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L'intolérance au gluten ! (16 septembre 2004)

 

Souvent considérée à tort comme une maladie de l’enfant, la cœliaquie est due à une intolérance au gluten. Si une personne sur 300 en est atteinte en Europe, le nombre de consultations pour ce problème est bien en dessous de ces chiffres. Il faut dire que ses manifestations sont souvent limitées, voire inexistantes. Il n’empêche, certains malades en souffrent vraiment.

 

Le gluten est une protéine que l’on retrouve dans certaines céréales : blé, seigle, orge et dans une moindre mesure l’avoine. La maladie cœliaque se traduit donc par une intolérance à cette protéine lorsque l’on mange un aliment qui en contient, et peut se manifester à n’importe quel âge, et pas uniquement chez les nourrissons. Une personne diagnostiquée comme atteinte de cœliaquie sur cinq a plus de 60 ans !

Cette maladie est héréditaire, donc inscrite dans nos gènes : 95% des malades sont porteurs d’un gène spécifique qui donne au système immunitaire l’ordre de combattre le gluten. Et ce, contrairement aux personnes qui ne présentent pas cette intolérance et chez lesquelles le système immunitaire considère le gluten comme une protéine ne présentant aucun danger. Néanmoins, des études ont démontré que ce facteur héréditaire n’explique pas tout : en effet, chez des “vrais” jumeaux, donc au bagage génétique identique, lorsque l’un des deux est atteint de cœliaquie, l’autre ne l’est que dans 3 cas sur 4 ! Des chercheurs ont tenté d’expliquer cette différence de réaction du système immunitaire par des facteurs environnementaux, comme l’exposition à un virus, mais cette théorie n’est pas confirmée.

 

Quand l’organisme se trompe…

Confronté à cette protéine, le système immunitaire de l’organisme des personnes sensibles va produire des anticorps pour la détruire, la considérant comme une menace, alors que ce n’est pas le cas. Cette réponse immunitaire erronée va alors provoquer une inflammation de la paroi intestinale, qui peut, elle-même, engendrer les symptômes comme des douleurs, des diarrhées, etc. Certains ne présenteront aucun symptôme. D’autres ne ressentiront qu’une sorte d’inconfort intestinal ; mais chez d’autres encore, l’inflammation peut provoquer des lésions importantes de cette paroi intestinale.

Par ailleurs, on constate que chez les personnes atteintes de la maladie cœliaque, les villosités de la membrane de leur intestin, de petites protubérances qui forment comme des “doigts”, sont atrophiées. Or, ces villosités sont indispensables à l’intestin pour capter les nutriments contenus dans notre alimentation, comme le calcium, le fer et autres vitamines, et en faire bénéficier le reste de l’organisme. Résultat : ces patients absorbent moins de ces nutriments pourtant essentiels et peuvent être victimes de carences. Il n’est pas rare en effet de trouver, chez ces personnes, une anémie ou de l’ostéoporose.

 

1 Belge sur 300 ?

Si 20 à 30% de la population est porteuse du gène en cause, tous ne souffriront pas de cette maladie. On estime que 30.000 Belges sont atteints de maladie cœliaque – sur base des estimations en Europe –, mais force est de constater qu’ils sont nettement moins nombreux à être traités. Au point que certains spécialistes considèrent qu’il s’agit là d’une maladie négligée, sous-traitée.

Mais si les malades consultent si peu, c’est généralement parce que soit ils ne présentent pas de symptômes, soit ils ne les ont pas reconnus, les confondant avec une autre maladie. Les signes de cœliaque peuvent en effet être discrets, allant d’un inconfort intestinal à des plaintes plus importantes, et qui peuvent être contradictoires. Ainsi, les adultes et les grands enfants peuvent aussi bien se plaindre de diarrhées que de constipation… On peut aussi retrouver un état de fatigue chronique ou des troubles digestifs assez variés. …

Il relève donc du rôle du médecin d’identifier la cœliaquie. Pour la détecter, il peut procéder à une prise de sang qui mettra en évidence la présence des anticorps spécifiques. Pour confirmer son diagnostic, le médecin peut par ailleurs faire réaliser une biopsie (un prélèvement pour analyse) réalisée au niveau du duodénum par endoscopie.

 

Complications rares

Il est bien utile de connaître sa maladie pour prendre au plus vite les précautions qui s’imposent. Ne serait-ce que pour supprimer tous ces désagréments, douleurs et inconforts causés par la maladie. Par ailleurs, même si cette maladie est le plus souvent plus inconfortable que dangereuse, elle peut, dans quelques cas, se compliquer. De plus, on l’a vu, la malabsorption de nutriments essentiels peut être à l’origine d’une anémie, ce manque de fer causant un grand état de fatigue, ou d’ostéoporose, par manque de calcium et de vitamine D. Chez les enfants, la maladie cœliaque peut entraîner un retard de croissance, donc une petite taille à l’âge adulte. Raison pour laquelle il est encore plus important chez les enfants, à l’ossature en pleine construction, de la détecter tôt (voir encadré).

