Recherche :

Loading

La rédaction

Notre histoire

Newsletter

Nous contacter

Une erreur dans votre adresse postale ?
Signalez-le

Actualité

Culture

International

Mutualité Service

Santé

Société

Nos partenaires

Visitez le site de la Mutualité chrétienne

Conseils juridiques (15 novembre 2012)

Des risques à aider une personne en séjour illégal ?

 En français svp !

Le revenu d’intégration sociale (RIS) est le revenu minimum accordé par le CPAS à toute personne qui ne dispose pas de ressources suffisantes et qui ne peut se les procurer. Le RIS est accordé en dernier recours, lorsqu'aucune aide ne peut être trouvée auprès de sa famille (débiteurs d’aliments) ni auprès d'un autre organisme de revenus de remplacement. Le RIS remplace l'ancien minimex depuis 2002.

© MaxPPP

Sans-papiers, clandestins, illégaux… toutes ces expressions font écho d’une même réalité : un certain nombre de personnes séjournent en Belgique sans y avoir été autorisées par l’Office des étrangers. Cela signifie qu’elles n’ont pas les mêmes droits que les Belges (voter, travailler, ouvrir un compte en banque, prétendre aux droits sociaux...).

S’il ne régularise pas sa situation, le sans-papiers risque une expulsion du territoire belge. (Techniquement), il viole la loi. Son séjour irrégulier est une infraction pénale. Le fonctionnaire de police qui constate qu’une personne est en séjour illégal doit avertir l’Office des étrangers afin qu’il prenne des mesures en vue de son expulsion.

Dans ce contexte difficile, il semble légitime de voir se multiplier les initiatives citoyennes afin de soutenir les sans-papiers. Ces initiatives collectives ou individuelles prennent différentes formes: collectes de vivres, et de matériels, conseils juridiques donnés par des travailleurs sociaux et avocats, signature de pétitions pour soutenir des grévistes de la faim, ou encore hébergement à titre gratuit.

Pas de délit de solidarité

Contrairement à la France, cohabiter avec une personne en séjour illégal ou lui apporter une aide désintéressée n’est pas poursuivi en Belgique. La confusion règne dans l’esprit des gens. En effet, certains responsables politiques utilisent les dispositions de la loi sur le séjour des étrangers(1) pour intimider les citoyens qui voudraient apporter leur aide aux sans-papiers.

Certes, il existe une disposition sanctionnant celui qui aide un étranger à pénétrer ou séjourner sur le territoire belge en violation de la loi. Mais cette règle est assortie d’une exception : si l’aide est offerte pour des raisons principalement humanitaires, il n’y a pas de poursuite.

Une deuxième disposition sanctionne les réseaux et les trafics d’êtres humains qui facilitent l’entrée ou le séjour d’un étranger sur le territoire. Dans ces situations, l’objectif principal de l’“aide” est de tirer un avantage patrimonial et d’en faire un business. Ces organisations sont sévèrement sanctionnées sur le plan pénal.

Le but de ces règles est de lutter contre l’immigration clandestine et de démanteler les réseaux d’exploitation des personnes vulnérables. Les comportements liés à la traite des êtres humains ou l’abus de situation de vulnérabilité sont donc clairement visés ici. Il peut s’agir d’exploitation sexuelle (prostitution) ou économique (travail au noir, marchands de sommeil, mendicité forcée…).

En résumé, si l’aide est désintéressée, les citoyens ne seront pas punis. Il n’existe pas de délit de solidarité.

Implication sur les revenus de sécurité sociale

Par contre, une personne qui héberge un étranger en séjour illégal risque de voir ses revenus provenant du chômage ou du CPAS diminuer. Le droit au chômage ou au revenu d’intégration sociale n’est pas affecté. Par contre, le taux auquel le demandeur peut prétendre pourrait diminuer s’il est considéré comme cohabitant et non plus isolé.

// HÉLÈNE MAROT,
ASBL DROITS QUOTIDIENS

(1) Articles 77 et 77bis de la loi du 15 décembre 1980 sur l’accès au territoire, le séjour, l’établissement et l’éloignement des étrangers.

>> Durant le mois qui suit la publication de cet article, consultez les questions complémentaires sur le thème abordé dans la rubrique accès libre sur le site : www.droitsquotidiens.be


haut de pageRetour à l'Index : "Conseils juridiques"