Cinéma (
15 septembre 2011)
La guerre est déclarée
Un couple déclare la guerre à la maladie de son enfant. Un film
émouvant, éprouvant et parfois agaçant...
 Ils
s’appellent Roméo et Juliette. Et bien sûr, ils s’aiment.
Comme des fous, comme des ados. Ils font un enfant, Adam, et c’est le
bonheur. Enfin presque, Adam pleure beaucoup, les nuits sont courtes, et le
quotidien pas très emballant. Et puis un jour – forcément avec des noms
pareils – c’est le drame : Adam
est malade, il a une tumeur au cerveau.
“La guerre est déclarée” n’est pas un film sur le cancer. C’est une
comédie dramatique, une vraie comédie, sacrément dramatique, sur le couple.
Comment il résiste à ça, comment il traverse l’épreuve, avec les amis, la
famille, le personnel médical. “Ce qui m’intéressait, c’était de
raconter une histoire d’amour, mais qui passe par le filtre de cette
épreuve-là”, explique la réalisatrice Valérie Donzelli. “Roméo et
Juliette sont deux jeunes amoureux insouciants, pas du tout préparés à la
guerre – je pense qu’on est une génération d’enfants gâtés, pas du tout
préparée à la guerre – mais qui vont être surpris de leur capacité à la
faire et devenir des héros malgré eux. Car c’est une forme d’héroïsme de
mener cette guerre. Ils deviennent un couple face à cette épreuve, ils
deviennent des adultes responsables”.
Le film est aussi une sorte de mise en abîme, une vraie fausse
autobiographie, puisque Valérie Donzelli, qui joue le rôle de Juliette et
Jérémie Elkaïm, qui joue celui de Roméo,
sont les parents d’un petit Gabriel qui a vécu ses épreuves.
“Si on s’est lancé dans ce film, ajoute Jérémie Elhaïm, c’est
d’abord parce que dans la vraie vie, notre fils a été guéri. On s’est dit
qu’on pouvait partager quelque chose de beau avec le spectateur. L’idée de
se débarrasser du mauvais pour partager le bon rendait le projet plein
d’idéal. Et transmettre un idéal de vie est un désir de cinéma que nous
avons très fort Valérie et moi…”
Il en résulte un film à la fois émouvant et très agaçant. Émouvant quand il
aborde de façon frontale le parcours d’obstacles que représente
l’hospitalisation d’un enfant, et terriblement agaçant par son côté bricolé
poético-branché. Ce sont des voix off qui soulignent lourdement le propos,
un jeu hyperréaliste assez crispant, une musique envahissante. Et puis les
décors sont un peu glauques, et la lumière pauvre. C’est sûrement voulu,
mais c’est dommage…
//Linda Léonard
>> La guerre est déclarée
•
réalisé par Valérie Donzelli
•
avec Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm, Brigitte Sy, Elina Lowensohn,
Béatrice de Staël, Frédéric Pierrot
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1H40.
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