Littérature (
17 décembre 2009)
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L’échappée
belle
Petites
histoires
autour de Noël
A
l’heure où se préparent sapins, repas de fêtes et cadeaux de circonstances,
l’écrivaine Colette Nys-Mazure nous engage sur le chemin de Noël tout en
rapports humains. Car pour elle, la Noël et la naissance qu’elle symbolise
«attisent en nous l’aptitude à aimer».
Les
textes démarrent dans l’Avent, cette période d’attente avant le 24 décembre.
Peu importent nos origines, nos croyances, nous pressentons qu’il s’agit
d’un temps essentiel, remarque l’auteure. Dans l’attente du réveillon, les
petites histoires se succèdent.
Chez Virginie, se posent
les inquiétudes pour sa fille en proie à un mari jaloux. Elle médite sur ce
qu’elle a transmis, tout en déposant au pied de la crèche «ses peurs, ses
peines, ses vœux secrets»… Elle s’atèle à se rendre disponible pour la
famille. Bientôt, «les siens ne tarderont pas à surgir, joyeux et vifs ou
marqués et tendus, ce sera selon».
Chez Lise, ce sont les
souvenirs qui se bousculent. Ceux de son bon-papa, il y a longtemps déjà.
Ceux du magasin Sarma où elle se sentait comme chez elle. «Comment vivre
quand personne ne pose plus jamais la main sur vos cheveux, votre visage,
votre épaule? On met ses poings en poche et on va errer par les rues aux
magasins condamnés». Et là par hasard, Eliane, ancienne vendeuse du
Sarma, l’interpelle.
Les récits se
poursuivent. Du «Noël d’aujourd’hui», nous passons au «Noël de toujours».
Entrent en scène des personnages «comme des santons» mais aux allures
bien modernes de ceux que nous croisons: étudiant en détresse, mendiant sous
un porche, gitane dans le froid…
Puis, étonnamment, la
lecture des contes aboutit à un récit reformulé du texte sacré. Marie
s’exprime en je. Dans sa maison de Nazareth, sur les routes, dans une grotte
devenant la crèche… elle raconte. Pour finalement interpeller, sur
l’actualité de la fuite, de l’exil. Et l’auteure de proposer un conte de
Noël à jouer, jeu scénique à l’appui.
Empreints de réflexions
à méditer, les contes se terminent par une prière.
CD
Colette Nys-Mazure,
“Noël en ce monde. Contes pour aujourd’hui”,
éd. Desclée de Brouwer, 2009. Au livre est joint un CD. L’auteure y lit
quatre de ses textes. 17 EUR.
L’échappée
belle
Chaque
fois le plaisir est renouvelé. Retrouver la plume d’Anna Gavalda, c’est
s’assurer de sourire, de goûter à la tendresse, de s’émouvoir en pénétrant
dans l’univers de personnages qui raisonnent en nous.
Cette
fin d’année, l’auteur à succès, qui se tient loin des caméras et du star
système, nous donne à lire un récit dans la veine des précédents –
«Ensemble c’est tout» et «La consolante», mais en beaucoup plus
court.
Des quelques 160 pages
version petit format, nous ne ferons qu’une bouchée.
Avec «L’échappée
belle», l’histoire est celle d’une journée volée aux convenances d’une
cérémonie de mariage qui s’annonçait guindée. Quatre frères et sœurs,
Garance, Simon, Lola et Vincent, retrouvent le plaisir d’être ensemble, loin
des mondanités, loin de cette belle-sœur irritante qu’une scène de
co-voiturage aura dépeint dans toute sa splendeur. «De toute façon, on ne
peut jamais rien dire dans cette famille, dit-elle excédée. Dès qu’on fait
la moindre remarque, les trois autres vous tombent dessus avec un couteau
sous la gorge, c’est ridicule.» Et la petite soeur de penser: «Mais
on s’en tape de ce que t’en penses, ma chérie!». On le voit l’entente
est au beau fixe entre soeur et belle-soeur.
«L’échappée belle»
a ce petit air de malice qu’Anna Gavalda ne manque pas d’insuffler à ces
personnages.
CD
Anna
Gavalda,
“L’échappée belle”, éd. La dillettante, 2009. 10 EUR.
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