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Santé des femmes (18 janvier 2001)

 

Mieux vivre la ménopause

Trop souvent considérée comme une fatalité contre laquelle on ne peut rien, la ménopause n’est pas seulement un ensemble de symptômes gênants, c’est avant tout un phénomène hormonal important qui peut entraîner des troubles qui le sont bien plus encore. Qu’implique la ménopause ? Comment la traiter ? Les réponses aux questions que vous vous posez.

La ménopause est la période pendant laquelle les ovaires cessent définitivement de produire des oestrogènes, ces hormones sexuelles qui transforment la jeune fille en femme et lui offre la possibilité de concevoir un enfant.

L’âge de la ménopause se situe généralement autour de 50 ans. Mais nombre de femmes sont cependant ménopausées plus tôt, vers 40 ou 45 ans, ou plus tard, vers 55, voire 58 ans.

Pourquoi ces différences ? Ni la prise de la pilule, la taille, le poids, ni même l’alimentation ne sont déterminants quant à l’âge de la ménopause. Mais deux facteurs peuvent être mis en évidence: l’hérédité et la consommation de tabac. Ainsi, une femme a statistiquement plus de chances d’être ménopausée tard si sa mère l’a été tardivement elle-même, par exemple. De même, plus la femme fume (plus dix cigarettes par jour), plus le risque d’être ménopausée de manière précoce (avant la quarantaine) est grand !

 

Pré-ménopause

La ménopause est généralement précédée d’une période appelée “ pré-ménopause ” et qui peut s’étendre sur plusieurs années. Durant cette période, la femme ne sait plus bien où elle en est dans son cycle. Ses règles sont irrégulières, espacées ou rapprochées, longues ou brèves, abondantes ou insignifiantes.

La pré-ménopause est souvent un moment de craintes où l’on se pose beaucoup de questions. Doit-on continuer à prendre la pilule ? Les pertes de sang sont-elles des règles ou des petites hémorragies intercurrentes? Peut-on commencer un traitement hormonal?

Durant cette période, on peut déjà envisager une hormonothérapie de complément mais elle doit être bien pensée puisque le déséquilibre hormonal est fluctuant.

Quant à la contraception, elle reste toujours nécessaire car, si la fertilité est moindre durant la pré-ménopause, le risque de grossesse n’est pas exclu. Il faut savoir par ailleurs que la pilule contraceptive cache les symptômes de la ménopause puisqu’elle maintient artificiellement les règles et empêche les autres les effets de la ménopause (bouffées de chaleur, …).

A un moment donné, il faudra cependant envisager d’arrêter la contraception orale et éventuellement la remplacer par un autre moyen de contraception le temps de voir si la ménopause est survenue. Le mieux est d’en parler à son médecin généraliste ou son gynécologue.

Le meilleur diagnostic de la ménopause est obtenu par l’analyse du dosage des hormones réalisée par la prise de sang au moins un moins après l’arrêt de la contraception orale. Mais le signe évident et décisif de l’entrée en ménopause est clairement le suivant: les règles se sont arrêtées définitivement pendant une année entière.

 

La ménopause et ses troubles

Chez certaines femmes, l’arrivée de la ménopause n’entraîne aucun symptôme déplaisant. D’autres, par contre, seront davantage contrariées par différents troubles physiques: bouffées de chaleur, fatigue accrue, prise de poids, sensations de gonflement…

Les bouffées de chaleur sont des crises de transpiration qui surviennent de jour comme de nuit. Les vagues de chaleur montent du buste vers le visage et s’accompagnent de palpitations. Sans danger, elles sont provoquées par les efforts que fait l’organisme pour s’adapter à un nouvel équilibre interne. Elles sont déclenchées par une simple variation de température ou une émotion et peuvent se reproduire plusieurs fois par jour mais elles s’estompent avec le temps.

La ménopause se conjugue parfois avec irritabilité, susceptibilité, réactions “ colériques ” et insomnies. Tous ces troubles sont dus en grande partie au changement hormonal. Mais ils apparaissent à un moment charnière de la vie qui correspond souvent au départ des enfants, à la maladie ou au décès des parents, au nouveau statut de grand parent, à la perspective de la retraite, voire à la crise de couple. Certaines femmes traversent plus difficilement que d’autres cette période de modification de l’image de soi et de remise en question. Mais c’est le moment de réfléchir sur sa vie de famille et de couple, sur ce qui est épanouissant et important pour soi. Il est important durant cette période de “se bouger” au maximum, de prendre du temps pour des activités physiques car elles apportent un équilibre personnel et diminuent fortement les risques d’ostéoporose.

