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L’entorse cervicale (20 mai 2004)

Parmi les blessures occasionnées par un accident de voiture, l’une des plus fréquentes est, ce qu’on appelle familièrement et à tort, le coup du lapin, ou, en terme médical, entorse cervicale ou whiplash. En voiture, un appui-tête bien réglé peut pourtant limiter ou éviter ce type de blessures.

 En Europe, des millions de lésions de ce type sont recensées chaque année. Elles représentent près d’un tiers des déclarations d’accidents avec lésions corporelles effectuées auprès des assurances. Le whiplash, qui peut aussi survenir à la suite d’autres incidents (par exemple, une chute), peut entraîner des conséquences physiques immédiates, mais peut également parfois laisser des séquelles plus insidieuses.

 Le coup du cou

L’entorse cervicale est provoquée par le mouvement d’avant-arrière que peut faire la tête d’une personne soumise à un choc tel qu’un accident de voiture ou une chute. En anglais, on appelle ce phénomène biomécanique, le whiplash. Pour l’expliquer, prenons une situation fréquente sur la route : un obstacle surgit de face, vous devez freiner brutalement, le conducteur qui vous suit réagit trop tard et vous percute ! Au moment de la collision, votre tête est violemment projetée en arrière, puis vers l’avant pour reprendre ensuite sa position initiale. Sachant que lors de cet impact, vous avez continué à vous déplacer à l’intérieur de votre véhicule, pendant quelques fractions de secondes, à la vitesse à laquelle roulait votre auto juste avant le choc et que votre corps subit ainsi une force considérable (1), vous pouvez imaginer sans peine ce que supportent les muscles de votre cou et vos vertèbres cervicales ! En fait, outre les fortes pressions, le cou subit, en même temps, une flexion, une extension, une rotation et une inclinaison latérale importantes. Et plus la flexion est sérieuse, plus les tissus mous, c’est-à-dire les nerfs, les muscles et les tendons, peuvent être endommagés. 

Les conséquences

Les effets du whiplash peuvent être nombreux. Dans la grande majorité des cas, il ne laisse aucune séquelle. Il peut néanmoins parfois toucher les muscles et ligaments. Les tissus de soutien peuvent alors être distendus ou déchirés, les nerfs coincés ou irrités.

Dans de plus rares cas, il peut entraîner un déplacement ou une rupture des disques cervicaux. Aussi exceptionnellement, il peut toucher la moelle épinière. Située au cœur de la colonne vertébrale, la moelle épinière est un réseau complexe de minuscules fibres reliant le cerveau au reste du corps. C’est par là que transite une foule d'informations sous forme de signaux électrochimiques qui contrôlent la motricité et les sensations de chaleur, de douleur, etc. Heureusement, la moelle épinière est très rarement sectionnée à la suite d’un whiplash. Lorsqu’il y a une blessure à cet endroit, il s’agit plutôt d’un écrasement de la moelle, dû à la compression des vertèbres qui se sont déplacées ou ont été forcées lors de l’accident. Il semble enfin que dans des cas rarissimes de whiplash, on aurait observé des dégâts au niveau des gaines de myéline qui servent à isoler les nerfs et on aurait ainsi constaté une diminution de la vitesse de conduction des nerfs et donc des pertes et faiblesses musculaires.

Notons cependant que certaines séquelles de l’entorse cervicale ne sont pas immédiatement visibles après l’accident, et apparaissent à plus long terme. Il arrive que bien après la collision ou la chute, les personnes qui ont été victimes du whiplash se plaignent de douleurs dans la région cervicale, mais aussi de maux de tête, de vertiges, de douleurs au dos, à l’épaule, dans les articulations de la mâchoire, de troubles visuels ou de la concentration, de fatigue, d’irritabilité et même de pertes de sommeil. Ces problèmes physiques peuvent perdurer pendant plusieurs semaines, plusieurs mois, voire s’installer de façon permanente et entraîner de longues périodes d’inactivité.

