Conseils pratiques
(2 juin 2011)
Les facilités de parking en cas d’invalidité ou de
handicap
Quelques mesures sont prises pour aider les personnes dont la mobilité
est réduite, du fait de leur état de santé ou d’un handicap. Il s’agit
spécifiquement de la carte européenne de stationnement et des
emplacements réservés. Petits rappels à l’usage de tous.
La
carte européenne de stationnement
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© Pierre Rousseau/Belpress |
La carte
européenne de stationnement octroie certains avantages pour
stationner le véhicule qu’une personne handicapée ou invalide
conduit ou dans lequel elle est passagère. Cette carte est
personnelle: elle ne peut être utilisée que lors des déplacements du
titulaire. Elle doit être déposée à l’avant du véhicule, sur le
tableau de bord : on doit voir le symbole de la personne en fauteuil
roulant.
Si la police
constate une “utilisation abusive” de la carte (par exemple: si
quelqu’un l’utilise quand le titulaire n’est pas à bord du véhicule),
elle peut confisquer la carte et la renvoyer à la Direction générale
(DG) Personnes handicapées du SPF Sécurité sociale. Le titulaire sera
privé de sa carte pendant six mois. Sans cette carte, il ne peut plus se
garer sur un emplacement réservé.
Quels
droits ouvre la carte?
En Belgique,
le stationnement avec la carte est permis :
►
aux endroits
réservés aux personnes handicapées,
►
sans limite
de temps, là où le stationnement est limité dans le temps (zones bleues
avec disque de stationnement),
►
gratuitement
dans les parkings payants de certaines communes : le plus souvent dans
les parkings à parcmètres, parfois aussi dans les parkings fermés par
des barrières.
Vous pouvez vous
renseigner auprès de votre commune pour plus d’informations ou consulter
la liste des communes de Belgique et l’accessibilité de leurs parkings
sur le site
www.handicap.fgov.be (rubrique vos droits – carte de
stationnement).
Attention, dans les
parkings privés, les personnes à mobilité réduite doivent payer leur
place.
Dans les autres
pays de l’Union européenne, la carte donne accès aux facilités de
stationnement prévues dans ces pays.
Pour les connaître,
adressez-vous à l’ambassade du pays concerné avant de partir.
Munissez-vous également du dépliant édité par la Commission européenne(1)
et placez celui-ci sur le pare-brise, à côté de la carte de
stationnement. Ce dépliant prouvera que la carte correspond bien au
modèle européen.
Pour ce qui concerne
les pays non européens, renseignez-vous auprès de l’ambassade avant de
partir.
Qui y
a droit?
Les personnes qui
sont reconnues comme invalides ou handicapées pour l’une des raisons
suivantes :
►
Etre invalide
permanent des jambes à 50% ou invalides à 80%, être invalide de guerre à
50% ou plus, ou entièrement paralysé des bras ou être amputé des deux
bras.
►
Avoir plus de
21 ans et être dans un état de santé qui réduit l’autonomie (soit 12
points ou plus dans la catégorie “Autonomie” ou 2 points ou plus dans la
catégorie “Mobilité”).
►
Avoir moins
de 21 ans et 2 points dans la catégorie “Déplacement” ou “Mobilité et
déplacement”.
Les personnes qui ne
sont pas encore reconnues officiellement comme invalides ou handicapées
peuvent s’adresser au SPF Sécurité sociale – DG Personnes handicapées
afin de faire évaluer leur handicap pour savoir si elles ont droit à la
carte de stationnement.
Si un enfant a un
handicap, ses parents peuvent demander la carte en son nom.
Comment l’obtenir?
Il faut s’adresser à
l’administration communale de son domicile pour effectuer les démarches
nécessaires. Celles-ci seront plus ou moins longues selon que le
handicap est déjà reconnu ou non par une autorité administrative. Si la
personne y a droit, elle recevra gratuitement la carte de stationnement
dans un délai d’un à quatre mois selon la situation dans laquelle elle
se trouve.
La durée de validité
de la carte est indiquée au recto de celle-ci. Si le handicap est
reconnu pour une durée déterminée, la carte aura également une durée de
validité déterminée, un peu plus longue afin de ne pas priver la
personne de carte durant la procédure éventuelle de renouvellement. Si
le handicap est reconnu à durée indéterminée, la première carte accordée
le sera peut-être pour une durée de dix ans mais le plus souvent elle le
sera à durée indéterminée. Une photo est également apposée au verso de
la carte.
Les demandes de
renouvellement s’effectuent via un formulaire disponible à la DG
Personnes handicapées du SPF Sécurité sociale. La nouvelle carte sera
délivrée pour une durée indéterminée dans un délai de deux mois et demi
à trois mois après l’envoi du formulaire. Précisons enfin que la carte
doit être rendue à la commune ou à la DG Personnes handicapées si l’état
de santé du titulaire s’améliore ou s’il décède.
(1) Ce dépliant peut être demandé par téléphone au
centre de contact de la DG Personnes handicapées: 0800 987 99, de 8h30 à
16h30.
Une place réservée près de chez soi
Pour obtenir un
“emplacement réservé” près de chez soi ou près de son lieu de travail,
il faut en faire la demande au bourgmestre. Les éléments suivants sont
pris en compte:
►
le lieu de
travail ou le domicile ne comporte pas de garage ni de parking privé
permettant une accessibilité réelle;
►
la personne
qui introduit la demande possède un véhicule ou est conduit par une
personne habitant chez elle.
