Santé
(18 septembre 2008)
L’acné, ces boutons
qui
dérangent
Ce
sont surtout les jeunes qui sont victimes de l’acné ou des boutons, et bien
que cette affection soit bénigne, elle leur empoisonne souvent la vie.
L’acné touche en effet souvent le visage, ce qui n’est pas une partie de
plaisir.
L’acné
surgit aux endroits où les glandes sébacées sont nombreuses, comme le
visage, le dos ou la poitrine. Elle peut être provoquée aussi bien par une
bactérie que par certains produits.
Sous l’influence des
hormones sexuelles, les glandes sébacées commencent, à la puberté, à
produire du sébum. Un petit amas de cellules mortes peut cependant boucher
la glande, empêchant l’excès de sébum de s’évacuer. Un pore ainsi bouché
s’appelle un comédon. Il peut être de couleur blanche du sébum ou noire de
celle des cellules cornées. Si la bactérie Propionibacterium acnes, qui loge
au fond des glandes sébacées, se met à se développer, une infection se
déclare, manifestée par un bouton rouge (une papule), dans lequel peut se
former du pus jaune (on aura une pustule). Les personnes qui produisent
beaucoup de sébum ont plus de risque de présenter de l’acné. Si l’un des
parents du jeune a eu une acné sévère, celui-ci aura plus de risque d’en
avoir aussi.
D’autres sources peuvent
être à l’origine de l’acné. On parle alors d’acné de contact. Il est
provoqué par un contact avec certaines substances comme l’huile, le goudron
et l’hydrogène chloré présents dans les peintures, laques et vernis. C’est
pourquoi l’acné de contact survient surtout chez les machinistes,
garagistes, couvreurs et les personnes travaillant aux routes.
L’usage intensif et de
longue durée de certains cosmétiques, comme les crèmes de jour, de nuit, le
fard, la poudre, peut aussi provoquer ou aggraver l’acné. Les femmes qui ont
souffert d’acné adolescentes développent facilement plus tard une telle
acné, que souvent elles tentent à tort de masquer en utilisant encore plus
de produits de beauté. Les femmes dans ce cas et désirant continuer à
utiliser des cosmétiques doivent choisir des produits non comédogènes (qui
provoquent moins d’acné).
Que de légendes…
De nombreuses fables
circulent sur l’acné. Ainsi, les boutons ne résultent pas d’une alimentation
trop grasse ou d’activités sexuelles. En effet, les hormones sexuelles ne
sont pas les seules responsables de la quantité de sébum produite. L’acné
n’est pas non plus contagieuse. La bactérie qui la provoque vit au plus
profond de la peau et ne peut passer d’une personne à l’autre. En plus,
l’hygiène corporelle n’a aucune influence sur la prévention ou la diminution
des boutons. Les lésions sont en effet si profondément enfouies dans la peau
que les produits de nettoyage n’ont aucune action sur elles. L’acné juvénile
est un dérèglement peu esthétique mais il guérit presque toujours après
l’adolescence. En intervenant à temps et pendant assez longtemps, on peut
éviter les cicatrices parfois laides. Consultez à temps un médecin lorsque
vous n’arrivez pas à bout des boutons en suivant les conseils ci-dessous.
Soins quotidiens
Il n’est pas nécessaire
de multiplier les soins pour éviter ou diminuer les boutons. Gardez vos
habitudes quotidiennes de toilette, mais par contre, utilisez un savon «sans
savon». Vous pouvez aussi employer un produit nettoyant sous forme de crème
ou de lotion. Le savon normal ou les lotions asséchantes sont à proscrire.
En frottant ou en pressant la peau lors du nettoyage, on aggrave encore la
situation. Le soleil peut améliorer temporairement l’aspect des boutons,
mais la désillusion sera d’autant plus grande dès le début de l’automne.
Chez 20 % des gens, il y a une aggravation des lésions. Certains produits
(sur base adapalène) donnent une sensibilité accrue au soleil.
Combattre les bactéries
Généralement un
traitement local, que vous appliquerez vous-même sur les petites lésions,
suffira. C’est seulement pour les formes les plus sévères d’acné qu’on
conseille de prendre des médicaments, prescrits par le médecin. Ils ne
remplacent cependant jamais le traitement local, ils le complètent. Lors des
soins, on peut utiliser des produits nettoyants. Les crèmes sont
habituellement appliquées le soir, les lotions le matin.
Ce qui est important
dans ces produits, c’est leur degré d’acidité, qui doit se rapprocher le
plus possible de celui de la peau. L’acidité freine en effet la
prolifération des bactéries, mais trop d’acidité irrite la peau. Le
pharmacien vous guidera. De nombreuses crèmes et lotions contiennent des
produits ayant une action antibactérienne, comme les antibiotiques locaux.
Le clindamycine et l’érythromycine sont des exemples. L’ érythromycine n’est
plus recommandée étant donné que de nombreux germes sont devenu résistants.
Le benzoylperoxide est aussi bon, il limite le développement des bactéries,
mais il faut l’utiliser en respectant certaines règles. Si vous êtes
hypersensible à ce produit, espacez son utilisation, évitez d’éventuelles
autres irritations de la peau (soleil, vent) et demandez conseil à votre
médecin ou pharmacien. Certains crèmes sont des médicaments qui doivent être
prescrits. Ils ne conviennent donc que dans le cadre d’un traitement
prescrit par un médecin. Les résultats donnés par ces différents produits
sont cependant assez variables.
Et les produits exfoliants
Vous pouvez aussi
traiter vos boutons avec un produit exfoliant doux. Il éliminera les
cellules superficielles de votre peau et avec elles les petits bouchons
obstruant vos pores. Veillez cependant à ne pas abîmer votre peau. De
nombreux exfoliants, comme l’acide salicylique, la résorcine et le soufre
sont connus depuis longtemps. En vente libre, ils n’ont cependant aucune
action sur la production de sébum, pour laquelle seul le médecin est à même
de mettre en place un traitement.
Patience...
Le traitement de l’acné
est long. Les résultats peuvent facilement se faire attendre plusieurs
semaines. La patience est dans ces cas une qualité bien utile.
N’échangez en aucun cas
des médicaments. Celui qui est efficace pour vous peut être néfaste chez une
autre personne. Ne prenez donc que ce que votre médecin vous a prescrit. Un
bouton juvénile n’est pas l’autre !
Dr
M.Callens
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