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Coopération (19 juin 2003)

 

La Pologne en chantier

La Pologne est le plus grand pays de l’Europe centrale qui dès le 1er mai 2004 adhérera à l’Union européenne : dix fois la superficie de la Belgique pour 39 millions d’habitants. Pour beaucoup, la Pologne reste étroitement liée au leader syndical Lech Walesa et au pape Jean Paul II, ancien cardinal de Cracovie, Karol Wojtyla.

La population se rappelle bien entendu le renversement du communisme, mais ce pays cherche surtout aujourd’hui à se profiler comme un État moderne, doté d’une économie reposant sur les principes de l’économie de marché. Ce changement a certes partiellement été couronné de succès, mais la restructuration de l’agriculture, des soins de santé et de l’industrie lourde (mines de charbon, chantiers navals…) rencontre toujours de sérieuses difficultés. Le chômage a fortement augmenté ces dernières années : de 6 % en 1991 à 17 % en 2002. Au cours de cette même période, le PNB (produit national brut) annuel par habitant est passé de 4.237 $ à 9.500 $ tandis que 18 % de la population vit toujours sous le seuil de pauvreté, ce qui est bien plus qu’en Hongrie (9 %) ou en Belgique (6 %). Les différences régionales entre l’Est du pays, rural et pauvre, et les nouvelles villes commerciales de l’Ouest sont également particulièrement importantes.

 

Le mythe de la gratuité des soins

La réorganisation des soins de santé traîne de crise en crise. Tout comme dans d’autres pays de l’Europe centrale, les caisses régionales de maladie, concluant des contrats avec les prestataires pour le remboursement des services médicaux au départ de l’assurance obligatoire, ont été lancées en 1999. Cette réforme fut toutefois brutalement interrompue en avril 2003, lors de la réintroduction d’un fonds national centralisé des soins de santé, ayant pour objectif de déterminer l’ensemble de la politique au départ de Varsovie. Les 4,6 % du PNB (1) polonais consacrés aux soins de santé sont clairement insuffisants pour couvrir toutes les prestations prévues par la loi. Les hôpitaux se sont modernisés ces dernières années, mais ne sont pas à même de faire face aux frais de personnel, de fonctionnement et de médicaments. La privatisation que l’on mène principalement dans les soins de première ligne accélère encore le phénomène. En 1990, seuls 8 % des médecins avaient un cabinet privé ; aujourd’hui, ils sont déjà 30 %. Leurs contrats avec les caisses publiques de maladie ont été fortement réduits et les patients doivent assumer une grande partie des frais, ce qui contraste fortement avec le mythe de la gratuité des soins de santé inscrit dans la Constitution. Cependant, la qualité du service a progressé ces dernières années. La mortalité infantile (9,7/1000) est toujours deux fois plus importante qu’en Belgique, mais est nettement inférieure à celle des voisins de l’Est. L’espérance de vie s’est également fortement allongée (74 ans), ce qui nécessite de développer une politique adaptée en matière de soins aux personnes âgées.

 

Flandria : d’une mutualité à un mouvement

A la fin 1997, une première mutualité indépendante a été créée dans la ville de Inowroclaw (80.000 habitants) dans le centre de la Pologne et a été baptisée la SWP Flandria (SWP signifiant organisation d’assistance mutuelle), faisant ainsi référence au soutien technique et financier tant des Mutualités chrétiennes que de la Communauté flamande à ce projet. La SWP Flandria ne fait pas que conclure des contrats avec les prestataires en vue d’obtenir une réduction des honoraires pour ses affiliés, mais assure en outre une série de services complémentaires comme le prêt de matériel de rééducation, les soins infirmiers à domicile, la prévention du cancer, etc... La mutualité sert également de porte voix pour les patients dans le cadre des relations avec les organismes assureurs publics et les autorités locales. Grâce à la pression de cette organisation, de nouveaux services sont dorénavant remboursés par l’assurance maladie, ce qui ne représente pas uniquement un avantage pour les affiliés de la SWP Flandria, mais pour l’ensemble de la population. Par ailleurs, l’intégration sociale des personnes handicapées et des retraités constitue un des principaux points du plan d’action de la mutualité. Cela est réalisé grâce à un réseau d’une centaine de bénévoles qui reçoivent le soutien des Mutualités chrétiennes de Gand (Jeunesse & Santé), Namur (ACIH - Aide aux Malades) et de la Flandre occidentale. La mutualité œuvre actuellement dans six villes, où 30 membres du personnel assurent l’assistance médicale et sociale de plus de 10.000 patients. La collaboration avec les pouvoirs publics nationaux polonais dans certains projets spécifiques est d’un intérêt particulier, étant donné que la SWP Flandria pourra à l’avenir servir de modèle pour une assurance maladie sociale complémentaire, apportant ainsi une solution à la crise actuelle au sein de la sécurité sociale publique.