Que faire ?

Si vous êtes victime d’une entorse cervicale, mieux vaut consulter un médecin. Après un examen clinique, celui-ci vous prescrira sans doute des anti-inflammatoires et une collerette souple (une minerve). Il vous sera généralement possible de poursuivre vos activités habituelles. Le médecin vous conseillera vivement de remobiliser votre nuque rapidement par des exercices adéquats. Si les lésions sont légères, vous pourrez les pratiquer quelques jours seulement après l’accident. Cependant, pour s’assurer que les blessures ne sont que superficielles, le médecin vous prescrira une radiographie standard qui permet de déceler d’éventuelles lésions osseuses. Si vous souffrez de la nuque et présentez des symptômes neurologiques, si la radio montre une fracture, il procédera alors à un exploration complémentaire en recourrant à l’IRM.

Si cet accident survient à une tierce personne, évitez de la bouger, de la manipuler surtout si elle se plaint de douleurs à la nuque, à la tête ou au dos, de fourmillements, de troubles respiratoires ou de la sensibilité. Veillez à ce que la personne reste immobile. Ne la déplacez que si elle est en danger et appelez les secours.

Avec les assurances

Les déclarations de traumatismes cervicaux aux assurances semblent s’être multipliées ces dernières années, suscitant parfois tensions et conflits entre victimes et assureurs (2). Des victimes affirment avoir du mal à faire reconnaître qu’elles souffrent des séquelles d’un whiplash. Certaines compagnies d’assurances ne cachent pas qu’elles s’inquiètent de l’augmentation des dépenses qu’occasionne l’indemnisation de ces dommages, tout en précisant que les lésions dues à un coup du lapin restent souvent difficiles à diagnostiquer!

Notons que quelques assureurs s’attaquent aujourd’hui au problème différemment, … en apportant leurs contributions financières aux constructeurs automobiles et concepteurs de systèmes de sécurité, pour leurs recherches sur le matériel anti-whiplash.

Florence Coutellier

(1) Ainsi, dans le cas d’un accident survenant à 50 km/H, le corps subit une force équivalent à 35 fois son poids !

(2) Concernant l’aide légale et défense des victimes, voir l’ouvrage de Jean-Paul Tielman, Premier guide de la victime, Labor, 2001.            

 Quelques conseils :

 

• Réglez correctement le siège et l’appui-tête avant de prendre la route

 • Le dossier du siège doit être placé le plus possible à la verticale !

 • La partie supérieure de l’appui-tête doit se trouver idéalement à hauteur du sommet du crâne et ne peut se situer plus bas que 6cm.

 • Tâchez de réduire au maximum la distance entre l’appui-tête et la tête (max. 7 cm)

 • Ces réglages doivent être effectués côté conducteur, côté passager mais aussi au niveau des sièges arrières.

 

Il faut savoir que les constructeurs automobiles se penchent aujourd’hui sur ce problème. Ils ont ainsi mis au point différents systèmes qui permettent de pallier au réglage souvent inadéquat  des appuis-tête. 

Il existe :

- Des systèmes où tout le dossier du siège se déplace vers l’arrière en même temps que le passager afin de réduire les chocs supportés par la colonne vertébrale et la nuque ;

- L’appui-tête actif : le corps soumis à une certaine force actionne un levier qui fait bouger l’appui-tête vers le haut et vers l’avant, pour reprendre ensuite sa position initiale ;

- L’appui-tête “à protection rapprochée” qui possède un coussin dépliable qui rapproche l’appui-tête de la tête ; L’appui-tête gonflable qui fonctionne sur le même principe que l’airbag.

 

Tiré d’une brochure “Donnons priorité à la sécurité. L’appui-tête : élément de sécurité” distribué par Federauto. Personne contact : Ilse Zurinckx Tél : 02/778.62.60

E-mail : mail@federauto.be

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