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Cinéma  (24 janvier 2013)

Kinshasa Kids ou le diable n’existe pas

© Kinshasa kids

Kinshasa grouille d’enfants des rues, appelés “shegués”. Parmi eux, considérés comme sorciers, certains ont été chassés par leur propre famille. Le film du Belge Marc-Henri Wajnberg, Kinshasa kids suit huit de ces enfants. Tourné à la façon d’un documentaire, ce long métrage bouleverse, tant le quotidien de ces jeunes est rude.

Les premières minutes de ce film-documentaire impressionnent. Des enfants se font exorciser sans douceur au milieu d’une foule en transe et en colère. Au ban de leur village et de leur famille, ces jeunes – parfois même très jeunes –, soupçonnés d’être des sorciers et la source de tous maux, sont soumis à des rituels. Les moins chanceux sont mis à la porte de chez eux. Il y aurait ainsi 25.000 enfants kinois, chassés de leur foyer sous prétexte d’envoûtement par de mauvais esprits. La rue devient alors leur seul refuge. José, Rachel, Emma, Gabi, Gauthier, Joël, Mickaël et Sammy comptent parmi ces “shégués”.

Les enfants sont l’âme du film, et son moteur”, précise le réalisateur Marc- Henri Wajnberg. Son idée de tourner Kinshasa kids lui est venue à la suite d’un premier voyage en République démocratique du Congo, un pays qui l’a surpris et subjugué. Le choix d’un film-documentaire s’imposait pour coller au maximum à la réalité de cette société bouillonnante et foisonnante de créativité. Mais aussi pour relater au mieux le quotidien de ces milliers de petits Congolais qui traînent dans les rues de la capitale. Le résultat est réussi. Les acteurs – car chacun tient un rôle même si celui-ci est proche de la vie réelle – nous emmènent dans leurs péripéties, leurs espoirs, leurs succès et déboires.

La vie dans le bidonville de Kinshasa est pénible. Les enfants sont à la merci de n’importe qui. Mais parfois, certaines rencontres leur donnent du courage pour continuer à se battre. Dans le film, les enfants sont passionnés de musique et rêvent de monter sur scène. Un chanteur excentrique, un peu bohême, Bebson “de la rue”, va croiser leur chemin. Même si celui-ci ne perce pas vraiment dans la musique, il va les aider à avancer dans leur projet... Une mise en abyme en quelque sorte : certains des enfants de la rue qui ont interprété un rôle dans le film de Marc-Henri Wajnberg connaissent aujourd’hui la réussite et une vie meilleure. C’est le cas de Rachel Mwanza qui a décroché le rôle principal d’un film canadien Rebelle, qui lui a valu l’Ours d’argent de la meilleure actrice à Berlin. “Un autre apprenti-acteur est retourné vivre dans sa famille, explique le réalisateur. Pour les autres, la situation est plus compliquée. Leur rémunération devait se traduire par le paiement de leur scolarité dans un internat. Ce qui leur permettait de quitter la rue. Malheureusement, nous nous rendons compte que l’argent est détourné et que les enfants n’en bénéficient pas. Nous cherchons activement d’autres solutions.

Ce Slumdog millionnaire à la sauce belgo-congolaise a fait le tour des festivals cinématographiques et a été plébiscité. Il a notamment reçu le prix du public pour le meilleur film, à Zagreb. En Belgique francophone, il sera à l’affiche dans cinq cinémas dès le 6 février (le Vendôme à Bruxelles, l’Eldorado à Namur, les Grignoux à Liège, le Plaza Art à Mons et le Wellington à Waterloo). On promet une belle ovation pour ces “kids”, ces grands acteurs…

// VT

>> Kinshasa Kids • de Marc-Henri Wajnberg • avec José Mawanda, Rachel Mwanza, Bebson Elemba…• 2012 • 1h25.


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