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Conseils juridiques (5 avril 2012)

Comment ne pas hériter des dettes ?

© Claude Cortier/Belpress

Un défunt ne laisse pas toujours que de bons souvenirs. Il laisse parfois des dettes à ses héritiers qui s’interrogent alors sur ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire pour être correctement protégés.

Personne n’est obligé d’accepter une succession qui lui revient. Les héritiers, qu’ils soient déterminés par la loi ou désignés par un testament, ont toujours le choix, soit d’accepter purement et simplement la succession, soit de l’accepter sous bénéfice d’inventaire, soit d’y renoncer. C’est ce qu’on appelle l’option héréditaire.

Toutefois, rien ne sert de se lancer trop vite dans l’une de ces options. Deux ou trois mois après le décès sont souvent nécessaires pour que les créanciers du défunt se manifestent. Tout en restant prudents sur les actes qu’ils posent, les héritiers ont ainsi intérêt à prendre leur temps pour repérer si la succession n’est pas criblée de dettes.

Acceptation pure et simple

En connaissance de cause, les héritiers peuvent accepter la succession en manifestant leur volonté. Ils le font, par exemple, dans un document écrit. Ils doivent alors prendre personnellement en charge les dettes du défunt même au-delà de ce qu’ils reçoivent dans le succession.

L’acceptation peut également être tacite. On déduit ainsi du comportement des héritiers qu’ils ont accepté la succession, même s’ils n’ont pas manifesté expressément leur volonté. Il convient de faire très attention aux actes que l’on pose quand une succession est ouverte. Ainsi, mieux vaut ne pas :

  • payer des dettes de la succession comme une redevance télé, une taxe de circulation ou une mensualité d’un crédit à la consommation ;

  • autoriser un des héritiers à prendre un objet du défunt ;

  • s’installer dans l’immeuble du défunt.

Par contre, les actes posés à titre purement conservatoire, c’est-à-dire qui servent à préserver le patrimoine du défunt, ne sont généralement pas considérés comme une acceptation de la succession. Les héritiers peuvent donc :

  • classer les papiers du défunt ;

  • remplir sa déclaration d’impôts ;

  • faire l’inventaire du mobilier et la description de l’état de l’immeuble ;

  • commander du mazout pour chauffer, en plein hiver, la maison du défunt.

La prudence s’impose donc aux héritiers pour tout acte susceptible d’être mal interprété.

Acceptation sous bénéfice d’inventaire

Lorsque les héritiers ne savent pas exactement si le défunt avait des dettes, l’acceptation sous bénéfice d’inventaire est une option sécurisante. Elle permet aux héritiers de n’être tenus des dettes de la succession qu’à concurrence de ce qu’ils reçoivent. Interdiction donc de puiser dans leur patrimoine personnel. Cette option nécessite l’accomplissement de trois formalités :

  • Une déclaration des héritiers au greffe du Tribunal de première instance de l’arrondissement judiciaire où était domicilié le défunt. Le coût est d’environ 30 euros.

  • Une publication au Moniteur belge dans les 15 jours de la déclaration. Le coût est d’environ 120 euros.

  • Un inventaire sur tout ce qui compose la succession : le mobilier, les titres, les immeubles mais aussi les dettes. Cet inventaire est obligatoirement dressé par un notaire. Son coût est d’environ 200 euros mais il varie en fonction de ce qu’il y a dans la succession.

Bref, l’acceptation sous bénéfice d’inventaire protège les héritiers mais entraine une procédure assez lourde, parfois longue et onéreuse.

Renonciation

Pour renoncer à une succession et donc, ne pas devoir payer les dettes du défunt, les héritiers doivent faire une déclaration au greffe du Tribunal de première instance du domicile du défunt, en présentant l’acte de décès. Le coût d’un acte de renonciation est d’environ 30 euros. Plusieurs personnes peuvent renoncer à la succession dans le même acte et ainsi, se partager les frais. Une fois cette démarche réalisée, plus question d’emporter le moindre objet du défunt. Surtout, ne pas égarer la copie de l’acte de renonciation. Les héritiers doivent pouvoir la présenter aux créanciers qui veulent leur faire payer les dettes de leur proche.

// ASBL DROITS QUOTIDIENS

>> Durant le mois qui suit la publication de cet article, consultez les questions complémentaires sur le thème abordé dans la rubrique accès libre sur www.droitsquotidiens.be

 


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