Avec le temps, d’autres problèmes physiques peuvent survenir: amincissement de la peau, affaissement des seins, troubles urinaires, sécheresse du vagin… Néanmoins, l’un des principaux troubles associés à l’installation de la ménopause reste l’ostéoporose. Le manque d’œstrogène peut en effet provoquer une fragilisation des os. Les conséquences de cette carence empoisonnent l’existence de près d’une femme sur trois après la ménopause. Elles prennent la forme de tassements de vertèbres ou de fractures, notamment celles du col du fémur.

 

Les traitements hormonaux

Recourir à un traitement hormonal de substitution est vivement conseillé car il est globalement bénéfique. Premièrement, l’hormonothérapie de substitution est une arme décisive contre l’ostéoporose dont elle retarde les risques de 10-15 ans pour les mener vers l’âge de 80-85 ans. Elle fait également reculer la principale cause de mortalité des femmes après 50 ans, à savoir les maladies cardio-vasculaires. Avec un apport d’oestrogènes, les risques d’infarctus seraient en effet diminués de 40 %. Par ailleurs, l’hormonothérapie permet de supprimer pas mal des troubles liés à la ménopause (bouffées de chaleur, fatigue accrue, sécheresse vaginale…). Enfin, le traitement hormonal améliorerait le fonctionnement cérébral et peut-être même, retarderait l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Mais ceci n’est encore confirmé.

Pour avoir des effets bénéfiques à long terme sur l’ostéoporose et les maladies cardio-vasculaires, on estime actuellement que le traitement hormonal doit être poursuivi de manière ininterrompue pendant 10 ans.

Cela étant, l’hormonothérapie n’est pas nécessaire pour les femmes dont les taux résiduaires hormonaux sont suffisants. Ceci peut être diagnostiqué par une prise de sang prescrite par le médecin. Par ailleurs, le traitement hormonal est contre-indiqué pour des personnes diabétiques ou souffrant d’hypertension. Il est également déconseillé chez les femmes dont une proche parente a contracté un cancer du sein. En effet, l’hormonothérapie de substitution augmente le risque de cancer du sein.

Quoi qu’il en soit, adopter ou non un traitement hormonal doit être décidé après une discussion approfondie avec son médecin sur base des contre-indications, et aidé éventuellement d’un examen biologique permettant d’analyser le dosage des hormones. C’est également avec le médecin, qu’il faut envisager les modalités de l’hormonothérapie. Car différents types de traitements existent. Ils comportent généralement une combinaison d’oestrogènes et de progestatifs, hormones aux effets “ anti-oestrogènes ” qui freineront et stabiliseront l’action de ces derniers. Si les progestatifs se prennent obligatoirement par voie orale, les oestrogènes existent sous diverses formes, en différents dosages et se prennent pas différentes voies : comprimés oraux, patchs transdermiques, gels ou comprimés vaginaux… Des effets secondaires comme des nausées, une sensibilité accrue des seins, des oedèmes, des sensations de ballonnement ne sont pas exclus. De même, certains traitements provoquent une perte de sang fort semblable aux règles, ce qui dérangera certaines femmes mais ne déplaira pas à d’autres, c’est selon. En fait, chacune envisagera avec son médecin le traitement qui lui convient le mieux en étant attentive au fait que tous les médicaments existant sur le marché ne sont pas remboursés par l’INAMI…

Florence Coutellier

( 18 janvier  2001)

>Des bouffées de chaleur ? Que faire ?

Parlez-en à votre médecin qui pourra, le cas échéant, vous aider par un traitement hormonal adéquat.

Evitez l’alcool, le tabac, les boissons chaudes comme le thé ou le café, les aliments trop épicés.

Fuyez les sources de chaleur et méfiez-vous des brusques changements de température.

Choisissez des vêtements larges, légers, faciles à porter et à enlever. Evitez les matières synthétiques et les cols montants.

Faites régulièrement de l’exercice physique. il aidera l’équilibre du système nerveux central et agira sur le stress. Il activera la circulation et permettra de mieux résister aux variations de température.

 

>Que penser des phytohormones?

A côté des traitements hormonaux “classiques” qui semblent effrayer bon nombre de femmes, des produits “ naturels ” tentent de se tailler une part du marché. A la base, un phyto-œstrogène, produit par les plantes, qui mime les effets des oestrogènes “ classiques ” sur le corps de la femme. Les deux principales sources de phyto-oestrogènes sont les isoflavones et les lignanes que l’on trouve dans près de 300 plantes. Contenus notamment dans le soja, les isoflavones atténueraient chez certaines personnes les symptômes gênants de la ménopause. Mais actuellement, aucune étude scientifique n’a pu prouver les effets bénéfiques de ces phytohormones sur la prévention des maladies cardio-vasculaires et de l’ostéoporose. A l’inverse, l’hormonothérapie classique a fait ses preuves dans ce domaine ! Attention à la fausse sécurité: les phytohormones ne remplacent pas l’hormonothérapie.

 

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