Valérie Van Belle
& Jean-Pierre Descan

 

(1) Les pays membres de l’Union européenne consacrent en moyenne 8 % de leur PNB aux soins de santé.

 

Les Spartakiada

Pour la deuxième année consécutive, la mutualité polonaise Flandria invite ses partenaires belges à participer à une rencontre sportive internationale pour personnes handicapées réalisée en collaboration avec plusieurs institutions polonaises de la région : les Spartakiada, qui auront lieu le 6 septembre. Un séjour de 10 jours est organisé du 30 août au 8 septembre 2003 à Inowroclaw par l’Essor (Fédération sportive des Handicapés et Invalides), l’Aide aux Malades-ACIH et la Mutualité chrétienne de la province de Namur. Les 40 participants (personnes handicapées, valides et accompagnateurs) peuvent opter pour un séjour touristique, sportif ou artistique.

 

Pour plus de renseignements, vous pouvez contacter Gérard Bernard, rue du Lombard 8 – 5000 Namur. Tél. :082 246 42 29. e-mail : gerard.bernard@mc.be

 

 

Les Polonais disent oui à l’Europe, mais avec des sentiments mélangés

Ce week-end de la Pentecôte, les électeurs polonais ont confirmé leur volonté (1) de participer à la création de l’Europe commune. Sans excès d’enthousiasme et sans illusion. La Pologne traverse en effet actuellement la crise la plus grave depuis qu’elle s’est dégagée de l’emprise de Moscou : chômage, corruption, crise politique.

Deux des défis les plus importants concernent l’intégration de l’agriculture dans la politique agricole commune (PAC) et l’imperméabilité des frontières orientales.

Le secteur agricole emploie encore une grande partie de la population active et représente un pourcentage important du produit intérieur brut. Les petits fermiers se demandent comment ils vont résister avec des fermes dont la superficie moyenne ne dépasse pas 4 hectares. Que se passera-t-il si elles ne sont pas conformes aux normes européennes ? Des bouleversements menacent les campagnes polonaises.

Les frontières orientales des nouveaux pays membres vont devenir les frontières de l’UE. Les voisins des futurs nouveaux membres (Russie, Ukraine, Moldavie, pays de l’ex-Yougoslavie, etc.) sont pour le moment exclus du processus en cours. Ils redoutent encore davantage, eux, la formation à leurs frontières de ce qu’ils perçoivent comme une “forteresse Europe”. Pour les futurs membres, et notamment pour la Pologne qui a 1200 km de frontières communes avec ses voisins ex-soviétiques, avoir la responsabilité de la nouvelle frontière extérieure de l’Union est un fardeau très lourd étant donné la pression migratoire qui s’exerce sur celle-ci, pression en grande partie liée aux désordres qui règnent dans les nouveaux États indépendants.

La Pologne était le sixième pays à voter l’adhésion, après Malte, la Slovénie, la Hongrie, la Lituanie et la Slovaquie. Le tour de la République tchèque vient les samedi et dimanche 14-15 juin, suivie de l’Estonie, et enfin de la Lettonie, le 20 septembre. Des dix pays qui entreront au 1er mai 2004 dans l’Union européenne, seule Chypre ne prévoit pas de consultation nationale.

 

(1) Près de 60% des Polonais se sont rendus aux urnes. Parmi ceux-ci, 77,5 % ont dit oui à l’Europe.

 

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