Conseils pratiques
(18 octobre 2012)
Des droits méconnus |
Les personnes fragilisées sur le plan financier peuvent
bénéficier de mesures qui leur permettent d’alléger leurs dépenses de
santé. Ainsi, le statut BIM (bénéficiaire de l’intervention majorée)
offre le droit à un remboursement plus élevé en assurance soins de
santé, ainsi que divers avantages (tiers payant social lors de la
consultation chez le généraliste, réductions sur les transports en
commun...).
Ce statut est accordé aux personnes bénéficiant du revenu
d’intégration, de la GRAPA, du RGPA ou d’une allocation de handicapé.
Peuvent aussi obtenir ce statut, après enquête sur leurs revenus, les
veufs, invalides, pensionnés, orphelins, certaines catégories de
chômeurs, les personnes handicapées… ). Par ailleurs, les ménages à
revenu modeste peuvent demander le statut Omnio pour un remboursement
préférentiel et des avantages sociaux.
Autre mesure de protection : le MAF (maximum à facturer)
garantit à chaque ménage que ses dépenses en soins de santé ne
dépasseront pas un certain montant annuel, fixé en fonction du statut et
des revenus annuels du ménage. Cette mesure, automatique, ne nécessite
aucune démarche particulière.
Enfin, diverses interventions financières sont octroyées
aux patients dans des situations spécifiques : forfaits de soins, frais
de déplacement, sevrage tabagique, trajets de soins...
>> Pour plus d’infos, adressez-vous prioritairement à votre
conseiller mutualiste. Le service social de votre mutualité est à votre
disposition pour vous accompagner dans vos démarches. |
Faire des économies en soins de santé
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© Philippe Turpin/Belpress |
Les soins de santé peuvent peser lourdement dans le
budget. Des mesures protègent les personnes aux revenus faibles et
modestes. Mais nous pouvons aussi diminuer nos frais de santé en opérant
de bons choix qui n’altèrent en rien la qualité des soins reçus. Tour
d’horizon en huit points.
1. Consultez de préférence un médecin généraliste avant de
vous adresser à un spécialiste ou de recourir au service d’urgences
hospitalières.
Recourir à la médecine spécialisée (et aux urgences
hospitalières) n’est pas toujours nécessaire et approprié. Le médecin
généraliste est le mieux placé pour vous orienter, le cas échéant, vers
un spécialiste. D’autres conseils de bon sens peuvent vous éviter
certaines dépenses: mesurez si le problème de santé nécessite le recours
au service de garde de médecine générale ou peut attendre; rendez-vous
si possible à la consultation du médecin généraliste au lieu de le faire
venir chez vous; évitez de consulter plusieurs médecins en cas de
maladie bénigne...
2. Assurez-vous que le prestataire de soins est
conventionné.
Chaque année, les mutualités et les représentants des
prestataires de soins concluent des conventions fixant les montants des
honoraires officiels et les remboursements. Les prestataires qui
adhèrent à la convention s’engagent à respecter ces tarifs. Dans
certaines spécialités médicales (dentisterie, dermatologie...), de
nombreux médecins ne sont pas conventionnés ou le sont partiellement,
c’est-à-dire qu’ils appliquent les tarifs officiels uniquement durant
certaines plages horaires et/ou dans certains lieux (à l’hôpital et pas
dans leur cabinet privé, par exemple). Avant de choisir un médecin, un
dentiste, un kinésithérapeute..., renseignez- vous sur son statut. Pour
ce faire, consultez la liste des prestataires sur
www.mc.be ou
adressez-vous à votre conseiller mutualiste.
Nous sommes bien souvent
mal à l’aise de parler “argent” avec notre médecin, de lui demander s’il
est conventionné ou combien nous coûtera tel traitement ou telle
intervention chirurgicale. Mais il est important de pouvoir aborder ces
sujets, dans le respect et la confiance.
3. Confiez votre dossier médical à votre généraliste.
Quels
que soient votre âge et votre état de santé, demandez à votre médecin
traitant de gérer votre dossier médical global (DMG) (et celui de vos
enfants). Vous n’aurez que des avantages: votre médecin aura une vision
large de votre santé, vous éviterez des examens inutiles, vos
traitements seront adaptés... et vous réaliserez de substantielles
économies. En effet, outre le fait que l’honoraire annuel lié à la tenue
du DMG est entièrement remboursé, vous bénéficiez d’un réduction de 30%
sur votre quote-part personnelle (ticket modérateur) pour toutes vos
consultations chez le médecin traitant. Cette réduction s’applique aussi
chez tout médecin généraliste ayant accès à votre DMG. Si vous êtes
malade chronique ou âgé de 75 ans ou plus, cette réduction s’applique
aussi lors des visites à domicile.
Grâce au DMG aussi, le supplément de
permanence de trois euros, facturé par le généraliste lors des
consultations du soir, vous est entièrement remboursé. Et vous payerez
moins cher la première consultation annuelle chez certains médecins
spécialistes lorsque vous y êtes envoyé par votre médecin traitant.
L’économie est de 5 euros. Elle est de 2 euros si vous êtes Bim ou
Omnio. Enfin, si vous avez entre 45 et 75 ans, une consultation centrée
sur la prévention vous est remboursée à 100%.
