Bandes dessinées
( 5 mai 2011)
Les gens honnêtes
L’histoire
démarre banalement.
Philippe fête
ses 53 ans, en famille. “Sa maison est confortable, ses enfants sont
grands, sa mère est bavarde, son nouveau vélo magnifique…” La suite
est non moins classique. Malheureusement! Un coup de fil de son patron
vient comme un couperet, dès la deuxième planche de l’album: il est
licencié. C’est l’abattement. Jusque là, il n’y a rien de vraiment
exceptionnel dans le récit de Gibrat (scénario) et Durieux (dessins). Si
ce n’est leurs façons fines, intimistes et tendres de raconter
l’histoire d’un homme à la dérive, de dépeindre, tout en simplicité, les
ressorts de nos humanités. Car ils ont un réel talent en la matière,
c’est certain. Quelques rebondissements plus tard, Philippe a perdu sa
maison, s’est noyé dans l’alcool, a tenté des petits boulots… et une
éclaircie pointe à l’horizon. Là se clôt le premier tome des gens
honnêtes. Une tranche de vie remarquablement bien racontée mais cousue
de fils blancs, comme le dit l’expression pour qualifier l’attendu.
C’était sans compter la suite de l’histoire. Et l’insolite au
rendez-vous du deuxième tome concocté par les compagnons de plume, comme
Gibrat se plait à dire de sa collaboration avec Durieux. Le valeureux
Philippe devenu grand-père nourrit un projet tout spécial, pas banal.
Avec cette deuxième partie du récit, c’est tout un art de vivre que l’on
découvre, en compagnie de notre héros du quotidien. Il exerce un nouveau
métier pour lequel il n’a aucun talent à l’origine, juste l’élan.
Coiffeur. Certes le job ne paye pas de mine. Des coiffeurs, il y en a
des milliers. Mais des coiffeurs dans le TGV, vous en connaissez?
// CD
>> Les gens honnêtes
(2 tomes)
•
Jean-Pierre Gibrat
et Christian Durieux
•
coll. Aire Libre
•
Edition Dupuis
•
2008-2010.
|