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Cinéma  (5 avril 2012)

Le fils de l’autre

Yacine découvre à 18 ans qu’il est Juif et non Palestinien.

Joseph grandit dans une famille franco-juive de Tel-Aviv, tandis que Yacine, étudiant en France, connaît les check-points de la Cisjordanie lors de ses retours au pays. Leur confession et leurs origines les opposent : ils n’ont rien en commun, à part leur âge et leur jour de naissance. 18 ans plus tôt, ils ont été échangés dans une maternité d’Haïfa lors d’un bombardement.

Un échange de bébés dans une maternité va bouleverser les deux familles concernées. Dans un pays divisé en deux, une telle méprise peut être lourde de conséquences, de surcroît quand les enfants sont d’origines différentes. Etre élevé dans la culture juive et se rendre compte, à la veille de son entrée dans l’armée Tsahal, qu’on ne fait pas partie de ce peuple peut être plus que troublant. Cette souffrance va affecter le jeune Joseph qui parvient difficilement à accepter qu’il est “l’autre”, l’ennemi n°1 des siens. Pour Yacine qui apprend également sa véritable identité, le plus difficile est sûrement la réaction de son frère qui le rejette, se sentant trahi.

L’échange d’enfants à leur naissance est un thème déjà exploité sur grand écran. Mais avec pour toile de fond le conflit israélo-palestinien, “Le fils de l’autre” réalisé par Lorraine Lévy, innove. Celle-ci précise pourtant qu’elle n’a pas voulu faire un film à caractère politique. Le conflit est abordé inévitablement : la situation dans laquelle sont plongées ces familles bouleverse leurs identités religieuses et politiques. “Qui suis-je?” se demande Joseph qui a fait sa Barmitsvah, qui connaît la Torah… Serait- il moins juif que ce Yacine, sous prétexte que sa mère biologique est palestinienne?

Ce film présente très finement la relation mère-enfants. Même s’ils ne sont pas les leurs d’un point de vue biologique, ni Leïla, la mère palestinienne, ni Orith, la mère juive ne renonceront à l’amour qu’elles portent à leur fils de substitution, ni à celui naissant pour le nouvel arrivé dans la famille.

Malgré ces idées intéressantes, “Le fils de l’autre” reste trop dans la sobriété. Une réserve sûrement justifiée afin d’éviter d’entrer dans la polémique ou un parti pris dans cet inextricable conflit. Le jeu des acteurs ne vient en rien relever l’intrigue. On notera quand même la bande originale et la photographie (remarquable) du film. Ce “La vie est un long fleuve tranquille” version israélo-palestinienne ne parvient pas à emporter le téléspectateur dans ce drame sur fond d’espoir.

// VIRGINIE TIBERGHIEN

>> Le fils de l’autre • de Lorraine Lévy • avec Pascal Elbé, Mehdi Dehbi, Jules Sitruk • 1h45 • sortie le 11 avril.


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