Dans les
livres
(17 septembre 2002)
La communication interne
en entreprise
Depuis le “bonjour” du matin jusqu’à l’assemblée générale avec discours du grand patron en passant par les réunions de services, ça communique bien sûr dans les entreprises.
Mais la communication interne en entreprise fait davantage référence à une dimension plus construite, une action volontaire pour gérer l’information et même alimenter une certaine culture d’entreprise. “Les efforts portés sur la communication en entreprise, les services qui sont créés en son sein feront bientôt croire que cette communication n’existe que si on la gère”, constate Claude Duterme dans l’introduction de son livre.
L’auteur, formateur en entreprise et psychothérapeute, propose de sortir des conceptions réductrices de la communication liées à la seule transmission de l’information (avec comme dada les nouvelles technologies) et d’aller vers une approche systémique et pragmatique de la communication à partir des concepts de l’école de Palo Alto. Cette approche suppose d’analyser l’ensemble des interactions en jeu au sein de l’organisation car les options techniques, structurelles, financières qui y sont prises sont significatives des relations entre les différents acteurs dans l’entreprise. D’où la prise en compte nécessaire de tous les membres de l’organisation: dirigeants et personnels, actionnaires et syndicats.
Après une description des approches traditionnelles et de l’approche systémique de la communication interne, l’auteur examine les pratiques et stratégies mises en place dans les entreprises et invite à s’interroger sur le système de communication entre les différents acteurs. Cet ouvrage donnera matière à réflexion aux cadres, dirigeants, gestionnaires des ressources humaines, consultants en entreprise et syndicalistes pour leurs propres actions. Il intéressera également les professeurs et étudiants en management et en communication sociale ainsi que les formateurs.
“La communication interne en entreprise - L’approche de Palo Alto et l’analyse des organisations”.
Claude Duterme - Editions De Boeck - 172p - 2002. Prix: 24,95 EUR
JD
Changeurs de monde
“Nous ne supportons pas le monde tel qu’il est… Nous sommes des millions à ne pas accepter la manière dont fonctionne la société humaine…Comment alors expliquer que tout aille si mal dans ce monde”. Ainsi commence l’essai de Grégor Chapelle qui est aussi un manifeste lancé aux citoyens, “ces changeurs de monde qui s’ignorent”. Le premier combat, dit-il, est de lutter contre le cynisme ou le fatalisme et de retrouver la capacité d’agir alors que tout nous pousse à devenir “des citoyens choux-fleurs”.
Grégor Chapelle est avocat au Barreau de Bruxelles. Il s’est engagé dans de nombreux mouvements de citoyens. Membre du défi “Do it for Africa”, fondateur d’Oxyjeunes/Hydrojeunes puis président de la FEF (Fédération des
Étudiants francophones), porte-parole d’Actions Birmanie, il interroge le système éducatif qui nous prépare plus souvent à la passivité qu’à la recherche et à la réflexion active. Il interpelle les médias, car il apparaît de plus en plus clairement, dit-il, qu’ils ne sont pas pour rien dans le développement de ce fatalisme auquel s’abandonnent tant de citoyens-spectateurs. Il apostrophe enfin un système politique qui offre chaque jour aux hommes et aux femmes de moins en moins de moyens d’influencer l’avenir de nos sociétés.
Tout cela va-t-il trop loin ? Il y a un paradoxe dans cet ouvrage qui énumère tous les arguments du découragement pour finalement se transformer, malgré tout, en une “lettre au changeur de monde qui est là” en faisant le tour de nos capacités : le pouvoir du consommateur, le pouvoir du jugement moral, le pouvoir de l’électeur, le pouvoir-initiative de l’action collective…
“Changeurs de mondes”. Grégor Chapelle - Éditions Vie Ouvrière. Prix: 14,75 euros.
L'ouvrage peut être commandé en ligne sur
www.changeursdemonde.net
Entretiens
avec le Cardinal Danneels
Il est rare qu’un évêque accepte de dialoguer librement et publiquement avec des intellectuels et des personnalités engagées. C’est pourtant ce que le Cardinal Danneels a accepté de faire. Il ne s’agit pas d’interviews “journalistiques”, à la recherche de bons mots ou de bonnes paroles à monter en épingle, mais de conversations librement menées durant plusieurs heures, préparées puis mises en forme pour la lecture par le théologien Peter Schmidt.
Voilà donc une parole “non officielle” qui nous permet de découvrir une personnalité marquante de l’Église catholique. Mais c’est aussi le cas pour ses interlocuteurs, dont on apprend tout autant, avec lesquels il s’est entretenu tour à tour : le politique Jean-Luc Dehaene, le biologiste Jean-Jacques Cassiman, le prêtre et homme de communication Gabriel Ringlet, le directeur d’opéra Gérard Mortier, le théologien Louis Dupré, et le politique Josef Maton.
L’intérêt de ces conversations est que les questions ne se rapportent pas uniquement au devenir de l’Église. Elles abordent un vaste ensemble de questions importantes pour l’avenir de nos sociétés. L’homme peut-il se satisfaire d’être conduit par l’activité économique ? Quel serait une croissance économique respectueuse des hommes, de leur environnement et surtout soucieuse d’une juste répartition des biens ? Quel avenir pour la politique, le souci du bien commun et des valeurs collectives, dans une société portée par un très fort courant individualiste? Pourquoi l’Église apparaît-elle toujours sur la défensive par rapport aux valeurs du monde moderne? La religion a-t-elle encore un avenir au vu des avancées constantes du savoir scientifique?
Un franc-parler donc pour ces conversations qui ne craignent pas d’aller au plus concret et dans lesquelles le Cardinal ne se protège aucunement derrière une pensée officielle. C’est bien son avis qu’il veut nous faire partager, parfois dissonant par rapport à l’Église actuelle, mais toujours inspiré dans sa longue et diverse tradition.
“Franc parler - Six entretiens réunis par Peter Schmidt”. Éditions Desclée de Brouwer 2002. Traduit du néerlandais (Éditions Averbode 2000). Prix: 26 euros
CVR
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