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Musique  ( 6 mai 2004 )

 

Dans les pas de… Léo Ferré

Voici un livre né d’une triple rencontre entre des hommes qui n’avaient a priori aucune raison de se croiser : le Père jésuite Henri Lambert, qui fut aumônier (belge) des artistes, Luc Vidal, poète, créateur et animateur des Cahiers d’études Léo Ferré, et Philippe Olivier, mélomane et écrivain.

Autour de leur dialogue apparaît un Léo Ferré différent de celui qu’on nous a donné trop souvent à voir : l’athée, l’anar et le provocateur. C’est, curieusement, le Père Henri Lambert qui, le samedi 17 juillet 1993, prononce une allocation improvisée sur la dépouille de son ami Léo Ferré, dans le cimetière de Monaco, à la demande de l’épouse et de la sœur de l’artiste. C’est que l’amitié qui lie les deux hommes est ancienne - plus de 25 ans. Léo Ferré n’était pourtant pas chrétien, mais l’amitié qui les liait remontait à un certain hiver 69 où le Père Lambert, professeur de rhétorique dans un collège de Liège incitait ses élèves à développer leur curiosité intellectuelle. La chanson française, vecteur important de la culture, notamment littéraire, découvrait alors Léo Ferré que le Père Lambert invita à chanter au Collège. La résistance des parents qui n’y voyaient qu’un anar et un athée obtinrent l’annulation de ce gala qui eut tout de même lieu en dehors du Collège, au Palais des Congrès. C’est de cette époque que date la rencontre de Léo Ferré – et une amitié profonde – avec le Père Henri Lambert. “Ce qui nous a rapproché”, écrit-il, c’est que Ferré “savait s’engager dans la dignité de l’homme. Ni Dieu ni maître est une chanson contre la peine capitale…” Et contre Dieu ? Oui, si l’on veut bien voir que l’athéisme de Ferré était le refus obstiné et légitime d’une certaine image de Dieu telle qu’elle lui fut présentée dans le collège religieux de son enfance. Ce qu’il m’a appris, affirme encore le Père Lambert, “c’est que je ne puis pas me désintéresser du cri du monde…Trop de gens, même d’Église, affirment que Dieu rachètera tout ça, qu’il faut vivre avec… Mais si je ne peux apporter une solution à tous les problèmes du monde, je ne peux pas ne pas être frère.” Ce n’est pas pour rien que Ferré a chanté “O frères humains…” de François Villon. On trouvera également dans ce petit livre, à côté de textes de Luc Vidal, deux textes de Léo Ferré : “Technique de l’exil” et “Words…words … words” qui illustrent de manière dense et superbe l’exigence et l’authenticité de l’artiste qui savait dire les choses comme elles sont, et plus encore, ajoute Claude Sarraute, “dire les choses comme elles ne devraient pas être !”

CVR

 

Dans les pas de… Léo Ferré. Par H. Lambert, L. Vidal, P. Olivier. Editions Les 3 Orangers (2003). Collection Dans les pas de… (16,50 EUR)

 

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