Recherche :

Loading

La rédaction

Notre histoire

Newsletter

Nous contacter

Une erreur dans votre adresse postale ?
Signalez-le

Actualité

Culture

International

Mutualité Service

Santé

Société

Nos partenaires

Visitez le site de la Mutualité chrétienne

Instants en équilibre (7 novembre 2013)

Quinzaine après quinzaine, Christophe André, psychiatre français, livre dans En Marche une vingtaine d’histoires et leurs enseignements, comme autant de leçons de sagesse, au plus près du quotidien, pour avancer sur le chemin de l’équilibre intérieur et de la sérénité.

La photographie est de Anne-Sophie Trischler, étudiante en photographie à l’école des arts et de l’image, Le 75. Elle a été réalisée à la demande du journal En Marche, avec le soutien de la Loterie nationale.

Bonheurs subtils

© Anne-Sophie Trischler - Le 75
Cliquez sur la photographie pour l'agrandir
Tu vieillis. Depuis que tu es tout petit, tu vieillis. Longtemps, tu n’y a pas songé. Puis tu as commencé à y penser, mais mal : avec douleur, tristesse, inquiétude. Alors, tu fuyais la question du vieillissement. Et la question restait là, comme une sale petite poussière cachée sous le tapis de tes autres pensées et de tes activités. Mais maintenant, c’est bon : tu acceptes que tu vas vieillir, tu acceptes que tu vas mourir. Et au lieu de t’attrister, ça te donne de la force et de l’intelligence.

Ça te donne le goût du bonheur. Tu te souviens de cette phrase de Pierre Desproges : "Vivons heureux en attendant la mort". Et de cette autre de Paul Claudel : "Le bonheur n’est pas le but, mais le moyen de la vie". Nous ne vivons pas seulement pour être heureux, mais parce que nous pouvons l’être, parfois, souvent. Sinon, sans le bonheur, cette vie ne vaudrait pas tellement la peine ; ou ne serait pas si intéressante. Et tu as aussi compris autre chose : que tu devais te résoudre, comme tous les humains à être un intermittent du bonheur. Il vient, il part, il revient, il repart. Après son départ, tu peux l’attendre, l’espérer, gémir et regretter. Ou continuer de vivre, en allant là où tu sais qu’il passe souvent.

Cela ne t’attriste plus, ces intermittences du bonheur dans ta vie. Tu es devenu "plus intelligent du bonheur" : tu as appris à travailler aux conditions de sa venue, sans t’arrêter pour l’attendre, mais en continuant de vivre… Tu as décidé de travailler à ton bonheur. C’est ce que le philosophe Spinoza appelle : "rechercher la joie par décret de la raison". Et ce travail ne te pèse pas. Au contraire, tes efforts pour t’en rapprocher te font du bien. C’est sans doute pour cela que l’écrivain Jules Renard notait dans son Journal : "Le bonheur, c’est de le chercher". Cherche, cherche encore, mais n’oublie jamais d’en sourire…

EXTRAIT DE L’OUVRAGE “SÉRÉNITÉ. 25 HISTOIRES D’ÉQUILIBRE INTÉRIEUR”/
CHRISTOPHE ANDRÉ / ÉD. ODILE JACOB / 2012

haut de page Retour à l'"Index culture"