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Cinéma  ( 2 septembre 2010)

 

L’arbre

Julie Bertucelli filme le deuil d’une famille, à l’ombre d’un arbre tout à la fois menaçant et protecteur. Entre réalisme et fantastique.

Une voiture dévale lentement un champ en pente douce et s’arrête sous un arbre immense. A son bord, une fillette, folle de joie de ce jeu surprenant, et un homme mort, son père, foudroyé par une crise cardiaque. Dans la famille, chacun réagit à sa façon : Dawn, la mère s’enferme dans son chagrin, passant le relais parental à son fils aîné ; le plus jeune s’arrête tout simplement de parler. Simone, la fillette, grimpe dans l’arbre qui protège la maison, un figuier de Moreton Bay, et croit entendre la voix de son père dans les grincements du bois et le murmure du vent dans les feuilles. Elle s’y installe, telle une baronne perchée, puis initie sa mère au secret. Celle-ci trouvera, elle aussi, un certain réconfort dans les branches accueillantes. Mais quand, doucement, la vie reprend ses droits, le figuier se fait menaçant, étouffant gardien de la mémoire du disparu.

Dans son premier film, “Depuis qu’Otar est parti”, en 2002, la réalisatrice Julie Bertuccelli racontait déjà une histoire de deuil qu’il s’agissait de cacher pour essayer de continuer à vivre. Ici, il s’agit plutôt de trouver une façon de l’accepter, de vivre désormais avec ce trou dans le cœur. “Dans L’arbre, c’est l’irrépressible pulsion de vie qui s’impose sur la tristesse, explique la réalisatrice. Quand des choses terribles vous arrivent, vous savez que vous devez vivre avec votre peine. Mais vous pouvez aussi la transformer en une source d’inspiration créatrice”.

La réalisatrice filme cet arbre majestueux avec un mélange de réalisme et de fantastique, entre l’intime et l’immense. Pour les tenants du rationnel, une sécheresse intense dans le Queensland peut expliquer la croissance rapide des racines, à la recherche d’eau.

L’arbre lui-même fit l’objet d’un véritable casting. “Il devait être majestueux et impressionnant, mais aussi expressif et protecteur, capable de dégager un sentiment de mystère, de peur tout autant que de beauté, explique Julie Bertucelli. Le film utilise la force primitive de la Nature comme miroir des sentiments. C’est pourquoi il était capital de tourner en Australie, où la nature et ses excès – parfois hallucinants – sont au centre de tout.”

Charlotte Gainsbourg apporte sa simplicité gracieuse et élégante, son immense justesse, à cette mère si peu exemplaire, mais finalement prête à tous les déracinements pour protéger ses petits.       

// Linda Léonard

 

>> L’Arbre, de Julie Bertuccelli, avec Charlotte Gainsbourg, Marton Csokas, Morgana Davies. 100’ D’après le livre de Judy Pascoe, “L'Arbre du père”, paru aux éditions Autrement.

 


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