Hôpitaux (4
novembre 2010)
L’Hospi
Solidaire, prête à opérer
Etre hospitalisé,
personne ne l’envisage vraiment comme une partie de plaisir. Parfois les
soucis financiers viennent ajouter au stress ambiant. Mieux vaut être
bien informé quant aux couvertures qui allègeront la facture.
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© Thomas Blairon |
Le moment d’une hospitalisation est souvent difficile à vivre.
Il faut affronter l’inconnu, lutter contre les maux qui nous
clouent au lit, se concentrer sur les soins, se soumettre à un
rythme différent, organiser autrement le quotidien des membres de la
famille… Alors, quand les questions d’argent s’en mêlent, les
craintes sont décuplées. Le facteur financier peut faire peur aux
patients, constate une médecin généraliste à Namur en parlant de la
responsabilité sociale des hôpitaux. Certains vont jusqu’à refuser
ou reporter leur entrée à l’hôpital, malgré les recommandations de
leur médecin traitant.
S’il existe des
assurances hospitalisation complémentaires (lire ci-dessous), il est bon
de rappeler aux membres de la Mutualité chrétienne qu’ils sont couverts
par l’Hospi Solidaire. En effet, tous les membres en ordre de
cotisation bénéficient automatiquement de cette couverture comprise dans
leur assurance complémentaire. Soit plus de 1.100.000 bénéficiaires,
adultes et enfants, en Wallonie et à Bruxelles.
Tous ne devront pas
y recourir. Et c’est heureux. Mais globalement, les admissions à
l’hôpital ne cessent de croître avec le temps. Si le nombre
d’hospitalisation dites classiques reste stable – quelque 730.000 par an
–, les hospitalisations de jour les dépassent largement et de plus en
plus. Derrière ce constat, on perçoit l’influence des évolutions
techniques qui permettent de raccourcir les temps d’intervention. Et
sans doute faut-il aussi prendre en compte, pour expliquer ce phénomène,
la commodité du dispositif. Moins lourd à gérer qu’un hébergement de
plusieurs jours, le recours à l’hôpital de jour serait plus systématique
pour des interventions que l’on n’aurait peut-être pas envisagées s’il
avait fallu séjourner plus longtemps. L’opération de la cataracte est
exemplative à cet égard. On hésite moins à la pratiquer, parce que la
chirurgie de l’œil a connu de fabuleux progrès, parce qu’aussi, elle ne
nécessite plus de passer une ou plusieurs nuits à l’hôpital.
Il y a plusieurs
années que la Mutualité chrétienne a choisi d’intégrer le bénéfice d’une
couverture Hospi Solidaire d’office pour ses membres. Elle entend
traduire par là un principe qui l’anime : “Tout le monde doit avoir
accès à des soins de santé de qualité à des prix raisonnables”.
Novatrice, il y a
onze ans de cela, l’Hospi Solidaire reste originale : elle se distingue
radicalement des pratiques des assurances commerciales. “Elle est
basée sur le principe de la solidarité entre tous, quels que soient le
sexe, l’âge ou l’état de santé”. Ainsi, l’Hospi Solidaire
intervient:
►
sans
questionnaire ni examen médical et donc sans exclusion ni limitation
de l’intervention pour maladie préexistante;
►
sans exclusion
pour les hospitalisations de longue durée ou coûteuses;
►
sans limite d’âge;
►
sans stage
d’attente pour autant qu’on soit en ordre de cotisation à
l’assurance complémentaire;
►
dans tous les
hôpitaux en Belgique (plafond annuel en hôpital psychiatrique), mais
aussi en Europe dans le cadre des conventions européennes (les
hospitalisations à l’étranger, hors Europe, peuvent également
donner lieu à une intervention);
►
pour tout type
d’interventions (sauf chirurgie esthétique et accident de sport
professionnel) en chambre commune ou à deux lits;
►
quel que soit le
service d’admission.
