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Conseils juridiques (20 octobre 2011)

 

Quelle responsabilité parentale à l’égard des jeunes majeurs?

Vols, dégâts causés aux biens d’autrui, bagarres... Les parents peuvent-ils être tenus responsables des actes commis par leurs enfants majeurs vivant sous leur toit? La réponse est clairement négative.

© Philippe Turpin/Belpress
Prenons un exemple très concret: un jeune majeur a commis un vol de CD chez un disquaire.
Sa mère, qui ne sait plus quoi faire pour canaliser ce fils, craint d’être responsable de cette infraction et des dégâts causés au magasin. Il habite toujours chez elle. En quoi peut-elle être responsable du comportement délinquant de son enfant?

 

Pas de responsabilité pénale

La responsabilité pénale est individuelle. Cela signifie qu’une personne ne peut jamais être pénalement responsable d’une infraction commise par une autre personne. Même s’il s’agit de son enfant, même s’il vit sous son toit, et même s’il est mineur. Donc, la mère d’un adolescent qui a été pris sur le fait en train de voler de la marchandise dans un magasin, par exemple, ne peut jamais être tenue pour responsable de cette infraction, au niveau pénal en tout cas. On ne peut pas la sanctionner d’une amende pénale(1) ni d’une peine de prison, pour le comportement de son fils. Lui seul peut être condamné à une peine en raison de l’infraction qu’il a commise.

 

Réparer le dommage

Le droit civil est très clair : quand on cause, par sa faute, un dommage à une personne ou à un bien, on doit le réparer. A partir du moment où un jeune a plus de 18 ans, il est seul responsable de ses actes. Pour reprendre notre exemple, c’est donc lui qui doit dédommager financièrement le disquaire volé.

Dans certains cas – quand le dommage est “involontaire”, l’assurance des parents du jeune peut intervenir. En effet, l’assurance “RC familiale” (aussi appelée assurance vie privée, et parfois comprise dans un “package” avec l’assurance incendie), couvre les dommages causés par toutes les personnes qui font partie du foyer du preneur d’assurance.

Les protections offertes par les compagnies d’assurances étant variables, il est important de bien lire le contrat d’assurance, pour savoir exactement qui elle couvre et à quelles conditions. Cependant, toutes les assurances refusent d’intervenir si le jeune avait la volonté de causer le dommage, ou s’il a commis une faute lourde (que n’aurait pas commise le “bon père de famille”). Des dommages consécutifs à un vol ne seront donc jamais couverts par l’assurance.

En droit, le bon père de famille est une personne normalement prudente, attentive, soigneuse et consciencieuse. Elle n’est ni excessivement prudente, ni complètement négligente. Ce critère est souvent utilisé pour déterminer si le comportement d’une personne, dans une situation donnée, est fautif ou non.

 

Attention aux dettes

Sans assurance qui accepte d’intervenir, le jeune doit payer tous les dégâts. Cette dette est personnelle. Ainsi, le commerçant ne peut pas demander à la mère du jeune de payer pour lui. Mais attention, si le jeune ne paie pas spontanément, il peut être condamné en justice à rembourser l’épicier. Celui-ci peut alors procéder à une saisie de ses biens. Dans ce cas, l’huissier de justice considère que tous les biens qui se trouvent au domicile du débiteur lui appartiennent et peuvent être saisis pour payer la dette. C’est alors à la mère de prouver que les biens lui appartiennent. Elle peut le faire, entre autres, au moyen de factures et d’inventaires.

En conclusion: un parent ne doit jamais payer, ni pénalement ni civilement, à la place de son enfant majeur.

// Asbl Droits Quotidiens

 

 

(1) Les amendes pénales plus courantes sont celles qui sont délivrées pour infraction au code de la route.

 

Références légales: Articles 1382 et 1384 du Code civil – AR du 12 janvier 1984 déterminant les conditions minimales de garantie des contrats d’assurance couvrant la responsabilité civile extracontractuelle relative à la vie privée.

 

 

 

>> Durant le mois qui suit la publication de cet article, consultez les questions complémentaires sur le thème abordé dans la rubrique accès libre sur le site: www.droitsquotidiens.be


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