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Conseils juridiques (21 juin 2012)

Le propriétaire peut-il interdire au locataire d’avoir un animal ?

© Philippe Turpin/Belpress

Tout animal n’est pas permis !

En Belgique, seule la détention de certains animaux est autorisée (chiens, lapins, hamsters, furets...). Pour détenir un autre animal, il faut l’autorisation au Ministre de la santé publique (formulaire téléchargeable sur le site du SPF Santé publique). Le coût de cette demande est de 60 euros. En cas d’infraction, des amendes peuvent être imposées. Il est important de se renseigner !

>> Infos : SPF Santé Publique – 02/524.97.97.

www.health.belgium.be

Certains contrats de bail interdisent la présence d’animaux domestiques. L’objectif poursuivi par le propriétaire est généralement d’éviter la dégradation de son bien et les troubles du voisinage. Une telle clause est-elle valable ? Que risque le locataire qui ne la respecte pas ?

La question de la présence d’animaux domestiques n’est pas réglée par le législateur. Ainsi, les parties sont libres de conclure ce qu’elles veulent à ce propos. Par conséquent, le locataire prudent vérifiera son contrat de bail avant d’adopter un animal domestique.

Le propriétaire peut, en effet, insérer une clause interdisant la présence d’animaux. Si le locataire n’est pas d’accord, il négociera la suppression de cette clause en brandissant le refus de signer le contrat. Cependant, dans la pratique, sa marge de manœuvre est faible. Le propriétaire peut très facilement se tourner vers un locataire plus conciliant.

Le “bon père de famille”

Même si le contrat n’interdit pas la présence d’animaux, le locataire est tenu par la loi d’occuper le bien loué en “bon père de famille”. Il doit donc veiller à l’immeuble avec tout le soin d’une personne normalement consciencieuse et prudente. Il doit s’assurer que son animal ne détériore pas le bien loué (griffes sur les murs ou portes...) ou n’engendre pas des troubles de voisinage (aboiements, excréments, dangerosité, etc.). L’interdiction du propriétaire provient généralement de la peur de voir son bien se détériorer. Il est donc important que le locataire le rassure sur les précautions prises, par exemple la pose de tapis sur les planchers, la protection des plinthes... Une fois tranquillisé, le propriétaire tolère souvent mieux la présence d’un animal.

La conciliation

Une conciliation peut également s’effectuer devant le juge de paix. Cette procédure a l’avantage d’être gratuite. Mais comme elle est volontaire, elle n’est efficace que si les parties veulent trouver une solution négociée. L’accord conclu est dressé dans un procès-verbal qui devient obligatoire pour les parties.

Le jugement

Si toute discussion est impossible, il faut alors demander au juge de paix de trancher le litige.

L’existence d’une clause du bail interdisant la détention d’un animal ne place pas automatiquement le locataire en situation de faute. En effet, certains juges estiment cette restriction excessive, injustifiée voire contraire aux droits de l’homme. A titre d’exemple, une interdiction totale de détenir un animal de compagnie a été considérée par un juge comme portant atteinte aux droits à l’intégrité de la vie privée, de la vie familiale et du domicile.

Pour déterminer si le locataire a le droit de détenir un animal ou si l’interdiction du propriétaire se justifie, le juge tient compte des éléments tels que la volonté des parties, la justification de l’interdiction, l’occupation ou non en bon père de famille, la taille et le type d’habitation, l’existence d’un jardin, l’espèce ou la race de l’animal concerné... Si le juge estime le locataire fautif, il détermine la sanction. Il peut prononcer la résolution du bail en accordant ou pas des dommages et intérêts au propriétaire.

En pratique, la détention d’un animal aboutit rarement devant le juge de paix. Par contre, le locataire risque de voir le montant des dégâts locatifs augmenter suite aux détériorations dues à la présence d’animaux.

// ASBL DROITS QUOTIDIENS

>> Durant le mois qui suit la publication de cet article, consultez les questions complémentaires sur le thème abordé dans la rubrique accès libre sur le site : www.droitsquotidiens.be


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