Les entreprises
d’assurances privées commerciales ont une logique tout autre.
Privilégiant au maximum la rentabilité, “elles font tout pour éviter
d’assurer la frange de la population qui concentre les risques
d’hospitalisation du fait de son état de santé, de son âge”, constate
Jean-Pol Scieur, directeur de Solimut (ndlr: la société mutualiste qui
gère les assurances hospitalisation de la Mutualité chrétienne). La
Mutualité chrétienne agit en sens inverse, considérant que la solidarité
entre tous les membres, malades et bien portants, jeunes et moins jeunes
est la solution.
De l’avis de ses
gestionnaires, l’Hospi Solidaire est un formidable observatoire de
l’hôpital. L’analyse fine des facturations permet de mettre à jour des
aspects problématiques pour les patients, et dans la foulée, de proposer
des améliorations réglementaires. On pense à celles qui ont été
engrangées comme l’interdiction des suppléments de chambre pour les
chambres communes ou à deux lits, l’amélioration du remboursement de
certains implants et dispositifs médicaux, ou encore la forfaitarisation
de certains médicaments… On pense aussi aux améliorations que la
Mutualité voudrait encore voir aboutir, comme l’interdiction des
suppléments d’honoraires en chambre commune et à deux lits, comme la
limitation de ces suppléments en chambre particulière ou encore
l’interdiction de la facturation des médicaments coûteux hors indication
médicale de remboursement.
En outre, la
Mutualité enjoint à faire des émules. L’Hospi Solidaire ne pourrait-elle
servir de modèle dans le cadre de l’assurance soins de santé
obligatoire? Et ainsi bénéficier à l’ensemble des citoyens belges? La
voie est tracée.
// Catherine Daloze
Quelle couverture?
“L’Hospi
Solidaire est une excellente garantie au regard des frais liés à toute
hospitalisation en chambre commune ou à deux lits” (1),
explique le directeur de Solimut, Jean-Pol Scieur.
Pour les adultes,
elle intervient après application d´une franchise de 275 euros par
hospitalisation classique et 150 euros en hôpital de jour. Lors d´un
traitement médical nécessitant plusieurs hospitalisations de jour, une
seule franchise de 275 euros est appliquée pour la période globale du
traitement.
L’Hospi Solidaire
garantit de ne jamais payer plus de 550 euros de franchise par année
civile en chambre commune ou à deux lits, quel que soit le nombre
d´hospitalisations, même pour des séjours en hôpital psychiatrique. Par
ailleurs, dans le cadre d´un “appel 100” (transport urgent par
ambulance), le membre a la certitude de ne jamais payer plus de 75 euros
pour ce transport, quel que soit le montant facturé.
Pour les moins de
18 ans, l’ensemble des frais d’hospitalisation en chambre commune ou
à deux lits (hospitalisations classiques et hospitalisations de jour)
est pris en charge et ce, sans aucune franchise. Une intervention est
aussi prévue pour le parent qui accompagne l’enfant, à raison de maximum
15 euros par jour.
L’Hospi Solidaire,
c’est également d´autres interventions spécifiques, notamment
pour l’accouchement à domicile ou dans une maison de naissance, la
fécondation in vitro, les frais des personnes accompagnantes, les
séjours en hôpital psychiatrique, la convalescence aiguë...
Dès que
l’hospitalisation d’un membre de la Mutualité est connue, une lettre lui
est envoyée. Elle l’informe des services auxquels il peut faire appel.
Une fois le document de demande d’intervention et les factures
originales transmises à la Mutualité, il faut compter un délai de
treize jours pour que le paiement soit effectué par celle-ci. Ceci
permet au membre d’attendre le remboursement de la Mutualité avant de
payer sa facture d’hôpital.
Inutile pour les personnes couvertes par leur employeur?
