Conseils pratiques
(2 juillet 2009)
Jober
comme étudiant
Durant les vacances et les week-ends, de nombreux étudiants exercent un
job afin de se faire un peu d’argent de poche et vivre une expérience de
travail. Voici quelques conseils pour que l’aventure se vive au mieux.
Il
n’existe pas de “statut d’étudiant” à proprement parler. En principe, un
étudiant peut d’ailleurs travailler un nombre de jours illimité sur
l’année. Par contre, il existe bien des avantages octroyés aux
employeurs et aux étudiants dans le cadre des contrats étudiants
accessibles à ceux et celles qui suivent un enseignement de plein
exercice... c’est-à-dire vont à l’école à temps plein.
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La possibilité
d’avoir un contrat d’étudiant se termine après les vacances scolaires
qui suivent la fin des études (ce qui prolonge le stage d’attente).
Lorsqu’il devient demandeur d’emploi, le jeune ne peut donc plus
accepter de contrat étudiant.
A partir de quel âge peut-on signer un contrat étudiant?
Il faut avoir 15 ans
et terminé ses deux premières années de l’enseignement secondaire (16
ans minimum si elles ne sont pas terminées)(1).
Certains employeurs préfèrent engager des étudiants qui ont 18 ans ou
plus pour des questions d’assurances et de responsabilités.
Quelles règles sont appliquées à ces contrats?
Il est important de
signer un contrat de travail avec l’employeur (en deux exemplaires). Ce
contrat est la preuve que le travail est déclaré, et il offre une
sécurité juridique aux deux parties. Les règles sont les mêmes que pour
les contrats d’employé et d’ouvrier... Il existe toutefois certaines
restrictions pour le travail de nuit, les heures supplémentaires et le
travail des jours fériés, principalement pour les mineurs d’âge. Sauf
certaines dérogations pour les étudiants majeurs, toute une série de
travaux leur sont interdits.
Que se passe-t-il en cas de maladie ou d’accident?
Si l’étudiant tombe
malade pendant l’exécution de son contrat, il doit immédiatement avertir
son employeur et lui envoyer un certificat médical dans les 48 heures.
Pour plus de sécurité, il est conseillé de l’envoyer par recommandé. Le
fait de ne pas remettre le certificat médical dans les délais peut
entraîner un licenciement pour motif grave ! S’il s’agit d’un travail
comme intérimaire, c’est l’agence qu’il faut prévenir puisque c’est elle
l’employeur.
Pendant les jours
d’absence, le salaire sera payé pendant maximum sept jours si le contrat
dure plus d’un mois.
A quelles conditions l’employeur peut-il licencier
l’étudiant?
Pendant les sept
premiers jours de travail, le licenciement n’est possible que pour motif
grave (voir notamment le règlement de travail). Le contrat peut aussi
être rompu en cas d’incapacité de travail de plus de sept jours,
moyennant une indemnité de rupture.
Après les sept
premiers jours de travail et avant la fin de la période d’essai (maximum
14 jours), le licenciement peut se faire sans motif ni préavis. Après la
période d’essai, un préavis doit être donné par l’employeur (trois jours
pour un contrat de moins d’un mois et sept jours pour un contrat d’un
mois et plus).
Le licenciement doit
être signalé à l’étudiant par lettre recommandée. S’il est verbal, il ne
compte pas et l’étudiant doit continuer à se présenter sur son lieu de
travail pour garder ses droits, tant qu’il n’a pas reçu de document
écrit.
A quelles conditions l’étudiant peut-il rompre son
contrat?
Comme pour le
licenciement, pendant les sept premiers jours, seul le motif grave
permet au travailleur de démissionner. Après les sept premiers jours de
travail et avant la fin de la période d’essai (maximum 14 jours),
l’étudiant peut mettre fin à son contrat sans motif ni préavis. Après la
période d’essai, il doit donner un préavis (un jour pour un contrat de
moins d’un mois et trois jours pour un contrat d’un mois et plus).
S’il veut rompre son
contrat, l’étudiant doit envoyer une lettre de démission par recommandé
ou la remettre à l’employeur contre accusé de réception.
JD
(1) Pour prendre un statut d’indépendant, il faut
avoir minimum 18 ans mais ce statut implique diverses formalités et
offre peu de sécurité.
Pour
en savoir plus,
consultez la brochure gratuite “Job sans prob” des Jeunes CSC,
disponible dans les bureaux régionaux de la CSC ou surfez sur
www.jobetudiant.be . Consultez
aussi la brochure gratuite “Clés pour… le travail des étudiants”, remise
à jour tout récemment par le SPF Emploi.
Tél.: 02/233.42.14. ou
www.meta.fgov.be
Comment
conserver ses droits
tout en jobant?
Faire des petits boulots d’étudiant c’est bien. Mais l’avantage
financier peut complètement être englouti si l’on n’y prête garde. Car
les revenus des enfants ont des conséquences pour les parents en termes
d’allocations familiales et d’impôts et même d’allocations sociales
parfois. Un étudiant et un parent prévenus en valent quatre…
Le
travail étudiant a des conséquences sur les cotisations sociales, les
impôts et les allocations familiales. Ces trois domaines font l’objet de
règles distinctes mais il est important de les envisager en même temps.
