Recherche :

Loading

La rédaction

Notre histoire

Newsletter

Nous contacter

Une erreur dans votre adresse postale ?
Signalez-le

Actualité

Culture

International

Mutualité Service

Santé

Société

Nos partenaires

Visitez le site de la Mutualité chrétienne

Conseils juridiques (4 novembre 2010)

 

Les arbres de mon voisin me privent de soleil,

que puis-je faire?

Ombre, dépôt de feuilles mortes, chute de marrons, etc. Les causes de conflits de voisinage sont variées et nombreuses. Que faire lorsque vous ne parvenez plus à communiquer avec votre voisin ?

Avant tout, observons les règles de base à propos des distances des plantations. Sur son fond, c’est-à- dire son terrain, chaque propriétaire fait ce qu’il veut, mais son droit ne doit pas nuire à l’exercice du droit de son voisin. Dès lors, certaines règles existent.

© Thomas Blairon

Le Code rural énonce qu’en matière de plantations, le propriétaire doit respecter les usages applicables dans chaque canton (1). S’il n’y en a aucun, il devra respecter les distances suivantes :

2 m pour les arbres de haute tige,

0,5 m pour les arbres de basse tige.

La distance est calculée à partir du centre du tronc et non pas de sa circonférence.

Notez que certains usages prévoient des règles sensiblement différentes. A titre d’exemple, les haies peuvent parfois être plantées à une distance de 0 cm ! Pour connaître les usages de votre canton, rendez-vous au greffe de la justice de paix. Quant aux règlements communaux, ils sont disponibles auprès du service communal compétent en la matière.

Les distances prévues connaissent toutefois certaines exceptions :

Les arbres trentenaires même plantés à une distance non-réglementaire ne pourront en principe pas être arrachés.

Les arbres et haies remarquables(2), en Wallonie, ne seront arrachés que si un permis d’urbanisme est délivré. On entend par arbres et haies remarquables, des plantations qui, grâce à des caractéristiques particulières, ont été répertoriées et enregistrées par la Région wallonne. Cette liste est disponible soit à l’administration communale, soit à la direction des espaces verts de la Région wallonne (3). A Bruxelles, tout abattage d’arbre de haute tige nécessite un permis d’urbanisme (4).

Les essences indigènes constituées en bandes continues bénéficient également d’une attention particulière en Wallonie. L’objectif étant de préserver la flore de ces régions, l’arrachage de telles espèces sera évité.

Précisons toutefois que tous les tempéraments ci-dessus seront, en principe, sans effet si le trouble causé par les plantations est excessif, même si les arbres sont trentenaires ou plantés à une distance réglementaire. Par exemple, une ombre excessive, des chutes de feuilles ou d’aiguilles bouchant les canalisations, etc. Dans ces situations, l’équilibre entre les deux fonds est rompu et devra donc être rétabli par arrachage si nécessaire.

Inversement, même si les distances n’ont pas été respectées, une personne ne peut abuser de son ‘droit d’arrachage’. Si l’arrachage cause au voisin un dommage disproportionné par rapport au bénéfice que l’autre partie en retire, le juge peut rejeter la demande.

Bref, en matière de conflit de voisinage, les règles sont nombreuses et l’issue d’un différend est souvent incertaine, d’autant que le juge dispose d’un large pouvoir d’appréciation. Il est donc probable que la voie judiciaire ne réponde pas entièrement à vos attentes. Face à ce constat, nous vous conseillons vivement de trouver une solution amiable avec votre voisin. Rétablir la communication est certainement l’issue la plus bénéfique pour tous les protagonistes.

 

Quelles solutions
au conflit de voisinage ?

• La médiation

Si vous ne parvenez plus à communiquer avec votre voisin, l’intervention d’un médiateur pourra être utile. Cette personne neutre a pour mission de désamorcer une situation de tensions et d’essayer, d’une part, de rétablir le dialogue entre les deux voisins et, d’autre part, de les aider à trouver ensemble une solution équilibrée et équitable. La plupart des conflits de voisinage se résolvent lorsque chaque partie entend et comprend le point de vue de l’autre.
Sachez que de nombreuses villes et communes proposent un service gratuit de médiation de quartier.

• La conciliation

Ce mode volontaire de résolution de conflit s’apparente à la médiation. Les principales différences étant que le juge occupe le rôle de médiateur et que l’accord que vous trouverez est obligatoire.
La demande en conciliation, gratuite, doit être introduite auprès du greffe de la justice de paix. Le juge écoute les parties et les aide à concilier leurs points de vue divergents. Si les parties trouvent un accord, un procès-verbal de conciliation est dressé par le juge de paix. Il sera obligatoire pour les parties.

• La justice de paix

Si vous ne souhaitez pas discuter ou que les tentatives d’accords amiables ont échoué, il vous reste toujours la possibilité de citer la partie adverse devant le juge de paix. Celui-ci tranchera le conflit en fonction des arguments des parties. Notez que dans ce domaine, le juge possède un large pouvoir d’appréciation. On observe donc des jugements forts différents en fonction des cantons.

// Asbl Droits Quotidiens

 

(1) Article 35 du Code rural.

(2) Pour plus d’explications sur la notion d’arbres et de haies remarquables, visitez le site http://environnement.wallonie.be/dnf/arbres_remarquables/index.html

(3) Direction des espaces verts de la RW, av. Prince de Liège, 15 à 5100 Jambes - 081/33.58.31. C.LOUIS@mrw.wallonie.be 

(4) Direction des Monuments et des Sites de la RB, CCN, rue du Progrès 80 à 1035 Bruxelles - 02/204 28 93 ou 91 - http://arbres-inventaire.irisnet.be 

 

 

 

 

Durant le mois qui suit la publication de cet article, consultez les questions complémentaires sur le thème abordé dans la rubrique accès libre sur le site: www.droitsquotidiens.be

 


haut de pageRetour à l'Index : "Conseils juridiques"