Pierre Moreau, qui est maître-assistant à la Haute École Roi Baudouin à Mons et conseiller dans une entreprise de formation par le travail tente de faire répondre à ces question à travers un récit qui le rapproche du roman, mais qu’il fait alterner avec des réflexions surgies d’un module de formation dispensé à de futurs instituteurs et assistants sociaux. Voilà pourquoi le livre est sous-titré roman pédagogique.

Pourquoi les inégalités entre hommes se transmettent-elles de génération en génération ? Pourquoi les jeunes très défavorisés se retrouvent le plus souvent en situation d’échec ? Comment sortir les plus pauvres de l’analphabétisme ? L’exclusion n’est pas seulement financière mais aussi culturelle. Mieux comprendre les personnes vivant dans la grande pauvreté, tel est l’objectif de ce roman-essai au bout duquel l’écrivain condescendant ne voit plus les pauvres comme des pauvres gens mais comme des personnes qu’il a appris à connaître en approchant leurs conditions de vie et en entendant leur langage. 

Ainsi, la “gouvernementabilité” (!) des systèmes politiques nationaux paraît limitée dans le contexte actuel marqué par un vaste mouvement d’internationalisation. La place à réserver aux acteurs collectifs traditionnels de la démocratie (comme les grandes organisations sociales) est souvent remise en question. La montée du renforcement de l’appareil de contrôle de l’Etat (les pouvoirs des tribunaux, la police…) et la dégradation concomitante de certains droits politiques comme le droit d’asile ou le droit de grève sont inquiétantes. L’accroissement du nombre de citoyens de “seconde zone” (les chômeurs, les minimexés, les sans-abris, les sans-papiers…) remettent en question les fondements des institutions démocratiques. L’exigence de plus en plus ouvertement exprimée d’un fonctionnement transparent de la démocratie et la revendication d’une réelle participation pressent au renouvellement des pratiques de la démocratie. Le désintérêt général pour la vie politique indique le manque de confiance envers les professionnels de la politique… Que devient donc la démocratie face à ces questionnements ? Comment les pouvoirs politiques actuels réagissent-ils devant ces invitations à recomposer la démocratie ?

C’est à cet ensemble de questions que des politologues belges et étrangers, dans un colloque qui s’est tenu les 12 et 13 mars 99 à Bruxelles, organisé par l’Association Belge de Science Politique - Communauté française (ABSP-CF), tentent de répondre. Ou tout au moins de susciter une recréation démocratique de nos systèmes politiques en explorant les études européennes, la théorie politique, les études électorales, l’analyse des acteurs politiques et sociaux, le management public…

Les années 90 ont aussi vu se renforcer les revendications de l’Europe sociale et les premières euromanifestations pour la défense de l’emploi, la protection sociale et la lutte contre l’exclusion au nom de la défense du modèle social européen.

L’Europe sociale est donc en train de se faire et de se défaire. Est-il possible aujourd’hui de tenter, sinon un premier bilan, de dire au moins où nous en sommes ? C’est précisément l’objet de cet ouvrage d’éclaircir le fourre-tout de revendications portées par ce thème de l’Europe sociale et de cerner les enjeux sociaux à venir au moment où l’Euro va faire son entrée dans nos vies quotidiennes. C’est donc à un précieux travail d’éclaircissement que s’est attelé le journaliste Christophe Degryse, spécialiste des questions européennes. L’ouvrage s’attache aussi à définir le rôle des mouvements sociaux et syndicaux dans les rapports de force communautaire. L’Europe sociale, en effet, n’est pas un projet qui peut se concocter dans des cabinets d’études. L’Europe sociale sera la résultante du rapport de forces qui se noue entre les acteurs politiques, économiques et sociaux.