Recherche :

Loading

La rédaction

Notre histoire

Newsletter

Nous contacter

Une erreur dans votre adresse postale ?
Signalez-le

Actualité

Culture

International

Mutualité Service

Santé

Société

Nos partenaires

Visitez le site de la Mutualité chrétienne

Éditorial (1er décembre 2005)

 

Rechercher toutes les économies possibles

 

Pour que l’assurance-maladie survive il faut des recettes suffisantes et il faut aussi maîtriser la croissance des dépenses. Avec une croissance de 4,5% par an des moyens mis à la disposition de l’assurance maladie pendant cette législature, on peut dire que l’effort est réalisé du côté des recettes. Mais qu’en est-il du côté des dépenses ?

 

L’effort est incessant et toujours à recommencer. La Belgique peut se prévaloir de consacrer 9,6% de son Produit intérieur brut aux dépenses de santé, c’est moins que la Hollande (9,8%), que la France (10,1%) et que l’Allemagne (11,1%) et surtout moins que le record absolu des États-Unis (15%) (1).

 

Mais comparaison n’est pas raison et il y a encore bien des économies à réaliser chez nous.

Ce qui frappe quand on étudie les dépenses de santé et la consommation des soins, ce sont les différences inexpliquées. Il y a des variations énormes pour les mêmes pathologies traitées entre les pays, entre les régions, ou plus près de nous encore, entre les provinces. Ni les facteurs démographiques, ni l’état de santé des populations ne permettent d’expliquer ces différences. Pourquoi consomme-t-on en Hollande deux fois moins d’antibiotiques qu’en Belgique? Pourquoi le coût des mêmes interventions de chirurgie cardiaque varient-elles de un à quatre entre les hôpitaux de notre pays, pourquoi les examens préopératoires pour les mêmes interventions chirurgicales sont-ils trois fois plus coûteux dans le Hainaut par rapport à l’Hôpital universitaire de Leuven qui est considéré comme prodiguant la meilleure médecine en Belgique? Et on peut continuer l’énumération.

 

Le but n’est pas de jeter le discrédit sur les dépenses de santé. Mais il s’agit de repérer ce qu’il est possible d’économiser si l’utilisation des soins se faisait plus rationnellement.

 

Nous devons vraiment développer une culture d’évaluation parmi les prestataires de soins pour que sans cesse ils interrogent leur propre pratique et la confrontent aux recommandations internationales. Et cette évaluation doit intégrer des éléments économiques. Il est essentiel en effet que, à qualité égale, les prescriptions les plus adéquates et économiquement les moins coûteuses soient délivrées.

 

Beaucoup de prestataires le refusent par principe car ils ne veulent pas que des considérations économiques interfèrent dans le choix du traitement. Mais on ne peut plus accepter cela car il y va de la survie du système d’assurance maladie qui permet à tous d’avoir un libre accès aux soins nécessaires. Si les économies possibles ne sont pas réalisées, alors le financement collectif des soins de santé ne pourra être maintenu.

 

Le rôle des prestataires de soins est d’autant plus important que le domaine de la santé est fortement travaillé par des entreprises commerciales qui cherchent à maximiser leurs chiffres d’affaires et leurs profits. Parfois aussi ce sont les directions des institutions de soins qui sont tentées d’intervenir pour pousser à la consommation.

 

L’industrie pharmaceutique finance par de la publicité une revue luxueuse envoyée à chaque médecin deux fois par semaine. C’est dire combien les efforts promotionnels sont importants et ils n’existeraient pas s’ils étaient inefficaces. Mais ils introduisent des éléments non rationnels dans les prescriptions.

 

Il est donc très important de s’organiser pour ne pas se laisser influencer dans un sens contraire à la bonne gestion des ressources de l’assurance maladie.

 

Une médecine défensive

Nous entendons dire aussi parfois que beaucoup de soins sont prescrits parce que cela permet d’éviter les procès qui ont tendance à se multiplier. Ce serait là l’explication de la multiplication d’examens préopératoires inutiles.

 

Tout médecin qui agit et prescrit en respectant les lignes de conduite telles que connues et établies au niveau international court peu de risques d’une quelconque condamnation. En effet, avec ce raisonnement, on ne s’expliquerait pas pourquoi l’Hôpital de la KUL à Leuven n’est pas inondé de procès vu qu’il réalise beaucoup moins d’examens préopératoires.

 

 

A côté des efforts pour obtenir les ressources nécessaires, la recherche inlassable de toutes les économies possibles nous mobilise. Le mieux et le plus efficace est de le faire dans la concertation avec tous les acteurs de la santé.

 

Edouard Descampe

Secrétaire Général

(1) Chiffres publiés par l’OCDE et relatifs à l’année 2003.

 

Réagir à cet article :

 

Pour envoyer un message à la rédaction

                    cliquez ici

Retour à l'index Éditoriaux 2005