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Livres  ( 15 juin 2010)

Le manuscrit de Sainte-Catherine


 

Compostelle: la mort d'un mythe?

En juillet 2008, André Linard et sa femme, Suzanne Dubois, ont fermé la porte de leur maison pour se rendre à pied à Saint-Jacques-de-Compostelle. Trois mois de marche, d'émotions, de rencontres inoubliables. Mais aussi de nombreuses déceptions et désillusions sur ce “Camino”, victime de son succès. A un point tel qu'il ne permettrait plus vraiment de réaliser ce qui le rend attirant…

2010, année jacquaire (1). Le mythique pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle survivra-t-il aux hordes de pèlerins et de touristes attendus cet été? Forts de leur expérience récente, André Linard et Suzanne Dubois n'en sont pas certains… Il y a deux ans, ils ont réalisé leur rêve: parcourir à pied les 2080 kilomètres qui les séparaient de Santiago, dans le nord-ouest de l'Espagne, sur le chemin (ou plutôt l'un des chemins) de Compostelle. Grands randonneurs, ils voulaient vivre cette aventure où se mêlent défi, endurance, volonté, rencontres, vie simple, questionnements et cheminement intérieur. En cela, le Chemin a répondu à leurs attentes. Dans leur ouvrage, les deux Bruxellois livrent beaucoup d'anecdotes témoignant des mille et un bonheurs récoltés lors de ce périple, malgré la fatigue, la souffrance, les difficultés.

Mais ils jettent également un regard critique et désabusé sur ce Chemin dont l'effet de mode ne fait que s'accélérer. Demande croissante de spirituel? Volonté de beaucoup de prendre distance par rapport au rythme et aux valeurs de notre société? Sans doute cela joue-t-il. Mais, racontent les auteurs, le Chemin, dans sa portion espagnole en tout cas, accueille de plus en plus d'individus qui le considèrent soit comme un terrain d'aventures, soit comme un lieu touristique. Non sans humour parfois, André et Suzanne citent les dérives et excès liés à ces nouveaux visiteurs: routes parsemées de déchets, individualisme et irrespect croissant dans les lieux d'hébergement, tricheries pour obtenir les fameux diplômes prouvant la réalisation à pied des 100 derniers kilomètres du Chemin… Ils décrivent aussi comment, pour les autochtones, le miracle de Compostelle se transforme en cauchemar… ou en aubaine.  Le Chemin est bel et bien devenu, en Espagne, une affaire commerciale, un enjeu économique. Y compris pour l'Eglise catholique de Galice.

En définitive, que reste-t-il de ce voyage à Compostelle, pour ce couple de pèlerins (qui s'est interrogé sur le sens de ce mot)? “Ce pèlerinage est pour nous une réussite. Il nous a permis de nous remettre en question, de comprendre l'absurdité de cette course permanente. Mais que faire avec nos découvertes? (...) Une chose est sûre en tout cas: notre chemin de Saint-Jacques ne s'est pas terminé le jour où nous y sommes arrivés. Non seulement parce qu'un jour, c'est sûr, nous repartirons faire de la très longue distance. Mais aussi parce que le Chemin qui nous appelle, c'est celui de toute la vie”.

// JD

(1) La St-Jacques, le 25 juillet, coïncide avec un dimanche en cette année 2010.

 

>> “Compostelle – la mort d'un mythe” • Suzanne Dubois et André Linard Couleur livres- 2010 14 EUR.


 

 

Le manuscrit de Sainte-Catherine

Willy Deweert, l'auteur des “Allumettes de la sacristie”, livre un thriller mystique haletant et délivre un message d'espoir et d'amour.

2018. Au pied du Mont Horeb, dans le désert du Sinaï, une longue quête trouve son aboutissement. Elle a mené un improbable duo en maints endroits du monde, de Milan en Egypte en passant par San Cristobal, le New Hampshire, Amsterdam et Washington… Marquée de morts violentes, de haine et de rejets, cette quête a été suscitée par un petit livre, quelques dizaines de pages qui affirment que “Le mal ne l’emportera pas” et murmurent “Je suis une présence qui s’offre sans s’imposer”… Ce livre, le "Manuscrit de Sainte-Catherine", est apparu dans la bibliothèque d’un ancien monastère. Il dérange tant les intégristes de tous bords que ceux-ci entament une course-poursuite effrénée pour le récupérer…

Un nouveau “Da Vinci Code” de Dan Brown, le thriller mystique de Willy Deweert? Loin s’en faut ! Le suspens est leur seul point commun. Le livre de Willy Deweert est d’une tout autre encre. L’auteur des “Allumettes de la sacristie” livre une quête du Graal des temps modernes.

Ecrit sur un rythme haletant, comme tout bon thriller, le récit accroche et, de rebondissement en rebondissement, maintient l’envie du lecteur de savoir ce qui va se passer… Mais, l’essentiel se trouve entre les chapitres, dans quelques pages écrites en italique et présentées comme des extraits du Livre. C’est à celles-là que l’on revient tout naturellement, une fois le livre terminé. Willy Deweert y fait entendre le Dieu du Livre, Celui auquel il croit et qui, au-delà des différentes religions et des conventions des institutions, délivre obstinément un message d’amour. Sans tenter de les convertir, ce message va transformer les principaux personnages du roman qui, un peu paumés et fragiles, vont découvrir peu à peu leur humanité. C’est là l’essentiel de ce livre attachant, le cœur du suspense du roman et de chaque existence. 

// Anne-Marie Pirard

 

>> “Le Manuscrit de Sainte-Catherine” • Willy Deweert Desclée de Brouwer/Mols – 2010 429 p. 23 EUR.

 


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