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Instants en équilibre (19 septembre 2013)

Quinzaine après quinzaine, Christophe André, psychiatre français, livre dans En Marche une vingtaine d’histoires et leurs enseignements, comme autant de leçons de sagesse, au plus près du quotidien, pour avancer sur le chemin de l’équilibre intérieur et de la sérénité.

La photographie est de Antoine Delcroix, étudiant en photographie à l’école des arts et de l’image, Le 75. Elle a été réalisée à la demande du journal En Marche, avec le soutien de la Loterie nationale.

Accepter le bonheur comme une expérience

© Antoine Delcroix - Le 75
Cliquez sur la photographie pour l'agrandir
Longtemps, tu as cru que tu avais un problème avec le bonheur. Il te semblait que tes bonheurs à toi étaient moins bien que ceux des autres. Moins intenses, moins durables, moins purs (chez toi, il y avait toujours un petit truc qui clochait). Ça t’a longtemps gâché la vie, du coup : même quand tu étais heureux, tu te demandais si tu l’étais vraiment, si c’était ça le bonheur, et ce genre de questions à la noix. Les seuls moments durant lesquels tes bonheurs te semblaient parfaits, c’est quand ils étaient passés. Comme dans la citation de l’écrivain Raymond Radiguet : « Bonheur, je ne t’ai reconnu qu’au bruit que tu fis en partant. »

oi aussi, tu as eu ce sentiment : après avoir longtemps été le champion des bonheurs rétrospectifs, tu es devenu celui des bonheurs finissants. Jamais un soleil couchant ne te bouleversait autant que lorsqu’il s’agissait de celui du dernier crépuscule de tes vacances. Jamais un baiser ne te paraissait aussi émouvant que celui qui précédait une longue séparation. Jamais ton père ne t’avait semblé aussi émouvant que quand tu allais le voir peu avant qu’il ne meure (tu savais qu’il allait mourir). Bref, toi et le bonheur, ça avait toujours été une drôle d’histoire, un peu boiteuse, un peu ratée.

Et puis, peu à peu, ça a changé. Tu as compris que le problème ne venait pas du bonheur, mais de tes attentes envers le bonheur : attentes d’intensité, de pureté, d’éternité. Comment en es-tu arrivé à comprendre ça ? Tu n’en as aucune idée. Sans doute est-ce à force d’expériences, de prises de conscience, ou peut-être juste le temps qui a passé. Peut-être est-ce lié à l’âge, mécaniquement. En tout cas, c’est là : tu es aujourd’hui capable de savourer le moindre copeau de bonheur sans te poser trop de questions. Ou plutôt, tu fais ça dans le bon ordre : d’abord tu savoures, et après tu réfléchis....

EXTRAIT DE L’OUVRAGE “SÉRÉNITÉ. 25 HISTOIRES D’ÉQUILIBRE INTÉRIEUR”/
CHRISTOPHE ANDRÉ / ÉD. ODILE JACOB / 2012

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