Maladies
(24 janvier 2013)
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© Claude Cortier/Belpress |
Cancer de la prostate
Parfois attendre et surveiller
Découvrir
un cancer et ne pas le traiter immédiatement, mais le maintenir sous haute
surveillance, peut sembler saugrenu. C'est pourtant ce que recommandent le
Centre fédéral d'expertise en soins de santé (KCE) et le Collège d'oncologie
à propos des “petits cancers de la prostate bien localisés”.
Dans un guide de
bonnes pratiques à disposition des cliniciens, le Centre d’expertise et le
Collège d’oncologie recommandent de “traiter d’emblée les cas à haut
risque, et de placer sous haute surveillance les cas à risque faible”.
Leurs conseils rejoignent ainsi les avis exprimés de longue date par
certains urologues. Comme l’expliquait le professeur Bertrand Tombal des
Cliniques universitaires Saint- Luc, dans nos colonnes voici deux ans, “le
cancer de la prostate est une maladie complexe. Bien que 20 à 40% des hommes
âgés de plus de 50 ans présentent des foyers microscopiques de cancer dans
la prostate, la grande majorité ne mourra pas de cette maladie.”
Certains cancers de
la prostate évoluent en effet très lentement, ce qui explique qu’il n’est
pas toujours nécessaire d’agir d’urgence. D’autant que le traitement peut
s’accompagner d’effets secondaires importants et pénibles, tels
l’incontinence et les troubles de l’érection. Si un traitement ne se
justifie pas directement, il ne s’agit cependant pas d’oublier l’affaire.
Une surveillance active – par des examens réguliers – doit être pratiquée
afin de vérifier l’évolution. “Idéalement, précisent les auteurs du
guide, le patient et les soignants (oncologue, urologue,
radiothérapeute, médecin de famille…) devraient prendre une décision
concertée qui tient compte de la catégorie de risque du cancer mais aussi de
l’état de santé global, des répercussions sur la qualité de vie avec ou sans
traitement et de l’espérance de vie individuelle du patient.” Pour que
le patient puisse participer réellement à la décision et faire un choix
raisonné, il doit avoir reçu “une information claire et exhaustive au
sujet des différentes possibilités de traitement et de leurs avantages et
inconvénients respectifs”. Voilà le souhait exprimé par le KCE, qui
poursuit ses recherches afin d’accompagner les hommes qui envisagent le
dépistage par PSA (antigène spécifique de la prostate).
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