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Cinéma  (18 octobre 2012)

L’amour à mort

© L'amour à mort

Sans provocation, mais avec lucidité, le cinéaste autrichien Michael Haneke propose, dans “Amour”, une réflexion bouleversante sur la fin de vie et la solitude à deux.

Cela commence par une brève absence. Juste une poignée de secondes pendant lesquelles le cerveau semble aux abonnés absents. Plus un mot, plus un battement de cil ; la conversation s’arrête net. Juste le cœur qui continue de battre. Trente secondes plus tard, tout fonctionne à nouveau.

Le diagnostic tombe : un – bref – accident vasculaire cérébral (AVC)! Voilà ce qui s’abat un matin, presque en douceur, sur Anne, dans l’appartement qu’elle occupe avec Georges, son mari octogénaire comme elle. Inquiet, attentionné, celui-ci ne transige pas : écoutant l’avis du médecin, il organise une intervention chirurgicale destinée à écarter tout risque d’un second accident. Mais l’opération se déroule mal. Anne rentre chez elle hémiplégique et avec une exigence absolue à l’adresse de Georges : ne plus retourner à l’hôpital. Jamais!

Pour son dernier opus, Michael Haneke a choisi un thème difficile mais on ne peut plus contemporain: la fin de vie, la déchéance physique puis mentale, le rôle des enfants dans les décisions difficiles à prendre pour leurs vieux parents. Autant le préciser d’emblée : on sort bouleversé de ce huit-clos lent et minutieux qui ne provoque pas l’ennui une seule seconde. Pas seulement à cause de l’issue (dont on taira ici les détails), brutale, violente, implacable. Surtout parce que le réalisateur, servi par des comédiens lumineux de générosité, nous emmène sur le chemin des questions existentielles les plus intimes et… les plus crues. L’amour peut-il résister à la douche et la toilette du conjoint désormais dépendant? Peut-on lui donner sans compter, au risque de s’effacer et de s’anéantir soi-même? Comment – et quand – procéder à des choix décisifs pour l’être aimé, alors que celui-ci n’est plus capable de communiquer, sinon par des monosyllabes?

Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant (dont c’est la première apparition au cinéma depuis dix ans) crèvent l’écran dans le rôle de ce couple de professeurs de musique instruits et aisés, en lutte pour la survie de leur amour. Pas étonnant que l’œuvre de Haneke, baignée dans une musique légère et intimiste, et servie par une photographie subtile, ait obtenu la Palme d’or au dernier festival de Cannes.

// PHL

>> “Amour” • de Michael Haneke, 127 min • Avec Jean-Louis Trintignant, Emmanuelle Riva, Isabelle Huppert • Sortie dans les salles le 24 octobre.


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