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Instants en équilibre (6 juin 2013)

Quinzaine après quinzaine, Christophe André, psychiatre français, livre dans En Marche une vingtaine d’histoires et leurs enseignements, comme autant de leçons de sagesse, au plus près du quotidien, pour avancer sur le chemin de l’équilibre intérieur et de la sérénité.

La photographie est de Jany Kasmi, étudiante en photographie à l’école des arts et de l’image, Le 75. Elle a été réalisée à la demande du journal En Marche, avec le soutien de la Loterie nationale.

Lâcher prise

© Jany Kasmi - Le 75
Cliquez sur la photographie pour l'agrandir
L’autre jour, tu es tombé malade. Une sorte de grippe foudroyante qui t’a obligé à rester alité deux jours. Pendant ces longues heures au lit, durant ces moments calmes où tout le monde est au travail ou à l’école, tu as songé à de vieux souvenirs.

Lorsque tu étais enfant, tu aimais ces moments où tu étais malade. Tu les aimais parce que ça te permettait de ne pas aller à l’école, et de te faire un peu chouchouter, mais aussi pour la petite torpeur dans lequel ces affections te plongeaient. Tu te souviens qu'alors tu étais à la fois présent et détaché, comme anesthésié : une sorte d’apathie sereine. Installé sur le canapé du salon familial tu observais les allées et venues des uns et des autres, tu écoutais les échanges, tu assistais à toutes les actions auxquelles tu n'étais plus invité à participer : mettre la table, ranger le désordre, prendre part aux discussions… Tu étais présent mais comme déconnecté. Et bizarrement, cet état n'était pas si douloureux ou si gênant ; et même plutôt intéressant !

Maintenant, lorsque tu es souffrant, tu commences par réagir en adulte : tu considères ta maladie comme un handicap, qui te prive de quelque chose, qui te rend inefficace. Tu as perdu ces capacités d'acceptation de l'enfance, qui te permettaient d'habiter ces instants d’apathie et de lâcher prise sans les juger négativement. Mais aujourd’hui, te remémorer tous ces souvenirs t’a fait plaisir, t’a fait sourire. Puis réfléchir. Du coup, tu t’es efforcé d’habiter ces heures alitées avec curiosité et acceptation. Tu as essayé de retrouver la sagesse et la paix de tes apathies fébriles du temps de l’enfance. Tu as songé à ta difficulté à te laisser aller à ne rien faire. Il n’y a que la maladie qui arrive aujourd’hui à t’y contraindre. Et si tu apprenais à lâcher prise même quand tu n’as pas 39° de fièvre ?

EXTRAIT DE L’OUVRAGE “SÉRÉNITÉ. 25 HISTOIRES D’ÉQUILIBRE INTÉRIEUR”/
CHRISTOPHE ANDRÉ / ÉD. ODILE JACOB / 2012

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