Le service social à vos côtés
(16 mai 2002)
Beaucoup ignorent que le service social de la
mutualité pourrait leur être utile lorsqu’ils traversent des
moments difficiles liés à des problèmes de santé au
sens large. Et pourtant, il informe les personnes qui le sollicitent sur la
législation sociale, les conseille et les défend, les aide dans
leurs démarches administratives et les accompagne pour surmonter les
difficultés rencontrées.
“En marche” propose une
série d’articles décrivant des situations réelles
suivies par le service social. Une information ciblée sur un point de
législation révélé par la situation exposée
complète à chaque fois celle-ci.
Mr D. est divorcé. II a trois enfants :
l’aîné est marié, le second, vivant en kot, est
étudiant en supérieur et la cadette qui est en secondaire, habite
chez son ex-épouse. Mr D. vit seul en studio dans un quartier peu
sécurisant. Il a d’ailleurs été victime de plusieurs
vols lors de périodes d’hospitalisation. Il est handicapé
de la vue et souffre de divers problèmes de santé liés
à son alcoolisme. Il a notamment d’énormes
difficultés à se déplacer. Ses fils voudraient
l’aider dans les tâches de la vie quotidienne mais leur père
ne veut pas devenir une charge pour eux.
Mr D. a fait appel au service social après avoir
reçu un courrier de la mutualité lui signalant une diminution de
ses indemnités d’invalidité suite au constat d’une
cohabitation. Il ne comprend pas de quoi il s’agit.
L’assistante sociale s’est rendue au domicile de
monsieur afin de voir ce qu’il en était. Il est vite apparu
qu’il s’agissait d’une erreur de domiciliation commise par
l’administration communale. L’assistante sociale a donc entrepris
des démarches auprès de cette administration en vue de
régulariser la situation. Une enquête de quartier a permis de
confirmer que Mr D. ne vit pas en ménage et il a pu conserver ses
indemnités.
A l’occasion de cette visite à domicile,
l’assistante sociale a constaté que l’état de
santé de notre affilié nécessitait divers services pour bien vivre au quotidien.
Avec son accord, elle a donc pris contact avec le service d’aide et soins
à domicile (ASD) pour organiser la prise en charge à domicile :
nettoyage, préparation des repas, accompagnement durant les courses...
Toute cette prise en charge nécessitait l’intervention de différentes
personnes. Une coordination a donc été installée et des
réunions ont permis aux différents intervenants de faire le point
avec Mr D. sur sa situation et d’établir le rôle de chacun
(médecin traitant, aides familiales, assistante sociale...).
Monsieur D. a également exprimé le souhait de
quitter son quartier peu sécurisant et d’aller dans un logement
social. L’assistante sociale l’a épaulé pour
introduire son dossier auprès de la société de logements
sociaux. En attendant l’aboutissement de ce dossier, le studio a pu
être rafraîchi grâce à l’aide des aides
familiales et d’un bénévole du service de l’Aide aux
Malades de la mutualité.
Au cours de cet accompagnement, l’assistante sociale a
réalisé que le handicap de Mr D. n’avait jamais
été reconnu. Elle a veillé à ce qu’il
introduise un dossier au Ministère des affaires sociales pour faire
reconnaître son handicap en vue de lui faire bénéficier de
divers avantages et d’une allocation pour handicapés. Cette
démarche est toujours en cours et par ailleurs, la coordination se
poursuit entre les différents intervenants.
Joëlle Delvaux
La notion de chef de ménage
en matière d’indemnités de maladie
Cette notion est très complexe. Il ne serait pas
possible d’en rendre compte en une fois dans “En Marche”.
Mais il nous paraît important d’attirer l’attention sur un
point particulier : en matière de droits sociaux,
“entretenir” une personne ou l’avoir “à sa
charge” n’entraîne pas automatiquement que l’on soit
considéré comme chef de ménage.
Une série de critères différents sont
utilisés dans chaque législation, sociale ou fiscale. Chacune de
ces législations a une logique différente: une personne peut
être considérée comme chef de ménage dans une législation
et pas dans une autre. Ainsi, un père de famille peut être
indemnisé comme chef de ménage par la mutuelle, mais ne pas
l’être par l’Onem (en cas de chômage). Ou encore, on
peut avoir une personne à charge pour le fisc, et pourtant être
reconnu comme isolé du point de vue de la mutuelle. Il est donc souvent difficile pour une personne de savoir si
elle est ou non “chef de ménage”.