“Les membres de
la MC qui ont une assurance hospitalisation offerte, en totalité ou en
partie, par leur employeur pourraient juger la couverture Hospi
Solidaire inutile, remarque Jean-Pol Scieur. Ce jugement est erroné,
poursuit-il. D’abord parce que les contrats collectifs ne prévoient pas
toujours de couverture pour l’ensemble de la famille ou le prévoient
mais selon des primes généralement bien plus élevées que celles du
travailleur. Ensuite, parce que certaines de ces assurances contiennent
des exclusions ou limitations pour lesquelles l’Hospi Solidaire peut
éventuellement intervenir”. Mais surtout, l’Hospi Solidaire n’est
pas dépendante d’un changement d’employeur, d’une faillite de
l’entreprise, d’un départ à la pension…
En chambre particulière
Le patient qui
souhaite séjourner en chambre particulière, sera bien entendu couvert
par l’Hospi Solidaire. Cependant, cette dernière ne couvre pas les
suppléments d’honoraires et de chambre perçus par l’hôpital dans ce cas.
Nous conseillons, dès lors, aux membres de la Mutualité qui le
souhaitent de compléter ou étendre leur couverture en optant pour une
des assurances hospitalisation facultatives que propose également la
Mutualité: l’Hospi de base, l’Hospi globale plus 100 et 200.
>> Pour en savoir
plus sur l’Hospi Solidaire
ou sur les
assurances facultatives de la Mutualité chrétienne, appelez gratuitement
le 0800 10 9 8 7 ou surfez sur
www.mc.be
(1) Pour les suppléments d’honoraires réclamés en
chambre commune et à deux lits par des médecins non-conventionnés, les
remboursements sont limités à une fois le tarif officiel (barème de
l’Assurance Soins de Santé Indemnités) ; les frais de téléphone ne sont
pas couverts; il n´y a pas d’intervention pour les suppléments liés à la
chambre particulière ni pour les implants et prothèses dentaires.
Une opération imprévue, sans stress financier |
Il y a quelques années déjà, Luc a eu recours à l’Hospi
Solidaire. Une opération médicale imprévue pour son fils
Benjamin ne leur a pour ainsi dire rien coûté, hormis la
franchise.
Lors d’un examen de routine, on avait détecté chez Benjamin –
alors étudiant à l’université – une anomalie au poumon. Aucun
signal d’alerte n’avait éveillé sa vigilance. Et Benjamin n’est
pas fumeur. Personne ne s’attendait à des résultats inquiétants.
Les examens complémentaires – lors d’une hospitalisation
notamment – révèleront des problèmes de développement de ses
bronchioles. Décision est prise d’opérer. L’intervention
chirurgicale ne comporte pas grand risque mais elle est
techniquement délicate. Benjamin séjournera une dizaine de jours
à l’hôpital.
Ce qui
comptait avant tout pour Luc et son épouse, c’était la qualité
des soins prodigués à leur fils. Le coût à leur charge, ils
savaient que dans le cadre de l’Hospi Solidaire, il serait
limité. Les deux, trois jours supplémentaires durant lesquels
Benjamin a dû rester à l’hôpital pour repartir à la maison en
toute sécurité, n’ont donc pas engendré d’inquiétudes au niveau
financier.
Une grosse
moitié des montants facturés était prise en charge par
l’Assurance soins de santé obligatoire (via un paiement en
direct de la Mutualité à l’hôpital); l’autre partie a été
couverte par l’Hospi Solidaire de la famille. Une fois les
factures reçues, il a suffi à Luc de les transmettre à sa
Mutualité. Il garde le souvenir d’une démarche très simple, et
d’aucun problème de trésorerie familiale.
Quand il
évoque autour de lui son expérience, Luc constate que peu de
personnes, affiliées comme lui à la MC, savent qu’elles
bénéficient de l’Hospi Solidaire et ont conscience des avantages
qu’elle recèle. A bon entendeur.
// CD |
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