“Aujourd’hui, je participe aux réunions de l’association AIR. Avec mon mari, nous avons donné un nouveau souffle à l’antenne de Charleroi. Cette activité m’apporte beaucoup. J’aime rencontrer les gens, les écouter. Lorsque je m’occupe, lorsque je suis aux réunions, je ne pense à rien et je ne suis plus oppressée !”,

Propos recueillis par F.C.

(21 juin 2001)


L’Association des Insuffisants Respiratoires (AIR) :

Ajouter de la vie aux années…”

 

Parce qu’elles sortent peu, parce qu’elles ont souvent du mal à bouger, les personnes souffrant d’insuffisance respiratoire ont généralement une vie sociale compliquée. La solution pour certains ? Aider ceux qui vivent les mêmes problèmes, partager les expériences et le quotidien avec eux au sein d’une association.

L’AIR est une association créée en 1984 par le Dr Smeets (pneumologue à l’hôpital Sainte Ode (Bastogne).

Cette association a pour but :

• d’organiser un cours de gymnastique adaptée.

• de regrouper des personnes atteintes d’insuffisance respiratoire pour écouter leurs problèmes et essayer de les résoudre.

• de prodiguer des conseils divers.

• d’informer les membres au sujet des nouveautés thérapeutiques ou des résultats de recherches.

• d’organiser des réunions festives ou récréatives (voyages, expositions, concert...).

L’AIR regroupe toute une série d’associations régionales établies dans divers hôpitaux de Wallonie.

Infos : 56, rue de la Concorde à 1050 Bruxelles – Tél : 02/512.20.83 – Fax : 02/512.32.73.

(21 juin 2001)

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