Recherche :

Loading

La rédaction

Notre histoire

Newsletter

Nous contacter

Une erreur dans votre adresse postale ?
Signalez-le

Actualité

Culture

International

Mutualité Service

Santé

Société

Nos partenaires

Visitez le site de la Mutualité chrétienne

Ethique  ( 15 janvier 2009)

 

 

Déontologie de l’artiste
intervenant en milieux de soins

Le réseau Art et Santé créé au sein de l’asbl Culture et Démocratie a rédigé un “Code de déontologie de l’artiste intervenant en milieu d’accueil et de soins” définissant les principes éthiques de l’artiste professionnel qui intervient en milieu de soins. Ce code permet notamment de garantir aux bénéficiaires une qualité de service rendu.

L’un joue le clown pour des enfants hospitalisés atteins d’un cancer, l’autre raconte des histoires dans un service de pédiatrie. L’un développe une activité de peinture avec des personnes handicapées mentales, l’autre joue des airs anciens pour les personnes âgées d’une maison de repos et de soins…

Ils sont nombreux aujourd’hui ces artistes qui interviennent dans des milieux d’accueil, d’aide et de soins. Démarche tout à fait insolite il y a une vingtaine d’année, elle est devenue courante aujourd’hui. Parfois plus dans un établissement que dans un autre. Les réticences existent encore dans certaines institutions. Certaines disciplines artistiques sont aussi plus proposées que d’autres. Des artistes n’osent pas encore approcher ces publics particuliers. La rencontre entre le monde artistique et le monde médical que tout oppose ne fut pas toujours simple.

Sensibiliser les artistes et le personnel soignant à l’introduction de l’art dans les milieux de soins est un des objectifs du réseau Art et Santé coordonné par Culture et Démocratie. L’association encourage l’accès et la participation de tous les publics à la vie culturelle et artistique. Le réseau Art et Santé, créé il y a un peu plus de trois ans, rassemble tant des artistes que des soignants désireux d’approfondir la réflexion autour de l’intervention de l’artiste en milieu de soins, de créer des liens durables entre deux secteurs fort différents.

 

La plus value de l’artiste

Mais pourquoi vouloir rapprocher ainsi ces deux mondes? Que peut apporter une collaboration entre l’artiste et le soignant pour les personnes? “L’artiste qui s’implique en milieu de soins crée une relation privilégiée avec la personne souffrante. L’art est un moyen d’entrer en communication avec elle et de lui offrir la possibilité de partir, pour un moment dans un espace de rêve et de liberté”, explique le réseau Art et Santé (1). C’est ainsi que l’artiste crée une dynamique inédite au sein d’une structure fonctionnelle. Electron libre venant de l’extérieur, avec sa fraîcheur, ses délires et ses talents divers, il agit comme une bouffée d’oxygène, un réveil à la vie”. L’artiste n’est certainement pas un soignant insiste encore le réseau Art et Santé. La fonction de l’artiste consiste à partager l’art dont il a la maîtrise, à donner une valeur ajoutée à la rencontre humaine. Et si sa démarche a un effet positif sur l’état et la santé du malade, tant mieux mais ce ne peut certainement pas être l’objectif recherché.

Des questions se posent encore sur la formation des artistes amenés à rencontrer un public fragilisé, en demande d’écoute, en souffrance. Il ne s’agit pas de s’imposer dans la chambre d’un enfant, il s’agit d’être à l’écoute de ses besoins… L’artiste doit-il être mis au courant au minimum de la pathologie de la personne qu’il va rencontrer afin de ne pas commettre de gaffe? Les avis divergent encore dans le milieu des soignants…

 

Un code, une éthique

La nécessité de créer un code de déontologie (sous l’inspiration des codes de déontologie des soignants) s’est imposée au sein du réseau Art et Santé au fil des rencontres et débats. Guidée par Sophie Jassogne (Unité d’éthique médicale - UCL), une réflexion autour de la déontologie a débouché sur l’élaboration d’un code définissant les principes éthiques de l’artiste professionnel intervenant en milieu d’accueil, d’aide et de soins. La première fonction de ce code est de garantir aux bénéficiaires une qualité de service rendu. Ce code permet aussi de rassurer les intervenants de soins qui peuvent ainsi s’assurer que l’artiste a réfléchi à sa pratique. Ce code œuvre en outre à la reconnaissance de la profession d’artiste en milieu de soins. Valable pour tous les artistes et tous les milieux de soins, il précise une ligne de conduite ainsi que des balises pour la profession.

Le texte se présente en trois chapitres (2), faisant référence à toutes les parties concernées: les personnes à qui les pratiques artistiques sont proposées, les institutions qui donnent le cadre, les équipes de soins et les artistes.

On précise ainsi que l’artiste “n’intervient que dans le cadre de ses compétences. Il respecte le travail des équipes soignantes, dans un esprit de collaboration et de confiance, et adapte son intervention aux situations et aux personnes rencontrées.”

Le code lui suggère en plus de sa formation artistique d’acquérir un formation et une expérience de l’intervention en milieu d’accueil, d’aide et de soins.

Tout comme le personnel soignant, l’artiste est tenu de respecter les règles du secret professionnel et de la confidentialité du lieu dans lequel il intervient. De plus “il ne s’impose pas et respecte le choix du bénéficiaire et de ses proches. Il intervient avec tact, quels que soient l’âge, les croyances, l’origine, les cultures, le mode de vie, le sexe, etc. Il s’interdit toute ingérence et s’abstient de tout jugement.”

Bien entendu, l’activité artistique doit être organisée avec l’accord de l’institution et centrée sur le bénéficiaire et ses proches. On demande à l’artiste de s’assurer “qu’il a reçu toute information utile pour le déroulement harmonieux de l’activité et la protection de la personne.” Le code lui propose en outre de collaborer avec un référent désigné par l’institution qu’il pourra interpeller en cas de problème.

Si ces règles restent générales, elles sont le point de départ d’une convention que l’artiste élabore avec l’institution dans laquelle seront précisés par exemple les horaires des interventions de l’artiste, les règles de sécurité et d’hygiène qu’il doit respecter, les limites à ne pas dépasser.

Françoise Robert

 

Infos: Culture et Démocratie, rue de la Concorde, 60 à 1050 Bruxelles, 02/502.12.15 - cultureetdemocratie@scarlet.be   www.cultureetdemocratie.be/fr

 

(1) dans “Art et Santé. Regards croisés”, brochure réalisée par le réseau Art et Santé
disponible auprès de Culture et Démocratie et téléchargeable sur leur site.

(2) Le code est téléchargeable sur le site de Culture et Démocratie à l’adresse : http://www.cultureetdemocratie.be/fr/outils/publications/index.html.a

 


haut de page