Recherche :

Loading

La rédaction

Notre histoire

Newsletter

Nous contacter

Une erreur dans votre adresse postale ?
Signalez-le

Actualité

Culture

International

Mutualité Service

Santé

Société

Nos partenaires

Visitez le site de la Mutualité chrétienne

Coopération (19 avril 2001)

 

Les Magasins du monde

Made in dignity pour un monde plus solidaire

Si le Bio a la cote, si les considérations éthiques commencent à titiller les entreprises, la notion de commerce équitable fait peu à peu son chemin dans les esprits. Normal, Les Magasins du monde-Oxfam informent les consciences depuis près de 25 ans et démontrent quotidiennement qu’un commerce plus respectueux de l’Homme est possible.

Chaque matin, des millions de personnes font le même geste : elles boivent leur sacro-sainte tasse de café. Dans la tasse des uns, les grains de café ont été achetés à un prix défiant toute concurrence, 64 cents la livre. Le producteur étranglé par la baisse des cours préfère vendre à perte ou à prix coûtant que pas du tout. Dans la tasse des autres, moins nombreux il est vrai, un café acheté 126 cents la livre, près du double. Un prix juste pour le producteur qui a une réelle relation de partenariat avec son acheteur occidental. Ce dernier préfinance même la récolte et garantit une continuité dans la relation commerciale.

Les uns auront été guidés par le prix ou par la pub. Les autres auront préféré mettre quelques francs en plus et se soucier de la manière dont le Nord a fait commerce avec le Sud. Ils se seront souciés des indications apposées sur le produit. Le label Max Havelaar garantit les règles d’un commerce équitable pour le café et les bananes entre un producteur et un acheteur, notamment le réseau de la grande distribution. La marque Oxfam Fair trade (1) pour l’alimentaire et Made in dignity pour les produits d’artisanat définissent des critères de partenariat pour des relations Nord-Sud plus équitables et solidaires.

“Made in dignity, c’est la marque de la démarche des Magasins du monde-Oxfam, explique Denis Lambert secrétaire général. Elle s’applique à l’ensemble des produits que l’on trouve dans les Magasins du monde mais aussi à l’ensemble de notre démarche d’éducation permanente. Pour les produits, ce qui nous importe, c’est la qualité de la relation avec le partenaire du Sud plus que de voir s’il remplit précisément tous les critères Made in dignity. On va voir si, à travers la relation qu’on a avec lui, il va pouvoir améliorer la rencontre des critères. C’est une vision du commerce équitable qui a l’avantage d’être dynamique, de faire évoluer des situations et d’être réciproque. On poursuit ici un objectif de développement des populations.”

 

Une interpellation

Riz, thé, céréales, chocolat, vin… mais aussi bijoux, instruments de musique, t-shirts, sacs, chapeaux… la panoplie des produits qui marquent le respect des producteurs du Sud et de leur environnement est impressionnante. On les trouve dans les 75 Magasins du monde gérés par 70 salariés et près de 3.000 bénévoles. Une activité et un chiffre d’affaire en constante augmentation, mais Denis Lambert reste réaliste. “On crée une niche de consommation. Les Magasins du monde ne sont pas une alternative en soi. C’est une interpellation. On fait la démonstration qu’un autre commerce est possible.” Pour faire bouger les choses à plus grande échelle, la balle est dans le camp des consommateurs. Ils ont un réel pouvoir économique contrairement à ce qu’ils pourraient croire. La crise de la vache folle en est un exemple frappant. Une nouvelle niche écologique vient d’apparaître et les grands magasins commencent à jouer le jeu en proposant de plus en plus de produits Bio dans leurs rayons. ”Il y a en plus un pouvoir culturel. Il y a 25 ans, quelqu’un qui parlait d’environnement était considéré comme un marginal. Aujourd’hui, pour nous vendre n’importe quelle poudre à lessiver, on va nous dire qu’elle est plus verte que verte. C’est l’économique qui doit maintenant se justifier par rapport à l’environnement. Il y a eu un phénomène d’hégémonie culturelle, de contagion dans la société. Le combat à moyen terme des Magasins du monde-Oxfam, c’est le combat de l’hégémonie culturelle des droits économiques et sociaux dans l’économie.” Depuis 25 ans, l’association fait aussi un travail d’éducation permanente en profondeur et informe les consciences sur l’importance d’un commerce plus équitable et le développement d’un monde plus solidaire. Elle a été parmi les premières à mobiliser l’opinion publique sur les Accords multilatéraux sur les investissements, le fameux AMI qui ne nous voulait pas que du bien. Ce projet d’accord-là a été retiré mais les associations, les Ong et les citoyens veillent désormais aux grains et participent activement à chaque sommet de l’OMC (l’Organisation mondiale du commerce) pour dénoncer les dérives d’une mondialisation à tout crin. ”On voit apparaître un contre-pouvoir international de mondialisation solidaire (je préfère ce terme à celui d’anti-mondialisation) assez important auquel Les Magasins du monde participent. Ce contre-pouvoir regroupe une diversité de combats. On retrouve le consommateur qui n’a pas envie d’OGM, aux côtés du paysan qui ne veut pas qu’on brevète ses semences et des travailleurs de chez Danone. Ce mouvement pour une mondialisation solidaire regroupe tant les intérêts des travailleurs que ceux des consommateurs et ceux des citoyens. On est tous concernés et à plusieurs niveaux”, développe Denis Lambert.

Françoise Robert

(19 avril 2001)

(1) Oxfam-Wereldwinkels vzw distribue les produits alimentaires que l’on trouve dans les Magasins du monde et y appose la marque Oxfam Fair trade. L’asbl Magasins du monde-Oxfam distribue tout ce qui concerne l’artisanat et y appose la marque Made in dignity.

Réagir à cet article

Retour à l'index

"Coopération"

haut de page