Hôpitaux
(1er
mars 2007)
Une meilleure accessibilité
aux assurances hospitalisation des
mutualités
Dès le 1er
juillet 2007, de nouvelles dispositions légales devraient apporter une
plus grande sécurité juridique dans les services d’assurances
hospitalisation mutuellistes et permettre une plus grande accessibilité
aux personnes moins valides, malades chroniques ou personnes présentant
déjà un état de santé déficient.
Après
concertation avec les acteurs mutuellistes, le Conseil des ministres a
approuvé le 16 février dernier un avant-projet de loi du Ministre fédéral
de la Santé, Rudy Demotte, modifiant la loi du 6 août 1990 relative aux
mutualités. L'avant-projet instaure de nouvelles obligations aux
mutualités, en vue d'augmenter la sécurité juridique des membres au niveau
de l'affiliation, de la couverture et des cotisations pour l'assurance
complémentaire.
Les principales dispositions de
cet avant-projet sont les suivantes:
► Les mutualités seront
obligées d’accepter l’affiliation d’une personne, en assurance
obligatoire, lorsque cette personne répond aux critères de la loi relative
à l’assurance obligatoire soins de santé et indemnités du 14 juillet 1994,
- sous réserve que cette
personne s’engage à respecter les statuts de la mutualité (notamment le
paiement des cotisations aux services de l’assurance complémentaire),
- sous réserve que la mutation
n’ait pas été refusée par l’ancienne mutualité.
► Les mutualités seront
obligées d’accepter l’affiliation à un service “assurance hospitalisation”
de toute personne satisfaisant aux conditions légales ou réglementaires
pour être membre de la mutualité. Toutefois, la limitation de
l’affiliation à 65 ans reste autorisée.
► Les mutualités ne pourront
pas imposer un stage d’attente en cas de mutation pour autant que la
personne ait été affiliée régulièrement et en ordre de cotisation dans un
service similaire.
► Pour les “maladies
préexistantes”, les mutualités devront prévoir un questionnaire médical et
ne pourront pas refuser d’intervenir en invoquant la maladie préexistante.
Par contre, elles pourront prévoir une limitation à leur intervention
(forfait ou intervention sur base du tarif chambre commune). Les
“omissions ou inexactitudes non intentionnelles” seront strictement
limitées et ne pourront plus, en tout cas, être invoquées au-delà d’une
période de 24 mois suivant l’entrée en vigueur de l’affiliation.
► En cas de maladie
préexistante, les cotisations perçues auprès des membres par les
mutualités ne pourront pas être majorées.
► Les augmentations de
cotisations, en dehors d’une indexation, seront limitées à l’augmentation
proportionnelle des coûts ou de l’évolution des risques à couvrir.
Un très bon avant-projet
Nos lecteurs le savent, les
assurances hospitalisation organisées par la Mutualité chrétienne
répondent déjà, et en particulier depuis la création de la société
mutualiste Solimut en janvier 2000, au prescrit de cet avant-projet.
Pour la Mutualité chrétienne,
il s’agit d’un très bon avant-projet qui offre la réponse à plusieurs de
ses revendications. L’obligation d’affiliation à l’assurance obligatoire
fait partie de celles-ci. La mutualité remplit, en effet, une mission de
service public que le législateur lui a confiée.
L’autre évolution importante
est l’obligation d’affilier un membre, s’il le souhaite, à un service
facultatif d’assurance hospitalisation. Nous regrettons cependant que soit
maintenue la possibilité de limiter l’intervention financière de ce
service en cas de maladie préexistante.
Notre conviction est que, face
à la maladie, seule la solidarité permet d’apporter une réponse juste. En
assurance obligatoire, il n’y a pas d’examen préalable ni limitation
d’intervention en cas de maladie préexistante.
Par ailleurs, la suppression du
stage, en cas de mutation et pour des services similaires, représente
aussi une belle avancée par rapport au secteur des assurances commerciales
qui appliquent systématiquement un stage en cas de changement d’assurance.
A l’heure où les assureurs
commerciaux sont tant décriés pour leur pratiques de segmentation et
d’exclusion, il est regrettable de constater qu’aucun effort sérieux n’est
entrepris par cette profession pour permettre l’accès des assurances santé
à des personnes malades ou handicapées.
Le secteur mutuelliste montre
l’exemple et … au bout du compte, le patient sera mieux protégé.
Jean-Pol
Scieur,
Directeur
de Solimut
|