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Éditorial (7 avril 2005)

Revaloriser la médecine générale

Depuis le 1er avril, les honoraires des médecins généralistes sont augmentés. La consultation est portée à 19 EUR et la visite à domicile à 29 EUR. Mais le patient ne verra pas la différence car le remboursement sera adapté.

Cette augmentation est le résultat d’une revalorisation par étapes des médecins généralistes. L’accord médico-mutualiste conclu pour 2004 et 2005 prévoit en effet que, par étapes, on arrive au 1er décembre 2005 au tarif de 20 euros pour la consultation et 30 euros pour la visite du médecin généraliste à domicile.

Au cours des négociations qui ont abouti à cet accord, cette revalorisation avait été fortement demandée par les médecins afin d’aligner leurs honoraires sur ce qui est en vigueur dans les pays voisins comme en France. L’arrivée de l’euro a facilité les comparaisons.

Cette revalorisation est surtout une manière de mettre en valeur le rôle du médecin généraliste dans l’organisation des soins de santé.

La qualité des soins de santé d’un pays se mesure vraiment à la solidité qui a pu être conservée pour la médecine de première ligne. La médecine devient de plus en plus technique et le nombre de spécialistes a considérablement augmenté. Ces spécialistes ont souvent pris le rôle du généraliste comme on le voit pour la pédiatrie, la gynécologie ou la médecine interne (cardiologie et pneumologie).

Il ne faut pas se priver bien entendu d’une médecine plus technique quand c’est nécessaire mais cela ne peut se faire au détriment de la médecine générale plus globale et plus proche du patient. Si celle-ci est dévalorisée et désorganisée, ce serait très dommageable pour la qualité et le bon niveau des soins en général.

 

Pour une relation de confiance

C’est cette même volonté de promotion de la médecine du premier échelon qui nous avait conduit à promouvoir ce qu’on appelle le dossier médical global.

L’existence de ce dossier pour lequel le médecin reçoit une rémunération permet au patient d’obtenir une réduction des tickets modérateurs. Ce sont des incitants utiles. Mais sur le fond l’existence de ce dossier améliore la relation de confiance qui doit exister entre le médecin et son patient. Et nous sommes heureux que près de la moitié de nos membres aient officiellement une inscription de dossier médical global auprès d’un médecin généraliste.

 

Petit à petit, ce nombre est en augmentation. Les différences entre les régions restent toutefois importantes. Il y a en effet un nombre beaucoup plus élevé d’inscriptions en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles, et cela malgré le fait que le niveau de consultation et le taux de fidélité à son généraliste est pratiquement le même, sauf à Bruxelles où le recours au spécialiste est plus fréquent.

Un effort devrait être fait chez les généralistes et les patients du sud du pays pour combler ce retard.

 

La revalorisation financière des actes de médecine générale et le dossier médical global sont des moyens pour permettre à la médecine de première ligne de retrouver ou de consolider son rôle. Des moyens parmi d’autres bien entendu. Il faut aussi que les médecins de première ligne s’organisent davantage entre collègues et développent la pratique en groupe afin d’assumer valablement gardes et urgences sans que l’hôpital ne draine immédiatement les patients.

 

Il faut que la seconde ligne, médecine spécialisée et hospitalière, informe valablement et rapidement le médecin traitant.

Pour favoriser ces échanges et ces liens, un groupe de travail de la Commission médico-mutualiste examine actuellement la possibilité de définir des “trajets de soins” pour certaines pathologies chroniques comme le diabète et l’insuffisance rénale. Il s’agit d’élaborer des sortes de protocoles, des marches à suivre par le généraliste, le spécialiste et le patient atteint de ces maladies et qui s’engagent à suivre ces trajets de soins. Ils bénéficieraient dans ce cadre de meilleurs remboursements. C’est une manière de faire jouer à chacun correctement son rôle et de promouvoir ainsi les collaborations et la qualité de la médecine.

 

Comme on peut le voir cette augmentation par étape des prestations de médecine générale s’inscrit dans un processus plus vaste de revalorisation en profondeur du rôle de la médecine de premier échelon si essentielle à la qualité des soins en général.

 

Edouard Descampe

Secrétaire Général

 

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