Maladies
(7 octobre 2010)
Première évaluation positive des trajets de soins
Il y a juste un an,
les personnes souffrant d’un diabète de type 2 étaient invitées à signer
une convention avec leur médecin de famille et leur diabétologue pour
garantir le suivi des soins et la coordination entre soignants. Premier
bilan.
|
©
Jürgen Doom |
Lorsque l’on souffre d’une maladie chronique déterminée,
il est
important d’être suivi régulièrement par son médecin de famille et
par le médecin spécialiste impliqué dans le traitement. Il est
important aussi que ceux-ci se concertent à ce propos. C’est dans
cette optique qu’en 2009, le dispositif des trajets de soins a été
mis en place. Basé sur un contrat tripartite, il prescrit au patient
de consulter régulièrement son médecin traitant et le médecin
spécialiste impliqué dans son traitement, tout en bénéficiant
d’avantages financiers(1). D’autres intervenants
viennent s’ajouter au trio en fonction de la maladie et des
nécessités (infirmiers, diététiciens, podologues…). Les interactions
suivies devraient être tout bénéfice pour la santé du patient et sa
qualité de vie.
Jusqu’à présent,
deux catégories de patients peuvent s’inscrire dans ce dispositif : les
personnes souffrant d’une insuffisance rénale chronique grave et les
personnes souffrant d’un diabète de type2, qui suivent ou doivent suivre
un traitement à l’insuline avec 1 à 2 injections par jour, et qui
peuvent se rendre aux consultations.
Lent démarrage en Wallonie
Une évaluation
approfondie du dispositif sera effectuée en 2012. Pour l’heure, afin
d’avoir déjà un premier éclairage, la Mutualité chrétienne (MC) a
réalisé une analyse des chiffres disponibles concernant les patients
diabétiques(2).
Ainsi, entre
septembre 2009 et août 2010, 3.915 trajets de soins ont été enregistrés
à la MC. “Si l’on extrapole nos données à l’ensemble des mutualités,
environ un dixième de la population ciblée a rejoint le dispositif, ce
qui n’est pas si mal, constate le Dr Jacques Boly, médecin-conseil à
la direction médicale de la MC. Mais le démarrage est nettement plus
lent en Wallonie qu’en Flandre, regrette-t-il. Alors que la moyenne
nationale est de 9 assurés pour 10.000 membres, on en est seulement à
2,12 en Wallonie contre 11,19 en Flandre… (3) Pour ce
qui concerne l’âge, sans surprise, la majorité des patients ont entre 60
et 79 ans, avec une répartition égale entre hommes et femmes”,
ajoute le médecin-conseil.
D’après ces mêmes
données, 30% des patients ayant signé un contrat tripartite
bénéficiaient auparavant d’un suivi dans un centre de diabétologie
conventionné, les autres débutant ou poursuivant leur auto-surveillance
avec glucomètre, en suivi avec leur médecin traitant. “L’incitant
financier a certainement joué dans le transfert du système de la
convention (ndlr : en centre de diabétologie) vers celui du trajet de
soins, avance Jacques Boly. En fait, une bonne partie des patients
souffrant de diabète de type2 peuvent très bien être soignés et suivis
par leur médecin généraliste, confie-t-il. Les trajets de soins
soulageront les centres de diabétologie, déjà surchargés alors que le
diabète de type2 est en croissance continue”.
Peut-on déjà se
prononcer sur la qualité du suivi médical? Jacques Boly relève que les
premiers indicateurs de qualité (dosage d’hémoglobine glycosylée,
remboursement du matériel d’autosurveillance, prestation d’éducation…)
sont plutôt positifs, étant donné que l’on se trouve encore dans une
phase de démarrage et que toutes les facturations ne sont pas encore
parvenues à la mutualité.
Après ces premières
évaluations, on ne peut qu’encourager les patients concernés à
s’inscrire dans la dynamique des trajets de soins. On sait, pour le
diabète, l’importance du suivi de la maladie, de l’équilibre glycémique
et de surveillance d’autres facteurs comme le taux de cholestérol, la
tension artérielle, le poids… Les complications ne sont pas rares et
peuvent être lourdes, au niveau des reins, des yeux, des artères, du
cœur… Un accompagnement éclairé et motivant est gage de moindres
risques.
De même pour les
personnes souffrant d’insuffisance rénale, une bonne prise en charge
permet de ralentir l’évolution de la maladie, de maintenir le plus
longtemps possible un fonctionnement suffisant des reins sans recourir à
des traitements plus lourds (dialyse, greffe rénale).
// Joëlle Delvaux
>> Plus d’infos sur
les trajets de soins?
Consultez le dépliant “Trajet de soins. Pour un encadrement optimal du
patient”, publié par la MC.
Il est disponible gratuitement auprès de votre conseiller mutualiste ou
en téléphonant au 0800 10 9 8 7.
Vous pouvez aussi le télécharger ou le commander sur
www.mc.be (publications).
(1) Consultations entièrement remboursées chez le
médecin de famille et le médecin spécialiste avec lequel le contrat a
été passé, matériel spécifique gratuit, prise en charge de consultations
chez certains autres spécialistes…
(2) Les personnes atteintes d’insuffisance rénale ont
massivement adhéré au dispositif des trajets de soins, qui comble un
vide et offre des avantages certains.
(3) L’objectif est d’atteindre, dans le pays, le nombre
de 70.000 suivis en 2012.
|