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Conseils juridiques (2010)


L’engagement de prise en charge d’un étranger (2 décembre 2010)

 

© Laurence Mouton / REPORTERS

Vous désirez accueillir, le temps d’un court séjour, un ami, un parent en provenance d’un pays non membre de l’espace Schengen? Vous souhaitez vous porter garant pour qu’il puisse obtenir l’autorisation de séjourner sur notre territoire? Voici quelques informations importantes pour savoir à quoi vous vous engagez.

 

Lorsqu'un étranger, issu d'un pays non membre de l'espace Schengen (1), désire séjourner en Belgique, il doit en principe obtenir une autorisation (visa) auprès du poste diplomatique belge compétent dans son pays d'origine. Dans des cas exceptionnels, un visa n'est toutefois pas obligatoire (pays non membres de la convention de Schengen, ayant signé des accords bilatéraux). Précisons que les ressortissants d'un État membre de l'Union européenne ne sont nullement soumis à cette obligation, en vertu du principe de libre circulation des personnes.

 

Pour bénéficier de cette autorisation, différentes conditions s'imposent à cet étranger, dans le cadre d'un court séjour ne dépassant pas trois mois (tourisme, visite familiale, études…). L'une d'entre elles est de disposer de moyens de subsistance suffisants. Cette condition permet d'éviter que l'étranger ne dépende de la sécurité sociale belge.

Les “moyens de subsistance suffisants” correspondent aux moyens financiers personnels de la personne à l'étranger, nécessaires pour couvrir les frais de son séjour en Belgique et le retour dans son pays. Il s'agit donc des frais qui couvrent son logement, sa nourriture, ses soins de santé, son rapatriement, etc.

Faute de ces moyens personnels pour un court séjour et pour éviter d'être refoulé hors du territoire, cet étranger peut faire appel à un garant (ami ou membre de la famille) qui s'engage à prendre en charge certains de ses frais.

 

Des conditions pour être garant

La personne choisie par l'étranger doit répondre à différentes exigences pour jouer le rôle de garant:

être une personne physique,

posséder la nationalité belge ou une autre nationalité, mais bénéficiant d'une autorisation de séjour illimitée,

disposer de moyens de subsistance personnels suffisants. L'Office des étrangers en vérifie la réalité au cas par cas, en tenant compte notamment de la composition du ménage, du lien de parenté/d'amitié avec le demandeur, etc. Il est tenu compte des revenus déclarés et réguliers du garant (revenus professionnels, allocations sociales… à l'exclusion de l'aide financière du CPAS). Dans le cas où le garant est marié sous le régime de communauté des biens, les revenus des deux conjoints sont pris en considération.

 

Quel engagement?

Le garant s’engage à supporter les frais de soins de santé, de séjour et de rapatriement occasionnés par l'étranger qu'il aide. De plus, il est solidairement responsable, avec l'étranger, du paiement de tous ces frais. Cela signifie que, dans le cas où un CPAS ou un centre fermé les a supportés, ils peuvent en demander le remboursement tant à l'étranger qu'au garant.

 

En principe, un CPAS ne pourra donc pas refuser d'intervenir pour l'étranger, puisque ces mécanismes ont été mis en place pour le protéger postérieurement. En outre, il ne pourra se retourner contre le garant qu'en ce qui concerne les soins de santé normaux, puisque tout CPAS doit supporter les frais d'aide médicale urgente des étrangers.

Il est conseillé au garant de souscrire une assurance privée couvrant les soins de santé de l'étranger afin d'être protégé.

 

Le garant est engagé durant deux ans, à partir du jour où l'étranger franchit la frontière de l'espace Schengen.

L'engagement de prise en charge peut prendre fin de différentes manières :

le garant apporte la preuve que l'étranger a quitté le territoire de l'Union européenne;

une autre personne se porte garant (acceptation par le Ministre ou son délégué);

l'étranger a obtenu un titre de séjour;

le délai de deux ans est écoulé.

En outre, l’engagement sera temporairement suspendu si l'étranger introduit une demande d'asile durant son séjour.

 

Comment procéder concrètement?

Pour effectuer une déclaration de prise en charge, le garant doit se rendre à l'administration communale à laquelle il est inscrit dans les registres de la population. Il y remplit un formulaire dénommé “annexe 3bis”, qui devra être légalisé par le bourgmestre. Si l'étranger est soumis à l'obligation du visa, le garant lui transmettra directement le formulaire légalisé, afin qu'il s'adresse (dans les six mois) au poste diplomatique belge qui prendra la décision motivée d'accepter ou non l'engagement de prise en charge.

// Asbl Droits Quotidiens

 

(1) L'espace Schengen est composé de l'Islande, la Norvège et la Suisse, ainsi que des États membres de l'Union européenne, à part la Roumanie, la Bulgarie et Chypre, le Royaume-Uni et l'Irlande.

 

Durant le mois qui suit la publication de cet article, consultez les questions complémentaires sur le thème abordé dans la rubrique accès libre sur le site: www.droitsquotidiens.be

 

 

 


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