La possession de la
carte spéciale de stationnement est indispensable.
De plus, la police
vérifiera si les conditions permettent de créer un “emplacement
réservé”:
►
le
stationnement est autorisé à cet endroit ;
►
la sécurité
de la circulation est assurée.
►
S’il s’agit
d’une rue à stationnement alterné, la commune peut éventuellement revoir
les mesures de stationnement en vigueur.
Attention! Cet
emplacement n’est pas personnel. Une autre personne peut aussi y
stationner pour autant qu’elle possède une carte de stationnement.
Lorsque la personne
handicapée se fait véhiculer fréquemment par une personne n’habitant pas
son domicile, il est possible d’envisager une interdiction de
stationnement à hauteur de la maison de la personne handicapée pour lui
permettre un embarquement ou un débarquement plus aisé.
Depuis 2000, le
non-respect des emplacements réservés au stationnement des personnes
handicapées fait partie des infractions prioritaires. Il en coûtera, au
contrevenant, une amende d’un montant minimum de 100 euros!
Le service social de la MC |
Les Centres de Service social de la Mutualité chrétienne sont à
votre disposition pour toute question sociale.
Appelez gratuitement le 0800 10 9 8 7 ou surfez sur
www.mc.be pour connaître les
horaires de la permanence proche de chez vous. |
//Vous voulez ma place?//
Ouah ! Une carte de stationnement pour handicapés ! Quelle chance !
Ca, c’est la
place assurée devant chez soi, dans l’enfer du parcage des
centres-villes, lors de la ruée des courses dans les centres
commerciaux, et même dans les lieux touristiques bondés. Et gratuit en
plus ? Quel bol !
C’est vrai qu’elles
ont de la chance les personnes invalides ou handicapées ! Pour peu, on
occuperait bien leur place dans les emplacements qui leur sont réservés.
Certains ne se gênent d’ailleurs pas pour le faire, avec ou sans
scrupules. “Je n’en ai que pour cinq minutes”, “Faut bien que je
livre non?”, “Il y a d’autres places libres pour eux au cas où”. Ben
voyons !
Parmi les
indélicats, il y a aussi ceux qui possèdent bel et bien une carte de
stationnement mais en abusent : soit que le titulaire n’est pas concerné
par le déplacement en question, soit qu’il s’agisse d’un duplicata
allègrement utilisé ou d’une ancienne carte - parfois volée, souvent non
restituée après le décès du titulaire. Tout cela au détriment de tous
ceux et celles pour qui cet emplacement est loin d’être un luxe ! Des
mesures s’imposent : verbalisation des contrevenants, sanction des abus
de carte, retrait systématique de la circulation des cartes non
valables…
A contrario, il faut
bien le dire, combien de personnes sortant de leur véhicule parqué sur
un emplacement réservé ne subissent-elles pas les foudres du regard
d’autrui, voire les joutes verbales du genre : “C’est scandaleux de
vous parquer là. Vous n’avez franchement pas l’air handicapé!” Gare
aux handicaps et maladies non visibles. Ne jugeons pas sur les
apparences. Récemment, un jeune Français, amputé des deux jambes, a dû
exhiber ses prothèses pour convaincre de son droit à garer son véhicule
sur une place réservée. Une honte.
D’année en année, le
nombre de cartes de stationnement en circulation augmente. Près de
60.000 délivrées en 2010 contre un peu plus de 36.000 en 2001. C’est
dire ! Mais le nombre d’emplacements réservés est loin de suivre cette
hausse ! Quant aux emplacements eux-mêmes : parlons-en ! Sur la voie
publique comme dans les lieux privés, ils sont en nombre insuffisants,
souvent situés trop loin des bâtiments importants ou des entrées
accessibles, entourés de bordures, de haies et de caniveaux
infranchissables. Des dispositions réglementaires régionales en matière
d’urbanisme existent (1) mais in situ, c’est parfois
franchement tout et n’importe quoi. Des emplacements pas assez larges ou
trop courts que pour permettre à une personne voiturée de sortir du
véhicule. Ou au contraire des places tellement larges qu’elles invitent
à la sur-occupation (sympa de ne pouvoir entrer dans sa voiture coincée
par une autre ou une moto). Pas mal non plus l’emplacement en pente qui
le rend dangereux, voire inutilisable. Que dire alors des belles places
bleues installées dans des parkings accessibles avec barrières et bornes
de paiement. Non seulement elles sont payantes mais encore faut-il
pouvoir saisir le ticket (difficile pour les tétraplégiques), et avant
de repartir, accéder à la borne de paiement et rejoindre rapidement son
véhicule pour sortir du parking dans le temps imparti par le système.
Ouf !
C’est vrai qu’elles
ont la chance les personnes handicapées ! Quant à prendre aussi leur
handicap, c’est autre chose(2). Faudrait pas exagérer
!
//JD
(1) Voir les publications de l’asbl Plain Pied -
081/39.06.36 - www.plain-pied.com
(2) En 2010, Altéo a réalisé une campagne de
sensibilisation sur le sujet : “Veux-tu réellement ma place?”. Infos :
02/246.42.26. - www.alteo-asbl.be
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