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Bande dessinée  ( 16 septembre 2010)


 

 

Une “Parenthèse” de vie où la mémoire flanche

Judith a à peine plus de 20 ans. Elle redoute les conversations qui évoquent les dernières années passées depuis son entrée à la Fac. Elle évite les vieilles copines de cours. Elle voudrait ordonner, ranger les souvenirs, les garder en mémoire définitivement. Car la mémoire de Judith s'est abîmée. En quatre années, la maladie a atteint peu à peu son cerveau. Les malaises se succèdent mais elle n'en a aucun souvenir. Ce sont ses proches qui, au début, les remarquent non sans provoquer son énervement lorsqu'ils s'en inquiètent. Le diagnostic d'épilepsie, puis de tumeur cancéreuse sera loin d'être évident à entendre. Et surtout, durant des mois, les soins n'auront pas l'efficacité attendue. La tête de Judith se videra de plus en plus. Pour un jour, lui revenir.

Au fil des planches de cette BD, Elodie Durand dessine le récit d'une véritable bataille avec son cerveau. Elle raconte la “mémoire, parfois si fragile, d'une convalescence inattendue, de comment un jour, on réapprend son alphabet, à compter, à retrouver ses souvenirs”. Ses dessins noirs et blancs mêlent un déroulé de cases - fil de son histoire - et des crayonnés sans commentaires où se dévoilent ce qu’elle n’arrivait plus à dire avec des mots. L’écrivain Nicolas Ancion décrit très justement les “deux mises en images qui coexistent – la domptée et la sauvage, la brute et la policée – qui renforcent les émotions dont ce livre est bourré”. Page après page, l’image parle autant que le texte.

La Parenthèse est un album autobiographique bouleversant, un projet vital pour la plasticienne; à la fois pour éclaircir ses souvenirs personnels, si confus, et pour partager et témoigner de la maladie qu'elle a combattue. Une plongée tout en simplicité dans l’univers médical, dans le ressenti de la patiente. Avec elle, le lecteur chemine, s’effondre, enrage, cherche à comprendre, revit... Quelle terrible souffrance que de perdre la mémoire, quel terrible combat que d'affronter la maladie à coups de médicaments, de tests, d'interventions haute technologie, de neurochirurgie.

La BD – que le lecteur aura du mal à ne pas lire d’une traite – finit par un “je ne suis plus épileptique”.

// CD

>> La Parenthèse Élodie Durand 2010 coll. Encrages éd. Delcourt 222 p.

 


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