 

Un régime adapté

C’est clair, en l’absence de traitement, la seule recommandation aux personnes atteintes de la maladie cœliaque est d’éviter les aliments contenant du gluten (voir ci-dessus). C’est pourquoi il est essentiel de consulter un diététicien et de respecter ses recommandations. En effet, certains malades improvisent leur régime alimentaire et bannissent des produits pourtant sans effet négatif, et dont l’éviction peut causer des carences plus ou moins importantes. On a ainsi vu certains d’entre eux supprimer les produits laitiers ; or, le calcium, par exemple, qu’ils contiennent, même peu absorbé, est essentiel. La consigne sera donc de bien s’informer sur la maladie auprès de son médecin, sur l’alimentation auprès de son diététicien, et de respecter les conseils diététiques. Hélas, à vie tant qu’aucun traitement n’est à l’ordre du jour. Mais les connaissances évoluent, et l’espoir peut toujours être de mise.

Carine Maillard

 

Un impact social important

 

Si la maladie cœliaque ne se guérit pas à l’heure actuelle, le seul moyen de ne pas déclencher les symptômes, c’est d’évincer totalement les aliments qui contiennent du gluten. Le hic, c’est que bon nombre de produits de notre alimentation comportent cette protéine.

Aussi, une personne présentant une intolérance avérée au gluten, se verra interdire de consommer ces aliments. Cela va de la charcuterie aux pâtisseries classiques, en passant par le pain… Même sans symptômes, ils ne peuvent pas oublier leur intolérance et ne pas craquer qui pour une bière, qui pour un sandwich, qui encore pour un plat préparé… Autant dire que ce n’est pas facile tous les jours. Au point que les études montrent que la moitié seulement des cœliaques parviennent à respecter leur régime alimentaire à long terme. Probablement ceux dont les manifestations de cette intolérance au gluten sont les plus sévères.

Cette éviction du gluten, souvent caché, peut donc poser un problème également pratique, même pour les plus assidus. L’organisation de la personne atteinte de cœliaquie doit être parfaite, elle doit prévoir toujours ses repas, décrypter les ingrédients des aliments achetés (encore faut-il que la liste imprimée sur l’emballage soit exhaustive et claire !) et les sorties au restaurant ou chez des amis sont difficilement adaptées à leur situation. Socialement, donc, la cœliaquie est un handicap…

Aussi, l’alimentation devient un casse-tête qui est partiellement résolu par ces magasins qui fleurissent lentement et proposent des aliments adaptés à tous types d’intolérances, de maladies, d’allergies. Le problème posé est néanmoins le coût élevé de ces aliments sans gluten …

L’Inami a cependant été sensibilisée à ce problème par la Société Belge de Cœliaquie, et une commission étudie la possibilité d’apporter une aide financière aux personnes concernées.

 

Affaire à suivre, comme on dit...

 

La Société Belge de la Coeliaquie

On peut obtenir des informations complémentaires auprès de la Société Belge de la Cœliaquie, l’association de patients et de parents d’enfants souffrant d’une intolérance au gluten,

Contact :  04/377.37.49

Un répondeur y renseigne les jours de permanences téléphoniques assurées par des bénévoles de l’association.

 

Pourquoi interdire le gluten chez les nourrissons?

 

Chaque jeune maman le sait : pas de gluten pour bébé, au moins tant qu’il n’a pas 6 mois. Les magasins regorgent de biscuits adaptés, estampillés “Exempt de gluten”. Cette précaution est utile lorsque l’on sait que le système digestif d’un nourrisson n’est pas encore mature pour tolérer la gliadine contenue dans le gluten. Cela peut provoquer des allergies ou une malabsorption qui va entraîner une diarrhée grasse persistante, souvent très odorante. Face à ce type de manifestation, il est bon de vérifier si l’on a bien donné des aliments exempts de gluten. Cette mention doit obligatoirement figurer sur les emballages. Généralement, les farines utilisées pour épaissir le biberon ou les panades sont, pour les plus petits, à base de riz, plus facilement absorbé.

Plus tard, si l’on constate qu’il n’y a pas d’amélioration et que cette diarrhée s’accompagne d’une perte d’appétit, d’une rupture dans la courbe de croissance et de poids, de vomissements, de ballonnements, il est bon d’en discuter avec son médecin.

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