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Conseils juridiques (16 décembre 2010)

 

Un partenaire violent

ne peut s’opposer à un divorce

Nombreux sont les auteurs de violences conjugales qui clament leur opposition à une séparation ou un divorce. Suite à ces menaces, de nombreuses victimes se découragent et abandonnent les démarches pour quitter leur conjoint. Pourtant, un partenaire ne peut s’opposer à une séparation!

D’une manière générale, les concubins rompent leur relation sans aucune formalité; les cohabitants légaux mettent fin à leur cohabitation, entre autres, par simple déclaration de l’un d’eux à la commune. En l’absence d’accord amiable, concubins et cohabitants légaux peuvent toutefois s’adresser au tribunal de première instance pour régler les questions concernant leurs dettes ou biens communs, au tribunal de la jeunesse pour déterminer l’autorité parentale et les modalités d’hébergement des enfants, et au juge de paix pour les contributions alimentaires.

Pour les couples mariés, deux manières de divorcer coexistent : par consentement mutuel ou pour cause de désunion irrémédiable. Ces demandes doivent être introduites devant le tribunal de première instance. La demande peut être introduite par la victime seule. Toutefois, l’assistance d’un avocat est utile lorsque la partie adverse est assistée par un avocat, lorsque la situation est complexe ou que l’implication émotionnelle des parties est très forte. Une assistance juridique gratuite ou partiellement gratuite peut-être octroyée à la personne qui entre dans les conditions pour en bénéficier.

 

L’abandon du domicile conjugal n’est plus une faute!

L’époux victime de violences conjugales peut évidemment quitter le domicile conjugal. Ca ne pourra pas lui être reproché. Toutefois, il peut s’avérer utile de le déclarer à la police et de demander rapidement à un juge d’organiser la séparation (occupation de la résidence conjugale, paiement du loyer, garde des enfants…). C’est surtout recommandé lorsqu’il y a des enfants car le conjoint qui les emmène avec lui pourrait se voir accusé d’enlèvement d’enfants tant que la situation n’est pas régularisée par un acte officiel.

Pour ce faire, il faut s’adresser, soit au juge de paix (coût: 35 euros et délai de trois semaines environ entre le dépôt de la requête et la convocation devant le juge), soit, si la demande en divorce a déjà été introduite, au président du tribunal de première instance qui siège en référé (coût de la citation en référé : 200 euros et délai de quelques jours en principe).

Dans le cadre d’une séparation, une loi permet au juge d’attribuer préférentiellement, dans certaines circonstances, et de façon provisoire le logement familial au conjoint victime de violences conjugales (1).

 

Quelle procédure privilégier?

Le divorce par consentement mutuel est rarement possible lorsqu’il y a eu des violences conjugales. En effet, il faut que les parties soient d’accord de divorcer et sur tous les aspects de leur divorce. Le dialogue étant généralement rompu et les rapports entre conjoints souvent déséquilibrés, ce type de divorce est même déconseillé. Sous la pression, il n’est pas rare de voir des victimes signer des accords qui leur sont entièrement défavorables! Lorsqu’elles se rendent compte de leur erreur, il est souvent trop tard. Les accords ne peuvent être modifiés qu’en cas de circonstances nouvelles.

On privilégiera donc le divorce pour cause de désunion irrémédiable. Il sera fondé soit sur l’existence d’une période de séparation de fait, soit sur une cause de désunion irrémédiable. Dans le premier cas de figure, la demande est introduite par requête (coût : 82 euros ), dans le second, par citation (coût+/-200 euros). Il faudra établir que la poursuite de la vie commune ou sa reprise est raisonnablement impossible, et en apporter les preuves : existence de violences conjugales, infidélité... Pour prouver la désunion irrémédiable suite à des violences conjugales, il s’avère utile de porter plainte auprès de la police et de conserver les procès-verbaux comme preuves. De même, les certificats médicaux, les témoignages ou tout autre document pourront être présentés au juge qui appréciera la pertinence des preuves.

En principe, le divorce est prononcé après six mois ou maximum un an de séparation. Ce délai est plus court si celle-ci se fonde sur une cause de désunion irrémédiable. 

// Asbl Droits Quotidiens

 

>> Durant le mois qui suit la publication de cet article, consultez les questions complémentaires sur le thème abordé dans la rubrique accès libre sur le site: www.droitsquotidiens.be

 

(1) Loi 28 janvier 2003 visant l’attribution du logement familial au conjoint ou au cohabitant légal victime d’actes de violences physiques de son partenaire.


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