Recherche :

Loading

La rédaction

Notre histoire

Newsletter

Nous contacter

Une erreur dans votre adresse postale ?
Signalez-le

Actualité

Culture

International

Mutualité Service

Santé

Société

Nos partenaires

Visitez le site de la Mutualité chrétienne

 Cinéma (21 février 2008)

Les cerfs-volants de Kaboul

Marc Foster adapte le best-seller de Khaled Hosseini: le récit d’une amitié trahie sur trente ans d’histoire afghane.

 

Dans les années septante, à Kaboul, les cerfs-volants colorés volaient au-dessus de la ville, des places et des terrasses. Chaque année, un grand concours était organisé et c’était à qui abattrait le plus grand nombre de cerfs-volants en une vraie bataille aérienne. A ce jeu-là, Amir, le fils d’un riche commerçant et Hassan, le fils des domestiques, sont les plus forts. Pourtant, cette année-là, tout finira très mal. Parce que Hassan est de l’ethnie hazara dans un Afghanistan où les Pachtoun sont les plus nombreux, il sera violenté, violé sous les yeux de son ami. Et parce qu’Amir n’a pas pu le protéger, il en vient à le détester. A le trahir, même. Quelques jours plus tard, quand  les chars soviétiques envahissent la ville, Amir et son père choisissent de partir. Hassan gardera la maison avec son père.

Vingt ans plus tard, Amir vit en Californie et est devenu écrivain. Son père vient de mourir  quand un coup de fil le rappelle au pays: peut-être le temps est-il venu de se racheter ? Mais Kaboul a bien changé. Les chars soviétiques sont partis, et les Talibans sont au pouvoir. Les matchs de foot sont interrompus par des lapidations de femmes adultères et dans les rues tous les hommes sont barbus, les arbres ont été abattus et les cerfs-volants sont interdits.

“Les cerfs-volants de Kaboul” était d’abord un livre, un best-seller même, de Khaled Hosseini, un médecin américain qui, à l’instar d’Amir, est né à Kaboul et a émigré aux Etats-Unis en 1980. Réalisé par le suisse Marc Forster (qui réalisera le prochain James Bond), il est en soi une véritable curiosité puisque tourné en Chine avec des comédiens afghans, iraniens ou égyptiens, et dialogué en dari, la langue afghane.

Des années 70 à la veille du 11 septembre, le film retrace le martyr de l’Afghanistan, mais plus encore, il est un voyage intérieur, le parcours secret d’un homme au coeur même de sa propre histoire. «Les thèmes de la culpabilité, de l’amitié, du pardon, de la perte d’un être cher et du désir de se racheter ne sont pas spécifiquement afghans, mais universels», écrit Khaled Hosseini.

La première partie du film laisse aux personnages tout le temps de prendre chair. Baba, le père (Homayoun Ershadi, remarqué dans « Le goût de la cerise », de Kiarostami), jeune et altier à Kaboul, pompiste las en Californie, est tout simplement formidable. Lors de la sortie du film, on apprenait que les deux enfants (Zekeria Ebrahimi et Ahmad Khan Mahmidzada) avaient dû quitter leur pays pour des raisons de sécurité, le film y étant par ailleurs interdit.

La seconde partie du film déçoit quelque peu; les rebondissements sont prévisibles tandis que la vision globale reste très manichéenne, jusqu’au happy end dans cette terre d’accueil idyllique que sont les Etats-Unis.

Linda Léonard

 

Les Cerfs-volants de Kaboul,

avec Homayoun Ershadi, Zekeria Ebrahimi, Ahmad Khan Mahmidzada, Khalid Abdalla. 122’.

Le livre de Khaled Hosseini est disponible en poche aux Editions 10/10 (environ 8,50 EUR). 


Retour à l'index "Culture"

haut de page