4. Demandez les médicaments moins chers.
Les médicaments
sont vendus à des prix très différents pour une même indication. Les
médicaments génériques sont toujours moins chers : ils apportent les
mêmes garanties de qualité et d’efficacité que les médicaments
originaux. Ils peuvent parfois réduire de moitié votre facture(1)
! Le site www.mc.be propose un moteur de recherche qui détermine, pour
chaque principe actif, les spécialités qui appartiennent au groupe des
médicaments “les moins chers”.
Au moment de la prescription d’un
médicament, demandez à votre médecin – s’il ne le fait pas de lui-même –
de privilégier les alternatives moins chères. Il indiquera alors soit le
nom du générique, soit le nom de la molécule (DCI). Dans ce second cas,
c’est le pharmacien qui vous proposera l’alternative la plus
avantageuse. Notez que depuis le 1er avril 2012, le pharmacien est
obligé de vous délivrer une alternative moins chère en cas de
prescription d’un antibiotique ou d’un antimycosique, sauf
contre-indication stipulée par le médecin.
Pour les médicaments en vente
libre, ayez le réflexe de demander à votre pharmacien de vous donner un
produit moins cher s’il en existe un. Parmi les médicaments les plus
courants, citons le paracétamol (antalgique) et les anti-inflammatoires
non stéroïdiens. Mais il y en a d’autres. Optez aussi pour certaines
préparations magistrales peu coûteuses réalisées par le pharmacien.
Un
dernier conseil : n’achetez pas des médicaments que vous ne consommerez
pas, évitez la surconsommation de médicaments en vous faisant du bien
autrement…
5. Gardez un œil attentif sur votre assurance
complémentaire MC.
Outre les remboursements effectués via l’assurance
soins de santé obligatoire, la Mutualité chrétienne vous offre de
nombreux avantages et services à même de réduire vos dépenses. Elle
intervient dans l’orthodontie, la logopédie, l’optique, les médecines
non conventionnelles, les soins des enfants jusqu’à 7 ans, la
vaccination, la diététique, la garde des enfants malades, l’assistance
médicale à l’étranger, etc. Sans oublier bien entendu l’Hospi solidaire
qui vous permet d’envisager une hospitalisation en chambre commune ou à
deux lits en toute sérénité. La liste de tous ces avantages est
disponible auprès de votre mutualité(2).
6. Comparez les coûts des hôpitaux.
Si vous êtes admis dans
une unité de soins urgents ou de soins intensifs, des suppléments
d’honoraires ne peuvent vous être facturés. Mais lors d’une opération
planifiée ou en prévision d’un accouchement, comparez les prix pratiqués
entre les hôpitaux : pour un même type d’intervention et de chambre, les
prix pratiqués peuvent varier très fortement d’un hôpital à l’autre.
Ainsi, par exemple, pour un accouchement par voie basse, la facture peut
aller de 135 euros à 825 euros environ en chambre double (données MC
2011). En chambre particulière, les montants s’élèvent entre 756 et
2.744 euros.
Dès lors, consultez le module “Pratiques tarifaires des
hôpitaux” en ligne sur www.mc.be. Vous pourrez comparer les tarifs
pratiqués entre quatre hôpitaux de votre choix et faire une simulation
des frais de séjour au moyen du module de calcul relatif à la
"déclaration d’admission" à l'hôpital.
7. A l’hôpital, optez pour une chambre commune ou à deux
lits.
Lors de la signature de la déclaration d’admission, soyez vigilant
: le choix de la chambre (même en hospitalisation de jour) a des
conséquences importantes sur le montant de la facture.
En chambre
commune ou à deux lits, il n’y a pas de supplément de chambre. Des
suppléments d’honoraires peuvent être facturés par les médecins non
conventionnés (sauf dans les hôpitaux universitaires où cette pratique
est interdite). Dans les faits, seule une petite minorité d'hôpitaux
réclame encore des suppléments d’honoraires en chambre commune ou à deux
lits mais ceux-ci peuvent être très élevés. En principe, à partir de
janvier 2013, les médecins non conventionnés ne pourront plus facturer
des suppléments d’honoraires. C’est en tout cas la décision prise par le
gouvernement fédéral.
Si vous choisissez de séjourner dans une chambre à
un lit, vous vous exposez à une facture très élevée. En effet, outre un
supplément de chambre, vous payerez des suppléments d’honoraires (au
minimum le double des tarifs officiels mais parfois beaucoup plus)
portés en compte par les prestataires de soins, qu’ils soient
conventionnés ou pas.
Dès la réception de votre facture, introduisez une
demande d’intervention auprès de votre mutualité pour bénéficier de
l’Hospi solidaire. En cas de doute sur les montants facturés,
adressez-vous à votre conseiller mutualiste. Le cas échéant, le service
“Défense des membres” interviendra auprès de l’hôpital.
8. D’autres conseils encore...
Pour réduire vos frais de
santé, vous pouvez aussi adopter une série de comportements préventifs.
Cela commence par un mode de vie le plus sain possible : alimentation
équilibrée, activité physique régulière, consommation modérée d’alcool,
abstinence tabagique... Il n’est pas question ici de donner des leçons
de bonne conduite mais de réfléchir chacun à la manière d’envisager de
réduire ses frais de santé, en fonction de sa situation familiale et
financière, et de la gravité ou de la chronicité de ses problèmes de
santé.
// JOËLLE DELVAUX
(1) Plus d’explications dans le dépliant “Ne loupez pas
les médicaments moins chers” publié par la MC.
(2) Un dépliant “avantages et
services” est mis à votre disposition dans les points de contact de
votre mutualité. Plus d’infos aussi au 0800 10 9 8 7 et sur
www.mc.be.
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