Essayons d'éclaircir la situation
Mr D. entretient encore deux enfants : son fils
étudiant qui vit en kot et n’a pas encore 25 ans. Il est encore
couvert par la mutuelle de Monsieur D : il est à sa charge pour cette
matière-là.
Sa fille, étudiante également, est à
charge de sa mère chez qui elle vit et qui est salariée, bien que
son père participe aux frais de sa vie et de son éducation.
Que s’est-il passé dans le cas de Mr D. ?
Une erreur de l’administration communale a fait
apparaître une personne, non parente avec lui, dans la composition de son
ménage.
Or, en matière d’indemnités de maladie,
le fait de vivre sous le même toit qu’une personne, qui n’est
pas un enfant à charge, et qui a un revenu supérieur à
636,21 EUR (brut par mois), suffit à faire perdre la qualité de
chef de ménage. Et ce,
même si l’on a encore
cinq ou six enfants encore à charge.
Dès lors, l’erreur d’inscription par la
commune d’une autre personne au sein du ménage de Monsieur D. a eu
pour effet que la mutuelle n’a plus pu le considérer comme une
“personne avec charge”. Elle a donc dû diminuer son
indemnité.
Comme, dans la réalité, il vivait
effectivement seul, il a fallu le faire constater officiellement par une
enquête de quartier. Une fois les preuves fournies, la rectification a pu
être faite, et notre affilié a retrouvé ses droits à
l’indemnité plus importante en tant que chef de ménage.
Cette situation nous permet d’illustrer un des
critères appliqués en matière d’indemnités
pour considérer qu’une personne est chef de ménage. Mais il
faut retenir qu’il y en a plusieurs.
Jouent notamment les éléments suivants:
• le fait de faire partie du ménage
enregistré à la commune,
• le fait d’être parent jusqu’au
troisième degré ou pas,
• le fait d’avoir des revenus mensuels
supérieurs à 636.21 EUR ou pas,
• le fait de payer une rente alimentaire
répondant à des conditions strictes.
On le voit donc, ces règles complexes ne peuvent pas
se résumer commodément. Elles exigent des services
indemnités de la mutuelle une analyse très rigoureuse .
Par conséquent, il faut surtout retenir que,
lorsqu’un élément de la situation de vie d’une personne
indemnisée change, il est important de le signaler tout de suite au
service indemnités.
Cela peut donner droit à des indemnités plus
élevées. Mais, dans le cas où une diminution doit avoir
lieu, cela permet d’ajuster au plus tôt la situation et
d’éviter des récupérations d’indu qui sont
toujours particulièrement difficiles à vivre dans un
ménage.
J. N., Service social
l
Le service social :
Un service
proche de vous
Les problèmes de santé au sens large peuvent
entraîner des dépenses importantes, des difficultés administratives,
professionnelles ou familiales.
Chaque mutualité dispose d’une équipe de
travailleurs sociaux qui peuvent être contactés par
téléphone ou rencontrés lors des permanences sociales.
Dans certaines conditions, ils peuvent se rendre à domicile. Ces
services, subventionnés par les Régions Wallonne et Bruxelloise,
sont gratuits et accessibles à toute la population.
Pour connaître l’adresse de la permanence
sociale proche de chez vous, adressez-vous au service social de votre
mutualité (coordonnées ci-dessous). Voici la liste des services
sociaux régionaux:
N° |
Mutualité |
Téléphone |
|
Alliance
nationale
Chaussée
de Haecht 579 bte 40 - 1031 Bruxelles |
02/246.44.60 |
128 |
Anderlues,
Rue du Douaire, 40 - 6150 |
071/54.84.28 |
132 |
Arlon,
Rue Netzer, 23 - 6700 |
063/21.17.41 |
135 |
Bruxelles,
Bld Anspach, 111-115 - 1000 |
02/501.58.30 |
130 |
Liège,
Place du XX Août, 38 - 4000 |
04/221.74.22 |
127 |
Mons, Rue des Canonniers, 1 - 7000 |
065/40.26.35 |
116 |
Mouscron,
Rue St. Joseph, 8 - 7700 |
056/39.15.45 |
107 |
M.R.B.,
Bld. St. Lazare, 2/bte2 - 1210 Bruxelles |
02/203.28.07 02/274.01.66 |
134 |
Namur,
Rue du Lombard, 8 - 5000 |
081/24.48.38 |
109 |
Nivelles,
Bld. Des Archers,54 - 1400 |
067/89.36.36 |
129 |
Tournai,
Rue St. Brice, 44 - 7500 |
069/25.62.50 |
137 |
Verviers,
Rue Laoureux, 25/29 - 4800 |
087/30.51.11 |
|