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Solival vous informe

Des conseils personnalisés
pour une meilleure qualité de vie
Sur les hauteurs de Mont-Godinne, près de l’hôpital universitaire du même nom, la salle d’apprentissage de l’asbl Solival Wallonie accueille les personnes moins valides désireuses de découvrir des aides techniques pouvant améliorer leur qualité de vie et leur autonomie. Nous avons accompagné Suzanne M., hémiplégique.

I
l y a 14 ans, Suzanne M. a été victime d’une thrombose. Du jour au lendemain, la vie de cette femme hyper active, âgée alors de 53 ans, a basculé. Atteinte d’hémiplégie et d’aphasie, elle a subi des heures et des heures de rééducation pour réapprendre à marcher, à parler… Elle a dû aussi apprendre à utiliser sa seule main gauche valide pour tout faire: écrire, se laver, manger, s’habiller, prendre appui… Un apprentissage long, certes. Mais aujourd’hui, grâce à sa persévérance, Suzanne a acquis une autonomie certaine dans la vie quotidienne même si l’aide de son mari lui est indispensable et précieuse.Récemment, une de ses amies l’a interpellée sur l’existence de matériels et ustensiles qui pourraient certainement lui faciliter la vie. “J’ai lu dans “En Marche” que Solival Wallonie offre la possibilité d’essayer des aides dans sa salle et donne gratuitement des conseils personnalisés. Si on prenait rendez-vous pour y aller ensemble?”

Chaleur et compétences

Une semaine après, Suzanne et son amie arrivent à Mont-Godinne à l’heure du rendez-vous fixé. En face du bâtiment qui héberge Solival Wallonie, des places de parking sont réservées aux personnes handicapées. Une facilité indispensable pour Suzanne qui marche à petits pas en se tenant au bras de son amie. Véronique Legrain, ergothérapeute, les accueille avec chaleur. A l’attention de ses visiteuses, elle a préparé un document présentant une série d’aides techniques adaptées aux personnes hémiplégiques.
“Je propose de suivre le document pour aborder les différents aspects de la vie quotidienne. Au fur et à mesure, vous pourrez essayer le matériel”, explique l’ergothérapeute. “On peut commencer par la préparation de la nourriture. J’ai apporté des pommes de terre pour vous montrer comment les éplucher plus facilement. Faites-vous cela chez vous?”, demande-t-elle? Suzanne répond, avec un sourire au coin des lèvres: “Non. Mon mari”. Amusée, l’ergothérapeute enchaîne: “Si vous voulez l’aider, vous pouvez utiliser un épluche pommes de terre avec un manche épais et peler le légume préalablement fixé sur une planche. Si votre mari est bricoleur, il peut facilement réaliser cette planche munie de petits clous inoxydables”. Tout en parlant, elle montre comment procéder et invite Suzanne à faire de même. “Dans toute une série d’aides, l’idée est de fixer les objets pour qu’ils ne bougent pas puisque nous n’avez l’usage que d’une seule main. On peut par exemple fixer une brosse avec des ventouses sur la table pour nettoyer plus facilement les légumes, ou placer un antidérapant en dessous de la vaisselle."Suzanne découvre avec surprise tous ces petits trucs et ustensiles qu’elle peut manipuler. Elle est particulièrement intéressée par les couverts adaptés car jusqu’à présent, elle a toujours dû demander à autrui de couper les aliments. Avec le couteau-fourchette et la fourchette de maintien, elle pourra être davantage autonome. Le couteau avec poignée lui permettrait aussi d’avoir une meilleure prise pour couper les aliments sur une planche. Elle en fait concrètement l’expérience avec une pomme. “Notre but n’est pas de vous imposer toutes ces aides techniques mais d’identifier ce qui peut réellement vous faciliter la vie”, précise Véronique Legrain. “Je suis d’ailleurs impressionnée de voir avec quelle dextérité vous utilisez votre main. Tant mieux si vous n’avez pas besoin d’un ouvre-bocal, par exemple. Simplement, je vous montre ce qui existe." Et de poursuivre: “Notre souci est aussi de vous guider vers des systèmes D ou des ustensiles que vous pouvez trouver dans le commerce classique. Aide adaptée ne veut pas toujours dire matériel spécial et coûteux”.


Soins et bien-être

Après la cuisine et la table, l’ergothérapeute invite son interlocutrice à essayer du matériel adapté pour les soins du corps et l’habillage. Elle l’interroge pour voir comment elle procède et ce qui pourrait l’aider. Suzanne fait comprendre qu’elle se lave exclusivement au lavabo et ne prend plus de bain depuis sa chute dans la baignoire alors que son mari l’aidait à en sortir. L’ergothérapeute lui montre alors le fonctionnement du lift de bain électrique. D’abord réticente, Suzanne finit par se laisser convaincre de faire un essai à son tour. Son visage s’illumine au fur et à mesure qu’elle s’enfonce toute habillée dans la baignoire vide, sous le regard médusé de son amie, épatée de voir avec quelle adresse elle a passé un jambe, puis l’autre dans la baignoire, une fois assise sur le lift de bain. L’essai est concluant. Mais l’ergothérapeute lui montre maintenant un autre système, moins sophistiqué mais aussi moins coûteux. Après les aides liées à la salle de bain, au WC et à l’habillage, sont présentées les aides pour le ménage, les loisirs, les déplacements,… Suzanne se montre particulièrement intéressée par le Rollator 4 roues, un engin qui se conduit tel un caddy et qui lui permettrait de se déplacer plus facilement dans sa maison ou sur sa terrasse. Actuellement, elle utilise sa desserte mais le Rollator serait nettement plus maniable et plus pratique. Et dehors, il lui conviendrait mieux que sa canne qu’elle utilise du reste très peu, préférant prendre appui au bras de son mari ou de ses amis pour se déplacer. Après tous ces conseils, Véronique Legrain fait le bilan:
“Nous avons essayé ensemble pas mal de choses. Je vais vous envoyer des informations plus détaillées sur les aides correspondant à vos besoins. Je vous fournirai des explications pour la réalisation de systèmes D et vous donnerai des indications de prix pour les ustensiles et matériels disponibles chez les bandagistes ainsi que les conditions éventuelles de remboursement par l’INAMI ou l’AWIPH. N’hésitez pas à nous appeler pour toute information complémentaire”.Suzanne est repartie contente. Contente d’avoir été accueillie avec tant de respect et de chaleur. Contente d’avoir été comprise et bien conseillée. Contente aussi car elle sait que sa vie de tous les jours sera facilitée et que bientôt, elle pourra profiter à nouveau du bien-être du bain…
Joëlle Delvaux