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Maladies (6 juin 2013)

Invasion de petits boutons


© Reporters
Un chapelet de petites boursoufflures rouges ou blanchâtres? Et ce, à plusieurs endroits du corps? Le signe, sans doute, que le molluscum contagiosum s'est installé. Fréquemment observée chez les enfants, cette maladie de la peau est devenue un fléau dont les parents et professeurs se seraient bien passés.

Au secours, ma fille a attrapé le molluscum, appelle à l'aide une maman qui tente de combattre le virus depuis plus d'un an. Elle a plus de nonante boutons sur le corps dont une trentaine dans le visage. Maintenant, son frère l'a contracté également”. Des boutons apparaissent sur le corps: souvent sur le torse, sur les bras, dans le visage ou sur l'aine. Lors de la première poussée, on pourrait confondre le virus avec de simples petits boutons ou une autre maladie infantile (voir “Comptons les boutons” ci-dessous). Mais le molluscum contagiosum a la particularité d'opérer en groupe : rarement, l'excroissance de la peau sera unique. Généralement, un chapelet de boutons de 2 à 5 millimètres de diamètre sera visible. Autre caractéristique: le centre de la papule est légèrement enfoncé, formant ainsi une sorte de petit cratère. Heureusement, même s'il est disgracieux, le molluscum contagiosum est totalement bénin. Il n'est gênant qu'esthétiquement, car il ne fait pas mal et ne gratte pas.

Très contagieux

Comme son nom l'indique, ce virus – de la famille des poxvirus – est très contagieux, souligne le Professeur Dominique Tennstedt, chef du service de dermatologie des Cliniques universitaires Saint-Luc (UCL). D’abord, pour le 'malade' lui-même : en touchant les boutons puis les autres parties de son corps, il répand le molluscum. Ensuite, pour les personnes qui l'entourent et sont susceptibles de le toucher”. Les enfants sont plus souvent atteints que les adultes. Le virus se propage notamment lors de contacts “peau à peau”. Il arrive également que le virus se transmette via les objets, comme les serviettes de bain, les jouets, les vêtements. “Souvent, on met en cause les piscines comme vecteurs de la propagation, continue le Professeur de l'UCL. Ce n'est pas l'eau qui permet la contamination, mais bien les jeux de contact entre enfants dénudés qui touchent directement les parties du corps affectées”.

Nouvelle maladie ?

Il y a 30 ans, quand un jeune patient arrivait à l'hôpital avec les symptômes du molluscum contagiosum, le corps médical accourait pour voir cette ‘exception’, raconte le Professeur Tennstedt. A l'époque, cette maladie de la peau était très rare. Pourquoi ? Tout le monde était vacciné contre la variole, une affection dermique provoquée par un poxvirus, la même famille de virus que celle du molluscum. Avec l'éradication de ce qu'on appelait 'la petite vérole', la vaccination contre ce virus a progressivement été supprimée (au début des années 1980 – ndlr). Les enfants qui sont nés depuis ne sont donc plus immunisés contre de telles attaques virales. Ce qui explique la recrudescence de cas de mollusca contagiosa”. Autre explication de la réapparition massive de cette infection virale: beaucoup d'enfants souffrent actuellement d'eczéma atopique. Et ce, plus qu'auparavant. Ils deviennent les cibles premières de ce genre de virus car leur peau est plus fragile. D’autant que l'usage de corticoïdes pour traiter de telles pathologies de la peau diminue la défense au niveau de l'épiderme, un terrain donc idéal pour l'installation d'un virus tel que le molluscum.

Au cours de sa vie, l'être humain acquiert une certaine immunité face aux virus. “Et c'est le cas face à celui du molluscum contagiosum, confirme le Professeur de l'UCL. Il est donc très rare d'observer cette maladie chez l'adulte. Par contre, en cas d'immunodépression (comme le sida), le patient plus âgé peut être infecté”. Généralement, le virus se manifeste chez l'adulte au niveau des organes génitaux et se transmet lors de rapports sexuels.

En venir à bout

Certains dermatologues ou médecins généralistes conseillent de ne pas traiter le virus et de laisser le temps faire son œuvre. Un molluscum contagiosum, il est vrai, partira de lui-même, sans traitement. Mais avant de disparaître complètement, il peut être actif de deux à cinq ans. Durant cette longue période, le patient s'auto-contamine et risque également de disséminer le virus à son entourage. De plus, les nombreux boutons engendrent une gêne esthétique et, parfois, un rejet social. Sans parler des risques de surinfection.

Le dermatologue des Cliniques universitaires Saint-Luc, quant à lui, recommande activement l'ablation de toutes les petites papules. “Ce traitement est le plus efficace et ne laisse pas de cicatrice une fois que la croûte est tombée. Dans un premier temps, on endort la zone infectée avec de la crème anesthésiante. Ensuite, on retire les boutons avec une curette. Il faut les gratter jusqu'à ce qu'une goutte de sang apparaisse pour être sûr que tout soit bien parti, et éviter ainsi une nouvelle éruption cutanée. Si le médecin montre correctement la méthode aux parents, ils peuvent eux-mêmes les enlever à la maison”.

