Recherche :

Loading

La rédaction

Notre histoire

Newsletter

Nous contacter

Une erreur dans votre adresse postale ?
Signalez-le

Actualité

Culture

International

Mutualité Service

Santé

Société

Nos partenaires

Visitez le site de la Mutualité chrétienne

La santé (21 septembre 2006)

 

 

L'hyperventilation
L'hyperventilation - ou respiration excessive - peut se présenter en crise aiguë ou en affection chronique. Toutes deux sont sans danger, même si une crise aiguë laisse souvent penser le contraire…

 

"L'hyperventileur” respire inutilement, trop rapidement et trop profondément. Résultat : il fait pénétrer une trop grande quantité d'oxygène dans son sang et expire davantage de gaz carbonique. C'est surtout cette deuxième conséquence qui peut entraîner une série de troubles, ce gaz influençant le taux d'acidité du sang. L'hyperventilation se présente le plus souvent sous forme d’affection chronique. Il n'est question de crise aiguë que dans 10 % des cas.

 

Une crise angoissante

Une crise aiguë peut provoquer toute une série de troubles gênants dont certains sont comparables aux sensations ressenties après avoir longuement gonflé à la bouche un matelas pneumatique. Les plus fréquents sont:

· une impression d'étouffement, un essoufflement, de la transpiration;

· une accélération du rythme cardiaque et une douleur dans la poitrine;

· la bouche sèche qui peut donner l'impression d'être “tendue”;

· un étourdissement;

· une sensation de “légèreté” ou de chaleur dans la tête;

· des fourmillements dans les bras et les jambes;

· une impression de mollesse dans les genoux.

Une crise est souvent relativement angoissante. Elle crée généralement un sentiment de panique, la personne qui en est atteinte pouvant penser qu'il s'agit d'un infarctus. Néanmoins, une crise d'hyperventilation n'est pas réellement dangereuse. Elle est en effet toujours passagère, dure rarement plus de dix minutes et n'occasionne pas de dommage permanent aux organes.

 

Symptômes et causes de l'hyperventilation

L’hyperventileur chronique hyperventile jour et nuit, sans remarquer sa respiration accélérée ou plus profonde. Les troubles sont plus vagues et moins violents que dans le cas d'une crise aiguë, mais sont présents quasiment en permanence. Les plus fréquents sont la fatigue, la migraine, les troubles de la concentration, la somnolence, les douleurs dorsales et abdominales, les élancements douloureux dans la poitrine et un sentiment d'angoisse. Des symptômes sommes toutes banals qui peuvent évoquer n’importe quelle autre affection : le diagnostic exact est donc difficile à poser.

Généralement, ce sont les tensions, l'angoisse ou des facteurs de stress qui sont à la base de l'hyperventilation, qu’elle soit aiguë ou chronique. Les perfectionnistes et les personnes très exigeantes envers elles-mêmes courent dès lors un risque accru. Par ailleurs, certaines circonstances, comme la foule, l’agitation, un espace confiné, une lumière intense…, peuvent déclencher une crise. Plus rarement, la douleur, la fièvre, les efforts physiques intenses ou le manque d'oxygène (par exemple en montagne) peuvent aussi en être à l’origine.

Toute personne qui a un jour eu une crise d'hyperventilation craint qu'elle ne se répète. Cette angoisse ressentie ainsi que les tensions qui l'accompagnent ne font toutefois qu'augmenter ce risque de voir la crise resurgir. Si celle-ci se produit toujours dans des circonstances précises, l’hyperventileur peut développer une phobie, tentant soigneusement d'éviter certains endroits ou certaines situations. C'est pourquoi le traitement de l'hyperventilation comporte non seulement un volet médical, mais aussi souvent un accompagnement psychologique.

 

Reprendre le contrôle

On le rappelle : une crise d'hyperventilation n’est pas dangereuse en soi. Néanmoins, elle peut être maîtrisée rapidement ou prévenue si vous y êtes régulièrement sujet. Dans les deux cas, tout l'art consiste surtout à reprendre son souffle. Au propre comme au figuré.

Pour maîtriser une crise aiguë, il suffit de respirer plus calmement. Théoriquement, il suffit d’expirer d'abord tout l’air des poumons, puis d’inspirer lentement en comptant jusqu'à trois et enfin, d’expirer en comptant jusqu'à six. Et ce, jusqu'à ce que les troubles aient disparu. Malheureusement, une crise d'hyperventilation s'accompagne généralement d'un sentiment de panique et il faut reconnaître que, dans la pratique, il n'est pas simple de respirer spontanément plus calmement.

Il existe heureusement quelques techniques et dispositifs pour combattre une crise, tous basés sur l'inspiration et l'expiration. Il s’agit donc de respirer :

• par un tuyau de caoutchouc pourvu d'un orifice étroit (par exemple dans un morceau de tuyau de jardin de 50 cm);

• dans un sachet en papier ou en plastique, que vous tenez devant le nez et la bouche;

• en formant, de vos deux mains, une coquille fermée devant la bouche et le nez.

En pratiquant l’une ou l’autre de ces méthodes pendant une à deux minutes, une partie du gaz carbonique est réaspirée et les troubles disparaissent.

Ceux qui souhaitent contrôler une crise de manière plus discrète trouveront en pharmacie un petit appareil spécifique, plus commode qu'un tuyau de jardin ou un sachet, mais aussi plus coûteux sans pour autant être plus efficace !

Il faut également savoir que chez certaines personnes, des efforts intenses comme des génuflexions complètes, une marche rapide ou des sauts à la corde, peuvent aider à empêcher une crise imminente. Ces efforts accélèrent en effet la combustion d'oxygène et permettent ainsi d'éviter une crise.

 

Identifier les causes

Après une crise, il est conseillé de consulter un médecin. Il vérifiera que vous avez effectivement eu une crise d'hyperventilation et s'assurera qu'il ne s'agit pas d'une autre affection. Si le médecin estime qu'il s’agissait bien d'hyperventilation, un autre examen sera nécessaire pour confirmer ce diagnostic.

Pour éviter de nouvelles crises, il est recommandé d’en identifier les causes pour les supprimer : ainsi, si une respiration incorrecte en est à l'origine, le schéma respiratoire devra être rectifié. Pour cela, vous pouvez vous adresser à un kinésithérapeute qui vous apprendra principalement à respirer avec l'abdomen - et donc pas avec la cage thoracique. Le traitement s'attachera également à rétablir une respiration plus lente et plus régulière.

Si l'hyperventilation est provoquée par l'angoisse, le stress ou des situations menaçantes, il faudra apprendre à les aborder d’une manière plus adéquate. Cela passera, notamment, par des exercices de relaxation, un accompagnement individuel ou des entretiens de groupe. Les calmants n'offrent pas de solution idéale. La plupart n'ont qu'un effet temporaire et risquent en outre d'entraîner une dépendance. Les patients qui souhaitent malgré tout y recourir ont tout intérêt à en discuter au préalable avec leur médecin.

 

Pour conclure, soulignons l'importance d'une bonne hygiène de vie, car elle peut contribuer à prévenir l'hyperventilation. Nous songeons non seulement à de bonnes habitudes alimentaires et à un exercice physique régulier, mais aussi à une détente suffisante. Maîtriser l'hyperventilation passe non seulement par un contrôle de son souffle, mais aussi par celui de ses émotions et de sa vie…

 

Dr Michaël Callens