Les cotisations sociales
Les employeurs et
étudiants peuvent bénéficier de réductions de cotisations sociales pour
des contrats de courte durée. Mais il existe une limite. Ainsi, par
année civile, l’étudiant ne peut travailler plus de 23 jours pendant
l’année scolaire, ajoutés à 23 jours pendant les vacances scolaires
d’été (juillet, août et septembre). En cas de dépassement, même d’un
seul jour, pour l’une des deux périodes, les réductions de cotisations
sociales sont perdues (1). C’est pour cette raison
que beaucoup de contrats sont inférieurs à 23 jours et que des
employeurs font signer des attestations à l’étudiant pour qu’il s’engage
à ne pas travailler ailleurs par la suite! L’étudiant qui ne jobe pas
beaucoup a donc intérêt à ne pas dépasser ces limites. Celui qui
travaille régulièrement pendant l’année scolaire a intérêt par contre à
travailler sans ces réductions pour ne pas être coincé par une limite de
jours et obtenir davantage de droits! Attention toutefois aux impôts et
allocations familiales (voir ci-après).
Les impôts
Deux aspects entrent
en ligne de compte: rester à charge de ses parents et devoir payer des
impôts ou pas.
■ Il existe des plafonds à ne pas dépasser
pour rester à charge des parents (ce qui constitue un avantage fiscal
pour eux). Ces plafonds sont fixés en fonction de la situation
familiale. Voici ces plafonds (revenus nets en 2009) selon que l’enfant
à charge a perçu ou non des rémunérations en exécution d’un contrat
d’occupation d’étudiant (2) (voir tableau
ci-dessous).
■
Pour
l’exercice d’imposition 2010, l’étudiant ne sera personnellement
redevable de l’impôt des personnes physiques que si ses revenus nets
imposables globalement en 2009 dépassent la quotité du revenu exempté
d’impôt, c’est-à-dire 6.690 euros (ce qui correspond à un montant brut
de 8.511,70 euros).
Les allocations familiales
Les moins de 18 ans
conservent leur droit aux allocations familiales sans conditions
particulières. Ceux qui ont entre 18 et 25 ans gardent leur droit s’ils
travaillent moins de 240 heures par trimestre les 1er, 2ème
et 4ème trimestres.
Les allocations sociales des parents
Les rémunérations
perçues par l’étudiant via ses contrats étudiants (au sens strict du
terme – voir ci-dessus) n’ont pas d’incidence sur les revenus de
remplacement de ses parents (indemnité d’incapacité de travail et
d’invalidité, allocations de chômage, pensions…) ni sur les aides
sociales qui leur sont octroyées.
Toutefois, si
l’étudiant travaille régulièrement pendant l’année et sort ainsi du
cadre du contrat étudiant, les rémunérations perçues ne doivent pas
dépasser certaines limites pour ne pas éventuellement affecter les
allocations sociales de ses parents.
On le voit, toutes
ces règles sont assez complexes et leurs implications fiscales et
sociales sont loin d’être négligeables pour les étudiants comme pour
leurs parents. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de la CSC.
JD
(1) Attention, les jours fériés comptent comme jours
de travail.
(2) Pour fixer le montant net des ressources, le
montant brut est diminué des frais réels dont vous pouvez prouver le
montant ou d’un montant forfaitaire de 20% avec un minimum de 390 euros.
Situation familiale |
Pas de revenus
de contrats étudiants |
Revenus
de contrats étudiants |
parents mariés |
2.830 EUR |
5.190 EUR |
Parent isolé |
4.080 EUR |
6.440 EUR |
Enfant handicapé d’un parent isolé |
5.180 EUR |
7.540 EUR |
Moins de jobs cet été? |
C’est
l’impression qui se dégage des premières données en provenance
des fédérations patronales et en particulier de Federgon, la
Fédération des partenaires de l’emploi qui, via l’intérim,
occupe 30% des étudiants jobistes. Une impression qu’il faut
cependant nuancer. Ainsi, l’industrie, la logistique et le
secteur bancaire seraient moins pourvoyeurs de contrats
d’étudiants cet été. En cause, la crise et le ralentissement de
l’activité économique entraînant une compression des coûts dans
beaucoup d’entreprises. Les classements et activités moins
urgentes attendront et le personnel réduit assumera.
Par contre,
de nombreux secteurs utilisateurs de main d’œuvre étudiante ne
devraient pas voir diminuer le nombre de jobistes cet été. Il
s’agit de l’horeca, de la grande distribution, des parcs
d’attraction et du commerce de détail. Le tourisme proche a la
cote et la crise devrait accentuer cette tendance cet été. La
météo jouera immanquablement un rôle déterminant dans l’ampleur
du travail étudiant. On peut s’attendre encore à des embauches,
les employeurs se décidant de plus en plus tard, voire en
dernière minute, pour faire face aux circonstances et imprévus
de manière la plus flexible possible.
JD |
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