D'autres traitements sont pratiqués : la cryothérapie, qui consiste à utiliser du froid (azote liquide) pour détruire les excroissances (plusieurs séances sont souvent requises) ou l'utilisation de médicaments acides à appliquer localement afin de brûler les excroissances.

L’opération devra vraisemblablement être renouvelée plusieurs fois car l'incubation des mollusca est de trois à quatre mois. Quand les premiers boutons ont été éradiqués, il faut donc surveiller régulièrement la peau à l'affût d'une nouvelle attaque. Mais dès la première poussée, le corps va fabriquer des anticorps ciblés contre ce virus. Les récidives, après éradication totale, sont dès lors rares.

Éviter l'invasion

Quelques conseils pour terminer. Les parents, mais aussi les professeurs ou toute autre personne travaillant avec des enfants doivent être vigilants lors d'apparition de boutons. Le patient devra éviter – tant que faire se peut – de toucher les autres lors des jeux ou activités sportives, et s’abstiendra de prêter ses affaires qui auraient pu être en contact direct avec les zones infectées. Les parents éviteront donc de donner des bains communs aux enfants dont l'un est infecté, ou de les faire dormir dans le même lit.

Il ne faut pas trop dramatiser lors du dépistage de mollusca contagiosa, conclut le Professeur Dominique Tennstedt. La guérison peut prendre du temps mais on y parvient toujours”.

// VIRGINIE TIBERGHIEN

Comptons les boutons !


© Reporters
A son apparition, le molluscum contagiosum peut se confondre avec d'autres infections. C'est pourquoi il est important de consulter son médecin de famille pour le traiter de manière adéquate. Une démarche d’autant plus recommandée pour les plus jeunes que la période de l'enfance est propice aux maladies qui se manifestent sous forme cutanée.

> La varicelle est une maladie très contagieuse d'origine virale. Elle touche principalement les enfants entre deux et dix ans et ne présente aucun danger dans l'enfance. Mais elle peut se déclarer à l'âge adulte, entraînant parfois quelques complications. De la fièvre et les symptômes du rhume accompagnent l'éruption de lésions cutanées, appelées vésicules (cloques transparentes contenant un liquide). En 48 heures, ces boutons sèchent pour former une croûte qui tombe au bout d'une semaine. La varicelle est gênante ; elle provoque des démangeaisons. Le malade tentera de se gratter au risque de laisser des cicatrices sur la peau.

> La roséole provoque une forte fièvre pendant trois jours, suivie par une éruption de plaques rosées sur le visage et le torse de l'enfant. Elle est peu contagieuse mais on ignore son mode de transmission.

> La rougeole est un virus très contagieux. Elle se manifeste par l’apparition d’une conjonctivite ou d’un rhume, suivi d’une forte fièvre, puis d’une éruption cutanée (plaques rouges) qui se répand sur tout le corps, accompagnée d’un mal-être général et d’une toux. Depuis les années 60, un vaccin existe pour protéger les enfants de cette maladie (le vaccin combiné RRO, rougeole-rubéole-oreillons). Il est administré lorsque le bébé atteint l'âge d'un an, et un rappel est nécessaire entre 10 et 13 ans. Ces derniers temps, de nombreux parents décident de ne plus vacciner leur enfant. Ce qui a pour conséquence une recrudescence de la maladie qui avait peu à peu disparu. Or, la rougeole n’est pas une maladie anodine. Elle peut entraîner des complications, comme une pneumonie, voire une encéphalite pouvant provoquer des paralysies ou un retard mental irréversible.

> La rubéole est causée par un virus. Fièvre et ganglions dans le cou apparaissent, suivis d'une éruption cutanée (tâches rouges) sur le visage, puis sur le tronc et les membres. Tout comme la rougeole, elle fait l'objet d'un vaccin (le RRO). Si, contractée dans l'enfance, elle présente peu de risques, les femmes enceintes touchées par le virus en encourent beaucoup plus. Le fœtus peut souffrir alors de malformations.

> La scarlatine est une maladie d'origine bactérienne. L'éruption de plaques rouges sur la peau est précédée d'une dégradation de l'état général de l'enfant : fièvre élevée, maux de gorge, vomissements. Cette maladie est traitée par des antibiotiques. Il faut être vigilant car des complications peuvent apparaître.

> L'impétigo est une infection bactérienne due à un streptocoque ou un staphylocoque. Elle consiste en l'apparition de pustules remplies de liquides. Elle est très contagieuse et il faut la prendre au sérieux et la traiter rapidement (à l’aide d’antibiotiques et d’antiseptiques à appliquer sur les lésions cutanées ou, si la maladie est très étendue, les antibiotiques sont alors administres par voie orale). On évitera ainsi les complications. La bactérie peut, en effet, se déplacer dans les tissus et le sang et provoquer des maladies plus graves.

> L'eczéma atopique est très gênant pour l'enfant. Des plaques rouges surmontées de vésicules suintantes apparaissent sur les joues mais également dans les plis des genoux, des coudes, derrière les oreilles... Elles provoquent des démangeaisons. Après un traitement, les rougeurs s'assèchent et forment des squames. Cette maladie peut revenir régulièrement mais s'atténuera avec l'âge.


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