Dans les livres
(18 avril 2002)
La vie
de Victoire Cappe
Née à Liège en mars 1886 dans une famille bourgeoise, Victoire Cappe est la créatrice et le moteur du mouvement social féminin chrétien en Belgique. Son engagement est tel qu’elle s’est complètement identifiée à son action. En 1907, elle fonde à Liège un syndicat autonome des ouvrières de l’aiguille afin de favoriser l’émancipation des travailleuses. Un engagement direct loin d’être évident à une époque où la subordination des femmes est la règle. Pour cultiver l’autonomie féminine et promouvoir le droit des travailleuses, elle développe tout un réseau d’œuvres féminines avec des cours professionnels, un secrétariat d’apprentissage, un restaurant, une mutualité familiale… En 1912, Victoire Cappe crée le Secrétariat général des Unions professionnelles féminines chrétiennes et organise des cercles d’étude sociaux, des journées syndicales, des congrès, etc. Dès 1916, elle organise des semaines sociales pour enseignantes et pour ouvrières propagandistes, une initiative qui mènera après la guerre, à la création de l’Ecole sociale Catholique de Bruxelles, première institution permanente d’enseignement social en Belgique…
C’est indéniable, Victoire Cappe a marqué l’histoire des femmes dans notre pays. Sa vie a quelque chose de grand et de tragique. “Elle louvoie continuellement entre la volonté de changer les choses et sa soumission aux règles ecclésiastiques et sociales qui affirment la hiérarchie de sexes et la répartition spécifique de leurs responsabilités”, décrit l’auteure Denise Keymolen, docteure en histoire. Cette biographie aborde tous les aspects de la personnalité de Victoire Cappe. L’historienne a choisi de nous faire part des angoisses de cette femme qui souffre de dépression chronique. Différents échecs, son exclusion du comité directeur de la CSC mineront ses forces morales et physiques. Victoire Cappe finira malheureusement sa vie repliée sur elle-même. Un récit passionnant !
Victoire Cappe, une vie chrétienne, sociale, féministe (1886-1927)
Denise Keymolen, édition Kadoc, Carhop, Academia Bruylant
- Prix public :
38,99 EUR.
Le MOC fait une promotion et vend l’ouvrage à 24 EUR. Pour le commander tél. au MOC au 02/246.38.04.
Les femmes, mais qu’est-ce qu’elles veulent ?
Ben oui tiens au fond, qu’est-ce qu’elles veulent encore ? Elles font des études, elles travaillent. Elles ont des crèches pour garder leurs enfants. Elles ont obtenu le droit de vote, elles sont ministres, parlementaires ou bourgmestres. Et puis maintenant, les maris ou compagnons les aident dans les tâches ménagères… Franchement, le combat des femmes, il sert encore à quoi ? Comme le dit bien Gisèle Halimi dans cet ouvrage, “force est de constater qu’un énorme fossé existe entre le droit proclamé et le droit vécu”. L’égalité reconnue dans les textes et discours officiels reste à obtenir dans les faits. 80 % des tâches domestiques sont encore aujourd’hui accomplies par des femmes, l’écart des salaires entre les hommes et les femmes est toujours de l’ordre de 25 % en Europe, l’inégalité politique demeure malgré le principe de parité appliqué dans certains pays, la pauvreté touche 70 % de femmes dans le monde, les femmes sont les premières victimes de la guerre et de la violence. Alors ? Tout est acquis ?! Dans ce livre, 24 femmes et 3 hommes mettent en évidence, du Nord au Sud l’ampleur et l’enracinement des résistances à une véritable égalité entre les sexes. L’ouvrage qui est l’aboutissement d’un Carrefour de la pensée tenu au Mans en décembre 2000, dresse la situation des femmes en ce début de troisième millénaire de manière assez complète et dans une écriture qui reste très abordable.
Les femmes, mais qu’est-ce qu’elles veulent ?
sous la direction de Henry Lelièvre,
Éditions Complexe Prix : 18,30 EUR
Corps de femmes
L’histoire a montré la vision que la société patriarcale avait de la femme :
elle se doit d’être mère et épouse… Mais ce n’est pas elle qui décide ni de l’un, ni de l’autre. Le corps de la femme a suscité depuis toujours une peur, mais aussi une fascination et une convoitise. Avec la peur se sont manifestés les pires violences et l’horrible mépris.
Comment les fem-mes ont-elles réussi à s’émanciper et à quel prix ? Comment les femmes ont-elles pu reconquérir leur corps longtemps sacrifié à la seule fonction reproductrice ? Comment la société, les politiques, les juristes, les artistes, les médias se sont appropriés aussi le corps de la femme ? C’est ce que les auteures * de ce livre tentent d’explorer à travers des chemins divers qui passent par la médecine, la justice et le droit, jusqu’aux combats des féministes pour l’avortement et contre le harcèlement sexuel.
*R. Bauthier, M-T Coenen, I. Dumont, M-S Dupont Bouchat, A. Garcia, E. Gubin, Y. Knibiehler, R. Lewin, B. Marquès-Pereira, H. Peemans-Poulet, V; Piette, F. Raes.
Corps de femmes, sexualité et contrôle social,
sous la direction de Marie-Thérèse
Coenen, De Boeck Université, collection POL-HIS (politique et histoire) - Prix public : 24,95 EUR.
L’Université des femmes fait une promotion et vend l’ouvrage à 22,50 EUR. Pour le commander tél. au 02/229 38 72.
Femmes et fières de l’être
Le XXe siècle restera comme celui du bouleversement de la condition féminine dans nos pays occidentaux. Cet ouvrage, richement illustré, décrit chronologiquement les principales étapes de l’émancipation féminine durant ce siècle. Des suffragettes aux militantes d’avant-guerre, du MLF aux Chiennes de garde, les femmes on fait avancer l’égalité entre les hommes et les femmes. L’ouvrage parcourt les luttes des mouvements de femmes, dresse le portrait de 28 femmes “incontournables” et parcourt enfin les débats qui s’animent encore aujourd’hui.
Femmes et fières de l’être, un siècle d’émancipation féminine • S. Bosio-Valici et M. Zancarini-Fournel • Larousse • Collection 20/21 d’un siècle à l’autre • 22,42 EUR
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