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Instants en équilibre (18 avril 2013)

Quinzaine après quinzaine, Christophe André, psychiatre français, livre dans En Marche une vingtaine d’histoires et leurs enseignements, comme autant de leçons de sagesse, au plus près du quotidien, pour avancer sur le chemin de l’équilibre intérieur et de la sérénité.

La photographie est de Jonas Halkin, étudiant en photographie à l’école des arts et de l’image, Le 75. Elle a été réalisée à la demande du journal En Marche, avec le soutien de la Loterie nationale.

Acceptation

© Jonas Halkin - Le 75
Cliquez sur la photographie pour l'agrandir
Lorsque tu avais 16 ou 17 ans, ta petite amie de l’époque, t’avait offert un exemplaire des Lettres à un jeune poète, de Rainer-Maria Rilke. Tu l’as toujours gardé avec toi, tu aimes bien sa petite couverture crème et son beau papier d’autrefois. Tu en relis souvent des passages. L’autre jour, tu étais triste, et tu as relu ceux qui parlent de la tristesse: “Si notre regard portait au delà des limites de la connaissance, et même plus loin que le halo de nos pressentiments, peut-être recueillerions- nous avec plus de confiance encore nos tristesses que nos joies. {…} De grâce, demandez- vous si ces grandes tristesses n’ont pas traversé le profond de vous-même, si elles n’ont pas changé beaucoup de choses en vous, si quelque point de votre être ne s’y est pas profondément transformé. {…} Ne vous effrayez pas quand une tristesse se lève en vous”.

Avec les années (et les efforts) tu as appris à accepter. Appris à connaître la saveur de l’acceptation, la vraie. Pas le goût amer de la résignation, cette acceptation par contrainte ou par épuisement. Ni celui, écœurant, du mensonge et de la fausse acceptation. Non. Le goût suave et apaisant du “oui” sincère à l’adversité et aux contrariétés. Le “oui” à ce qui heurte et fait souffrir. Ce “oui” qui ne veut pas dire “c’est bien”, mais “c’est là ; c’est déjà là ; que j’en pleure ou que j’en trépigne ou que je m’en foute, c’est déjà là. Que faire maintenant avec ça?” Et maintenant tu sais, toi, que quand tu arrives à dire ce genre de “oui” dans ta tête, tout redevient possible…

Tu sais qu’il faut parfois cesser de vouloir rectifier tes expériences émotionnelles, de vouloir corriger tes états d'âme. Le choix de l’acceptation t’incite aussi à simplement faire ce qu’il y a de mieux à faire, sans gémir ni râler. Tu ressens, puis et tu décides que faire ou ne pas faire, mais sans t’affliger de surcroit. Car l’acceptation est une alternative à l’affliction, pas à l’action.

EXTRAIT DE L’OUVRAGE “SÉRÉNITÉ. 25 HISTOIRES D’ÉQUILIBRE INTÉRIEUR”/
CHRISTOPHE ANDRÉ / ÉD. ODILE JACOB / 2012

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